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Cheylade – Puy Mary
Samedi 15 juin 2019
Voici une vidéo retraçant la 56ème étape d’un cheminement à travers la France, de la frontière allemande au nord de Strasbourg à, ( peut-être un jour!), la frontière espagnole au sud de Perpignan. Dans cette longue marche, mon attention se porte en premier lieu sur les paysages, leur protection et leur reconquête éventuelle ainsi que sur la biodiversité et sa reconquête.
Objectif du jour, le Puy Mary. Je vais devoir remonter le fond de la vallée de Cheylade. Je passe le Col de Serre, domine la belle vallée de l’Impradine, rejoins le col d’Eylac. Le Puy Mary est classé « Grand Site de France ». Au sommet, dommage, c’est le brouillard!
Voici le texte de cette vidéo:
Au réveil, il pleut ! Décidément pas de chance cette semaine avec le temps. Un peu triste, je dois abandonner l’idée de suivre la crête du Puy de Niermont, perdue dans les nuages et sans doute courbant son échine sous l’orage. Pour rejoindre le Puy Mary je vais devoir remonter le fond de la vallée de Cheylade. Nous quittons le Grand hôtel de la Vallée où, – oui, nous avons pu bénéficier de l’eau courante et du chauffage central ! – et passons devant l’église romane de Cheylade, une des plus jolies du Cantal avec son toit en lauzes et ses pierres volcaniques, construite au 12ème siècle sous les seigneurs de Cheylade honorés du titre de Comptours de Valrus. Nous remarquons l’une des deux absidioles dont la voûte est en forme de quart de sphère : elles sont dites en cul-de-four car elles rappellent la forme d’un four à pain.
Un coup d’œil sur les belles rouquines, les Salers que, visiblement, nous intriguons. Le passage de marcheurs les laisse perplexes ! Elles ne sont d’ailleurs pas les seules : notre petite fille veut voir elle aussi son « Papou qui marche ».
Je poursuis ma route qui s’élève doucement jusqu’au village du Claux. Peu après le soleil fait luire joyeusement le goudron rendant plus légère cette étape.
Le Puy Mary, cependant, que j’imagine au loin, cache toujours son sommet triangulaire derrière d’épais nuages.
Le cours d’eau qui coule dans cette vallée est la Petite Rhue. J’avais longé sa grande sœur, la Rhue quand j’ai traversé ces derniers jours le plateau du Cézallier.
La route en lacets grimpe maintenant vers le Col de Serre. Je jette un dernier regard vers la verte vallée de Cheylade qui ne manque pas de charme, avant de m’enfoncer dans une forêt de conifères.
Au col de Serre que je viens d’atteindre, il fait froid. J’y retrouve le GR4 descendant des crêtes du Puy de Niermont. A partir de ce col on pratique le ski de fond et la raquette en hiver. En été, il arrive que le Tour de France passe par là.
Pour l’instant, c’est encore le printemps mais un vent froid me surprend quand je repars sur le GR qui longe maintenant la route.
Je domine la très belle vallée de l’Impradine qui se tortille en contrebas. Ses eaux claires vont se jeter dans l’océan atlantique. Car l’Impradine est un affluent de la Santoire, elle-même affluent de la Rhue et donc sous-affluent de la Dordogne.
Dans les nuages, sur ma gauche s’élève le Puy de Peyre Arse qui culmine à plus de 1 800 m d’altitude.
C’est au milieu de l’or des genêts que j’atteins les burons d’Eylac puis le col d’Eylac avec en arrière-plan le Puy Mary qui s’est considérablement rapproché, encore partiellement enneigé, enfin presque visible.
Daniel m’y attend pour un pique-nique mérité dans le California. Puis, café au chalet du Puy Mary où l’ambiance est celle d’un refuge de montagne. Aux tables voisines de joyeux groupes bruyants sont attablés devant leurs assiettes de frites.
En face, la Maison de Site présente une maquette intéressante du Puy Mary classé « Grand Site de France ».
Je me souviens qu’alors que je traversais la région en vélo dans les années 80 avec Jean-François, un ami, nous avions posé ici nos bicyclettes et avions gravi rapidement le sommet. Nous avions été choqués par la large piste totalement érodée qui s’élevait directement dans la pente. Aujourd’hui, il n’en est rien. L’Opération Grand Site est passée par là, dès 1999, réhabilitant ce paysage exceptionnel. L’état a aidé les collectivités territoriales à le restaurer et à le gérer.
Les 3 objectifs d’une telle Opération Grand Site sont : restaurer le site sur le plan paysager, déterminer une politique de gestion durable et autonome, permettre que les mesures adoptées bénéficient au développement économique local.
Le financement provient des conseils généraux et régionaux, de l’état et de l’Europe.
1 783 m, j’y suis ! Malheureusement dans le brouillard ! Je ne verrai pas le plateau du Cézallier d’où je viens ni le Plomb du Cantal où je vais… C’est ainsi.
Nous reprenons la voiture et quittons le col par la vallée de l’Impradine rejointe par celle de la Santoire que nous suivons jusqu’au village typique de Dienne. Nous nous installons pour la nuit sur un parking accueillant avant de faire le tour du lieu, passant devant de vieilles maisons rurales aux linteaux sculptés et grimpant, comme il se doit, jusqu’à l’église Saint-Cyr-et-Sainte-Juliette, au clocher à peigne du 12ème siècle.