Diagnostic des paysages de Merle-Leignec par Cédric Boffet en 2016

Written by Claude CAMILLI

Merle-Leignec

Diagnostic des paysages

de

Merle-Leignec

(Loire)

Introduction

Dans ce document nous ferons un état des lieux de la commune de Merle-Leignec, village situé dans le sud des monts du Forez. Voici ce que l’on peut lire dans la description de la Znieff de type 2 qui passe sur la commune des monts du Forez :

« Les monts du Forez forment un bloc cristallin massif, dont la ligne de crête marque la limite avec la région Auvergne à l’ouest. Ils culminent à 1634 m d’altitude à Pierre sur Haute.

Séparés au nord des Bois Noirs par le seuil de Noirétable, ils débouchent au sud sur les vastes espaces élevés du Livradois. A l’ouest et à l’est, ils dominent les fossés d’effondrement auvergnat et forezien.

Sur le plan du climat, ils sont marqués par de fortes précipitations (plus de 1500 mm d’eau par an sur les sommets) et des températures basses, avec près de 200 jours de gel par an.

Ce vaste ensemble forme un véritable complexe écologique au sein duquel se côtoient des milieux naturels remarquables diversifiés et originaux. On peut distinguer grossièrement :

– à sa partie sommitale, les « Hautes-Chaumes », avec un riche cortège de tourbières de montagne,

– les forêts de l’étage montagnard, elles aussi parfois parsemées de tourbières,

– les zones agricoles montagnardes ; surtout vouées à l’élevage, elles sont composées de prairies abritant parfois une flore intéressante,

– les pinèdes et forêts des pentes sèches, faisant parfois place aux landes dans les secteurs les plus arides,

– les pointements basaltiques secs, développés en piémont et qui présentent souvent un très grand intérêt botanique.

Enfin, le massif a su conserver un réseau dense de cours d’eau de grande qualité. »

Ce diagnostic est très intéressant. Il permet de réfléchir sur le paysage dans le cadre de la Convention européenne du paysage. Celle-ci vise à promouvoir la protection, la gestion et l’aménagement des paysages européens et à organiser la coopération européenne dans ce domaine.

Merle-Leignec

I) Patrimoine historique et culturel

A) Situation

Merle-Leignec

Commune : Merle-Leignec

Région : Rhône-Alpes

Département : Loire

Communauté de communes : Pays de Saint-Bonnet-le-Château

Canton : Saint-Just-Saint-Rambert

Population municipale : 307 habitants (2012)

Superficie : 16,17 km²

Altitude : 660-994m

Merle-Leignec

Le relief de la commune se joue sur les deux cours d’eau qui la traversent. Il existe ainsi un enchainement de zones situées entre 700 et 800 mètres d’altitude (Merle, Valladier, Tardivier) marquées par la proximité de l’Andrable et zones situées entre 800 et 1000 mètres d’altitude (Leignec, Cubelle, Eclunes) marquées par la proximité du Bezan.

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Sur le bloc diagramme ci-dessus on remarque très bien les deux « crevasses » que forment le Bezan (à droite) et l’Andrable (à gauche). Ces deux cours d‘eau ont ainsi creusé le sol et ont permis la formation d’une bande de relief formant le point culminant de la commune.

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Sur la photo ci-dessus on peut voir la vallée du Bezan traversant le plan d’eau.

B) Histoire

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Il est difficile de parler de l’histoire de la commune sans évoquer le Forez. Les premiers habitants mentionnés de cette région sont les Ségusiaves, peuple gaulois fondant leur capitale Forum Segusiavorum aujourd’hui Feurs au centre de leur territoire. Si aucune preuve de l’existence de la commune à cette époque n’est avérée, deux villages à proximité (et aujourd’hui faisant partie de la communauté de communes) existaient déjà, Iciomago (Usson-En-Forez) et Castrum Vari (Saint-Bonnet-Le-Château ). Le Forez dans son ensemble était bien un haut lieu d’activité durant l’antiquité.

Saint-Bonnet-Le-Château dont la seigneurie est la plus puissante du Forez au Moyen âge comporte plusieurs châteaux dont celui de Leignecq. La paroisse de Merle est mentionnée au 12ème siècle comme dépendant de l’abbaye d’Ainay, située sur la presqu’île de Lyon.

Le comté de Forez sans cesse partagé entre le Royaume de Bourgogne et le Royaume de France ne laisse pas de répit au petit village sans cesse vendu, racheté et revendu au fil des alliances et des dettes contractées par les seigneurs. L’histoire du comté de Forez et par conséquent les plus anciennes informations relatives à la commune sont toutes contractées dans les Chartes du Forez, un document publié en plusieurs tomes par l’université de Saint-Étienne.

La bipolarisation de la commune entre Merle et Leignec aboutit à l’émancipation et à l’indépendance du bourg de Leignec conduisant à la création d’une nouvelle paroisse. Le château de Leignec est alors réhabilité. Le donjon devient ainsi clocher et malgré les incendies, le 24 juin 1846 l’église est en fonction, l’année suivante un curé est nommé et Leignec semble bien parti pour être un village à part entière. Pourtant Leignec ne reste qu’un hameau de Merle jusqu’au 19 mars 1993, date à laquelle la commune prend officiellement le nom de Merle-Leignec.

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Sur cette vielle carte d’état-major, on peut constater que Leignec n’est encore qu’un hameau comme le Mont ou encore Cubelle. Si ces trois hameaux ressortent un peu plus sur la carte de Valladier ou Tardivier c’est en partie à cause de leur taille et de leur activité. Leignec avec son château et ses habitations alentours, Cubelle et ses grandes fermes. Et c’est donc Merle qui bénéficie de la police d’écriture la qualifiant de commune, comme on peut le constater sur la carte à Apinac, Saint-Hilaire, Saint-Nizier ou encore Rozier. A cette époque ces hameaux étaient donc si peuplés qu’ils apparaissaient sur les cartes de la même façon que les villages.

C) Bâti

Que l’on soit habitant de la région ou touriste, on ne peut pas manquer le château de Leignec que l’on peut observer depuis de nombreux points de vue.

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Ce château fait partie intégrante du paysage de la commune, surplombant l’Andrable à 900m d’altitude. De plus les forêts de conifères, cachant le bourg, donnent l’impression d’un véritable retour au moyen âge avec un château au sommet d’une crête dominant les alentours.

Il faut dire que de plus près, rempart et meurtrière nous confortent dans cette idée.

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Après sa rénovation et sa réhabilitation en église, le château accueille aujourd’hui, dans son enceinte, un restaurant (dont on peut apercevoir le chapiteau sur la photo ci-dessous).

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À l’époque où le donjon du château n’était pas encore un clocher, il fallait tout de même que les gens puissent prier sans être obligés de se déplacer jusqu’à Merle. En tant que premier hameau, Leignec se devait de construire une chapelle. Cette chapelle de Leignec est cachée par les arbres à la sortie du bourg ; elle ne se révèle qu’aux curieux qui prennent l’ancienne route menant à Cubelle.

Merle-Leignec

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Chapelle qui peut se vanter d’avoir une vue dégagée sur le territoire.

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Les paysages du Haut-Forez sont caractéristiques, dès que l’on prend un peu d’altitude, prairies et forêts de conifères se dévoilent.

Merle-Leignec

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Mais nous aborderons le patrimoine naturel plus en détail ; revenons sur le bâti historique de la commune.

La plupart des maisons et des fermes, que ce soit des bourgs ou des hameaux, sont anciennes. En effet, certaines auraient près de 400 ans d’existence. Et le moins que l’on puisse dire c’est que leur restauration conserve cet aspect. Pas de store roulant à la place des volets, pas de porte métallique moderne.

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Les deux bourgs sont bien entretenus et ne sont pas pollués par de la publicité à outrance.

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En suivant les nombreux chemins de randonnées on peut tomber sur les fameux fours à poix, conséquence d’une activité caractéristique du Haut-Forez.

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La poix est une matière collante que l’on utilise comme enduit notamment pour la coque de bateaux. Elle est constituée de résine de conifère et de goudrons. Dans le canton de Saint-Bonnet-Le-Château il existe 19 fours différents.

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La commune a donc parfaitement géré son patrimoine bâti. Malgré tout, il reste encore quelques anomalies dans le paysage. Si l’on ne prend pas en compte la menuiserie Roux qui, à défaut d’être esthétique fait vivre la région, il existe quelques endroits qui gagneraient à être entretenus.

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Le silo abandonné en entrant au Mont, éternel témoin du passé agricole n’aurait-il pas plutôt sa place à la décharge de Saint-Bonnet qu’à l’entrée du hameau ? En fait il a été évacué durant le mois d’août.

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Quel dommage aussi que le propriétaire du terrain de tennis qui est bétonné et visiblement abandonné à l’entrée des Terrasses n’agisse pas. Et si les touristes pouvaient utiliser correctement les poubelles mises à disposition au lieu de placer leurs déchets à côté pour qu’ils soient emportés par le vent (notamment vers les Verroux).

Autant de petits détails qui pourraient être facilement réglés en changeant deux ou trois petites choses. Cependant il ne faut pas oublier que certains lieux à « haut risque » de pollution (tels que le plan d’eau au bord du camping) sont d’une propreté exemplaire.

Pour juger de la dégradation d’un paysage, on peut retenir 10 points noirs essentiels :

– publicité excessive

– urbanisation à outrance

– décharge sauvage

– bâti abimé/ à l’abandon

– manque d’espaces verts

– haies de thuya

– dégradation invisible (pollution, pesticides)

– grands parkings

– pollution auditive

– propriétés négligées

– terrains vagues en friche

II) Patrimoine naturel

A) Agriculture et sylviculture

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L’agriculture a toujours eu une grande importance dans la vie des habitants et dans le paysage, encore actuellement. Aujourd’hui l’activité agricole est moins importante mais toujours présente et où que l’on aille il est difficile (voir impossible) de ne pas tomber sur une activité agricole. L’élevage reste la pratique la plus utilisée (en vert clair), les prairies de pâture et de fauche, véritables réservoirs de biodiversité, se trouvent partout.

L’entretien, que ce soit par le bétail ou par les machines, favorise le développement de nombreuses plantes dont les fleurs colorient le paysage dès le début du printemps.

Les champs de cultures céréalières sont aussi de mise donnant d’autres couleurs. Certes moins fort, leur impact sur le paysage n’en est pas moins important.

Les milieux ouverts restent aussi un lieu de vie pour de nombreuses espèces animales. Parmi ces espèces l’on trouve de nombreux oiseaux : pie grièche écorcheur, tarier des prés, tarier pâtre, faucon crécerelle, milan royal, micromammifères… (Voir liste d’espèces plus loin).

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La sylviculture occupe une grande partie du territoire. Impossible de se rendre sur la commune sans remarquer les grandes étendues de plantations de conifères (en violet sur la carte). Pour la plupart, les parcelles de forêt sont privées. Dès que la parcelle a atteint un certain degré de maturité, elle est rasée, puis replantée. Avant que les arbres ne reprennent leur place, la parcelle devient une friche de genêt que l’on peut observer un peu partout.

La forêt est, elle aussi, réservoir d’une biodiversité spécifique, les espèces qui y vivent sont encore différentes de celles que l’on peut trouver en milieux ouverts. On peut y trouver geai des chênes, écureuil roux, sanglier, martre, pinson des arbres (voir liste d’espèces à la fin).

B) L’Andrable et le Bezan

L’Andrable est une rivière française située dans les départements de la Haute-Loire, de la Loire et du Puy-de-Dôme, dans les régions Auvergne et Rhône-Alpes. C’est un affluent de l’Ance, donc un sous-affluent de la Loire. Elle traverse 13 communes de Saint-Clément-de-Varogue, où elle prend sa source, à Bas-en-Basset et Beauzac où elle se jette dans l’Ance.

Cette rivière constitue la limite ouest entre la commune de Merle-Leignec et la commune d’Apinac.

Il s’agit d’une rivière de première catégorie ce qui en fait une rivière poissonneuse très prisée par la pêche. Les pêcheurs peuvent y trouver truite, chabot, vairon et ombre. De plus, cette classification indique une qualité de l’eau très bonne ce qui reste rare de nos jours en Europe ou peu de rivières peuvent se vanter de ce statut.

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L’Andrable possède un affluent sur la commune, le Bezan. Le Bezan est un ruisseau de 7,4 km alimentant le plan d’eau de Leignec. Le plan d‘eau est lui aussi classé première catégorie et est réservé à la pêche. Malgré sa proximité avec le camping il est d’une propreté exemplaire.

Lorsque l’on suit le Bezan vers le sud, on tombe sur le Saut du Bezan, une cascade située sur la commune de Valprivas.

Pour éviter la pollution, ces cours d’eau sont classés BCAE ce qui oblige les exploitants de terres agricoles de laisser une zone tampon de 5 m entre leur terrain et la rivière afin de limiter l’impact des pesticides.

Outre la diversité piscicole, on trouve une profusion d’espèces végétales et animales. Par exemple, le crossope aquatique, le caloptéryx, le cincle plongeur, le héron cendré, la renoncule aquatique… (Voir liste d’espèces à la fin)

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C) Espèces remarquables

Deux Znieff (Zone d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique), sont présentes sur la commune, la Znieff du ruisseau de l’Andrable (en gris sur la carte) et la Znieff des monts du Forez (en vert sur la carte ci-dessous).

Pour juger de la bonne santé écologique d‘un paysage on peut retenir 10 critères :

– biodiversité importante

– peu ou pas d’espèces invasives

– présence d’espèces régulatrices

– présence d’espèces spécialisées

– zone humide et rivière peu, voire pas polluée

– pratique agricole positive pour la biodiversité

– peu d’espèces exotiques dans les espaces verts publics

– pas de haie de thuya dans les habitations

– pratique raisonnée de la chasse et de la pêche

– pas de plantation d‘arbres parfaitement alignés en futaie

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Voici quelques espèces remarquables :

Milan noir

Milvus migrans

Identification :

Le milan noir est un rapace de taille moyenne. Il paraît noir à contre-jour mais il est en réalité d’un brun assez uniforme. La tête est grisâtre striée de brun. Le dessous, brun-roux strié de noir, tire sur le gris à la poitrine. Le dessus est d’un brun sombre assez uniforme. La queue est fourchue mais nettement moins que celle du milan royal. Le bec est noir et les pattes sont jaunes.

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Habitat :

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L’espèce fréquente de nombreux types d’habitats, cependant le milan noir répond à certains critères de nidification. Le site choisi doit tenir compte de deux impératifs : premièrement, la présence de grands arbres ou d’escarpements rocheux favorables à l’installation d’un nid ; deuxièmement la proximité de cours d’eau, de lacs ou d’étangs qui sont nécessaires à son approvisionnement et à son alimentation. Le plan d’eau, la rivière ainsi que les nombreux pins sylvestres présents sur la commune en font un habitat de choix pour cette espèce.

Comportement :

Il est migrateur. Le milan noir est de retour de son site hivernal au sud du Sahara à la mi-mars (mai-juin en altitude). Dès son arrivée, il entame avec sa partenaire le vol nuptial : vrilles, piqués vertigineux sur son conjoint qu’il évite au dernier moment, remontées en chandelle et chutes libres. Il construit son aire dans un grand arbre souvent riverain des lacs et des rivières. La femelle pond 2 à 3 œufs dont l’incubation dure 32 jours. Elle ne quitte pas le nid tandis que le mâle est chargé du ravitaillement. Les juvéniles s’envolent au bout de 6 semaines. Dès la fin août, les milans noirs quittent l’Europe pour leur domicile hivernal africain.

En vol on le remarque à ses ailes anguleuses et sa queue fourchue.

Alimentation :

Le milan noir joue un grand rôle, quasiment identique à celui d’un vautour. En effet il se nourrit de charogne, notamment de poissons morts flottant à la surface de l’eau.

Il se nourrit également à terre, particulièrement dans les champs fraîchement labourés. Il y recherche les animaux de toutes espèces que la charrue a mis à découvert.

Protection / Menaces :

La population européenne du milan noir a fortement régressé depuis les 20 dernières années, notamment dans la partie est de l’Europe. Les causes du déclin sont multiples: la persécution par l’homme, la chasse, les empoisonnements et la modification des pratiques agropastorales (diminution de la disponibilité de charogne). D’autres dangers sont apparus récemment, tels que la collision et l’électrocution sur les lignes électriques.

Le milan noir est un oiseau protégé en France et inscrit dans l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union Européenne. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, de le colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.

Bec-croisé des sapins

Loxia curvirostra

Identification :

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Le bec-croisé adulte mâle a le plumage rouge-brique. Les ailes sont brun grisâtre foncé. La queue fendue est brune. La tête est rouge terne, de couleur plus vive sur le front. Le grand bec possède des mandibules croisées à leurs extrémités. Le bec est épais et courbe. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont noirs.
La femelle adulte est jaune verdâtre terne, avec le croupion plus jaune.

Habitat :

Le bec-croisé des sapins vit dans les forêts de conifères, pins ou épicéas. Le bec-croisé des sapins est l’oiseau typique des forêts de conifères jusqu’à 3 000 m d’altitude.
Il est résident dans son habitat, et peut bouger vers le sud en fonctions des ressources alimentaires.

Comportement :

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Le bec-croisé des sapins se nourrit principalement de graines de conifères. Il grimpe dans les arbres en s’aidant de son bec, comme un perroquet, et il extrait les graines grâce à son bec croisé. Ensuite, l’oiseau transporte le cône sur une branche convenable, le tenant fermement avec ses doigts, afin d’extraire chaque graine en mouvements répétés. Il commence par le bas du cône, et remonte en spirale vers le haut, poussant avec le bec pour ouvrir chaque écaille et récupérer la graine avec la langue.

Le nid du Bec croisé est situé haut dans un conifère et est constitué de brindilles, herbes et copeaux d’écorce. La femelle dépose 3 à 4 œufs. L’incubation dure environ 12 à 16 jours, assurée par la femelle qui est nourrie par le mâle. Les poussins sont nidicoles et sont nourris par le mâle les cinq premiers jours, et ensuite, les deux parents apportent de la nourriture aux jeunes. Ils abandonnent le nid au bout de 18 à 22 jours après la naissance. Ils sont encore nourris par les parents pendant un mois. Leurs becs ne sont pas encore croisés, mais ils le deviennent au fur et à mesure de leur croissance.

Alimentation :

Le bec-croisé des sapins se nourrit principalement de graines de sapin et d’épicéa, cônes de mélèze, d’aulne, de bouleau, fruits, bourgeons, baies et aiguilles de conifères. Il complète ce régime par des insectes et des araignées.

Protection/menace :

Le bec-croisé des sapins bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, utiliser, détenir, vendre ou acheter.

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Ecrevisse à patte blanche

Austropotamobius pallipes

Identification :

La taille maximale des adultes est de 9 à 12 cm, ceux-ci pèsent alors de 30 à 90 g.

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Elle se distingue par la présence de deux paires d’épines latérales sur le sommet de son rostre. En pratique, il est fréquent que l’une des quatre épines soit manquante, indifféremment du côté droit ou du côté gauche. Elle est d’une couleur uniformément verdâtre, ce qui lui permet de se fondre dans l’environnement végétalisé ; sa couleur varie du bronze au gris olivâtre.

Habitat :

Elle peuple préférentiellement les eaux froides, non polluées, claires et vives, torrents et ruisseaux. Elle a généralement disparu des zones agricoles et industrialisées. Son habitat préférentiel comprend les fonds caillouteux et graveleux, pourvus de blocs, les sous berges riches en racines, les herbiers aquatiques et les bois morts.

Comportement :

La reproduction réclame des eaux de température inférieure à 12 °C en octobre. Les œufs, entre 40 et 150, sont incubés durant six à neuf mois. Elle ne se reproduit qu’une fois par an, alors que plusieurs de ses concurrentes introduites peuvent se reproduire plusieurs fois par an et pondent plus d’œufs qu’elle.

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Alimentation :

Les larves se nourrissent de plancton et de périphyton. Les juvéniles consomment encore de petits invertébrés, alors que les adultes consomment quant à eux des végétaux terrestres ou aquatiques. Un cannibalisme des adultes sur les jeunes existe et contribue à réguler la démographie de l’espèce.

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Protection/menace :

L’espèce est classée «  en danger » par l’UICN et sa pêche est interdite en France. Elle est en rapide et constant recul depuis plusieurs décennies, en raison de « pressions anthropiques comprenant le braconnage, la pêche intensive, et la dégradation de la qualité de l’eau et de l’habitat » ainsi que de la concurrence des espèces introduites.

Orchis de mai

Dactylorhiza majalis

clip_image068Identification :

Cette orchidée se caractérise par une tige robuste, des feuilles larges tachées de pourpre et son aspect assez trapu. Ses fleurs sont pourpres à gorge blanche, Les fleurs possèdent un éperon orienté vers le bas, des sépales externes dressés et un labelle trilobé et replié.

Habitat :

Elle pousse dans les zones humides et principalement au mois de mai, d’où son nom. C’est une espèce de pleine lumière, des prairies humides peu amendées, ou des zones marécageuses. On la trouve dans l’Ouest de l’Europe, du nord de l’Espagne et du nord de l’Italie au sud de la Scandinavie.

Protection/Menace :

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L’Orchis de mai est considéré comme une espèce quasi-menacée par l’UICN, et est cité comme dépendante de l’annexe deux de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. L’objectif de cette convention est de réduire le risque que cette plante devienne réellement en danger d’extinction.

Liste d’espèces

Plantes :

– Sapin argenté (Abies alba)

– Épicéa commun (Picea alba)

– Mélèze d’Europe (Larix decidua)

– Pin sylvestre (Pinus sylvestris)

– Hêtre commun ( Fagus sylvatica)

– Saule fragile (Salix fragilis)

– Aulne glutineux (Alnus glutinosa)

– Bouleau verruqueux (Betula pendula)

– Orme champêtre (Ulmus minor)

– Merisier (Prunus avium)

– Tilleul à grande feuille (Tilia platyphyllos)

– Chêne pédonculé (Quercus robur)

– Érable plane (Acer platanoide)

– Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia)

– Frêne commun (Fraxinus excelsior)

– Sureau noir (Sambucus nigra)

– Callune (Calluna vulgaris)

– Genêt à balai (Cytisus scoparius)

– Noisetier (Coryllus avellana )

– Prunellier (Prunus spinosa)

– Myrtille (Vaccinium myrtillus)

– Églantier (Rosa canina)

– Framboisier (Rubus idaeus)

– Ronce à mur (Rubus fucticosus)

– Chèvrefeuille des bois (Lonicera periclmenum)

– Coquelicot (Papaver rhoeas)

– Épilobe en épi (Epilobium angustifolium)

– Herbe-à-Robert (Geranium robertarium)

– Centaurée jacée (Centaurea jacea)

– Trèfle des prés (Trifolium pratense)

– Gaillet commun (Galium mollugo)

– Renoncule des rivières (Ranunculus fluitans)

– Fraisier des bois (Fragaria vesca)

– Anémone des bois (Anemone nemorosa)

– Pâquerette (Bellis perennis)

– Matricaire inodore (Tripleurospermum perforatum)

– Perce-neige (Galanthus nivalis)

– Trèfle blanc (Trifolium repens)

– Lamier blanc (Lamium album)

– Veronique petit-chêne (Veronica chamaedrys)

– Myosostis des marais (Myosotis scorpioides)

– Bleuet des champs (Centaurea cyanus)

– Vesce cracca (Vicia cracca)

– Scabieuse des champs (Knautia arvensis)

– Anémone fausse-renoncule (Anemone ranunculoides)

– Populage des marais (Caltha palustris)

– Primevère officinale (Primula veris)

– Ficaire (Ranunculus ficaria)

– Pissenlit (Taraxacum officinale)

– Salsifis des prés (Tragopogon praternis)

– Épervière piloselle (Hieracium pilosella)

– Pensée sauvage (Viola tricolor)

– Ortie dioïque (Urtica dioica)

– Plantain lancéolé (Plantago lancelata)

– Plantain majeur (Plantago major)

– Vulpin des prés (Alopecurus pratensis)

– Chientdent (Elymus repens)

– Fougère aigle ( Pteridium aquilidium)

Oiseaux :

– Héron cendré (Ardea cinera)

– Canard colvert (Anas platyrhynchos)

– Milan royal ( Milvus milvus)

– Milan noir (Milvus migrans)

clip_image071– Busard Saint-Martin (Circus cyaneus)

– Buse variable (Buteo buteo)

– Faucon crécerelle (Falco tinnunculus)

– Faucon hobereau (Falco subbuteo)

– Faisan de colchide (Phasianus colchicus)

– Pigeon ramier (Columba palumbus)

– Tourterelle turque ( Streptopelia decaocto)

– Coucou gris (Cuculus canorus)

– Martinet noir (Apus apus)

– Pic noir (Dryocopus martius)

– Pic vert (Picus viridis)

– Pic épeiche (Dendrocopos major)

– Alouette lulu (Lullula arborea)

– Hirondelle rustique (Hirundo rustica)

– Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum)

– Pipit des arbres (Anthus trivialis)

– Bergeronnette grise (Motacilla alba)

– Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea)

– Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes)

– Cincle plongeur (Cinclus cinclus)

– Accenteur mouchet (Prunella modularis)

– Rougegorge familier (Erithacus rubecula)

– Rougequeue noir (Phoenicurus ochuros)

– Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus)

clip_image073– Tarier des prés (Saxicola ruberta)

– Tarier pâtre (Saxicola torquata)

– Grive musicienne (Turdus philomelos)

– Grive draine (Turdus viscivorus)

– Merle noir (Turdus merula)

– Fauvette à tête noir (Sylvia atricapilla)

– Fauvette grisette (Sylvia communis)

– Pouillot véloce (Phylloscopus collybita)

– Roitelet huppé (Regulus regulus)

– Gobemouche gris (Muscicapa striata)

– Gobemouche noir (Ficedula hypoleuca)

– Mésange charbonnière (Parus major)

– Mésange noire (Periparus ater)

– Mésange bleue (Cyanistes caeruleus)

– Mésange huppée (Lophophanes cristatus)

clip_image075– Mésange à longue queue (Aegithalos caudatus)

– Sitelle torchepot (Sitta europaea)

– Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla)

– Pie grièche écorcheur (Lanius collurio)

– Pie bavarde (Pica pica)

– Geai des chênes (Garrulus glandarius)

– Choucas des tours (Corvus monedula)

– Corneille noire (Corvus corone)

– Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris)

– Moineau domestique (Passer domesticus)

– Pinson des arbres (Fringilla coelebs)

– Linotte mélodieuse (Carduelis cannabina)

– Chardonneret élégant (Carduelis carduelis)

– Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula)

– Bec croisé des sapins (Loxia curvirostra)

– Bruant jaune (Emberiza citrinella)

– Bruant zizi (Emberiza cirlus)

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Mammifères :

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– Renard roux (Vulpes vulpes)

– Martre des pins (Martes martes)

– Fouine (Martes foina)

– Belette (Mustela nivalis)

– Lièvre d’Europe (Lepus europaeus)

– Écureuil roux (Sciurus vulgaris)

– Taupe d’Europe (Talpa europea)

– Hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus)

– Sanglier (Sus scrofa)

– Chevreuil (Capreolus capreolus)

Reptiles et amphibiens :

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– Coronelle lisse (Coronella austriaca)

– Couleuvre à collier (Natrix natrix)

– Orvet fragile (Angus fragilis)

– Lézard des murailles (Podarcis muralis)

– Grenouille rousse (Rana temporaria)

– Crapaud commun (Bufo bufo)

Insectes :

– Aeshne printanière (Brachytron pratense)

– Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo)

– Nymphe au corps de feu (Pyrrosoma nymphula)

– Oedipode turquoise (Oedipoda caerulescens)

– Grande sauterelle verte (Tettigonia viridissima)

– Grillon champêtre (Gryllus campestris)

– Citron (Gonepteryx rhamni)

– Paon-du-jour (Inachis io)

clip_image083– Vulcain (Vanesa atalanta)

– Petite tortue (Aglais urticae)

– Gendarme (Pyrrocoris apterus)

– Carabe dorée (Carabus oratus)

– Clairon des abeilles (Trichodes apairius)

– Coccinelle à sept points (Coccinelle septanputunca)

– Géotrupe stercoraire (Analotrupes stercorosus)

– Hanneton commun (Melolontha melolontha)

– Abeille européenne (Apis mellifera)

– Fourmi noire (Lasius niger)

– Fourmi charpentière (Camponotus ligniperda)

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Poissons :

– Truite fario (Salmo trutta fario)

– Ombre commun (Thymallus thymallus)

– Vairon (Phoxinus phoxinus)

Conclusion

La commune de Merle-Leignec fait partie de ces nombreuses petites communes agricoles oubliées. Elle bénéficie d’un paysage caractéristique de sa situation et d’un patrimoine historique et naturel remarquable.

Cependant, outre les petites anomalies du paysage la commune est encore endormie. Pourtant la mairie est bien décidée à la faire connaître et se lance peu à peu dans des projets touristiques.

Merle-Leignec n’a pas besoin d’une reconquête de son paysage, mais durant son éveil elle aura sûrement grandement besoin de ne pas oublier ce qu’elle était. On espère ainsi qu’il y aura toujours quelqu’un pour suivre le destin de cette petite

commune agricole de 400 âmes, perdue dans le Haut Forez.

Sources

http://inpn.mnhn.fr/

https://fr.wikipedia.org/

http://bcae.dde42.net/Commune%20de%20Merle%20Leignec.pdf

www.cc-pays-st-bonnet-le-chateau.fr/

www.federationpeche42.fr/

www.coe.int/Conventioneuropeennedupaysage

www.geoportail.gouv.fr/accueil

www.gralon.net/rivieres-france/l-andrable-95489.htm

http://www.uicn.fr

www.oiseaux.net

https://www.infoflora.ch/fr/flore/3600-dactylorhiza-majalis.html

www.cyber-relais.pagesperso-orange.fr/communes/andrable/

2 thoughts on “Diagnostic des paysages de Merle-Leignec par Cédric Boffet en 2016

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