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Permaculture 1:
Introduction à la permaculture
Je suis persuadée que vous allez être passionnés par les vidéos suivantes, réalisées par la ferme du Bec d’Hellouin dans lesquelles Charles et Perrine Hervé-Gruyer racontent leur aventure extraordinaire. La première vidéo présente une introduction à la permaculture.
« S’inspirer de la nature pour subvenir à nos besoins, sans dégrader la planète. »
Des extraits de cette première vidéo se trouvent ci-dessous.
Permaculture 2:
La ferme du Bec Hellouin
Dans cette deuxième vidéo, Charles et Perrine Hervé-Gruyer nous présentent leur ferme du Bec d’Hellouin.
Voici quelques extraits de la première vidéo. Ce sont tour à tour Charles et Perrine Hervé-Gruyer qui s’expriment :
« Nous sommes paysans en Normandie, nous cultivons en agriculture biologique et nous sommes également professeurs de permaculture. Ce film est le premier consacré à la permaculture, aux microfermes et à toutes ces pratiques culturales assez originales que nous testons ici et qui permettent de produire beaucoup sur très peu d’espaces et avec des moyens naturels.
La permaculture propose de prendre la nature comme modèle. […]
On peut considérer que la nature est un réservoir de solutions absolument incroyables, des solutions simples, efficaces, longuement éprouvées dans toutes les conditions possibles et imaginables et qui peuvent nous inspirer, à nous autres êtres humains, des solutions justement pour sortir par le haut de cette mégacrise sociale, environnementale qu’on a nous-même générée.
Et si la permaculture propose de s’inspirer de la nature, de se mettre à son école, c’est pour imaginer des installations humaines qui fonctionnent, tant que faire se peut, comme des écosystèmes. […]
Les écosystèmes fonctionnent en boucle, ils sont très économes en intrants, très économes en énergie, généralement productifs, autonomes, résilients* et en plus chaque écosystème apporte une contribution à la vitalité, à l’équilibre de l’ensemble de la biosphère. Et leur grand secret c’est que tous les composants de l’écosystème sont reliés, ils interagissent. Chaque élément profite des uns mais ils profitent également aux autres. Les déchets de l’un sont les ressources de l’autre. Et le tout est plus que la somme des parties.
La forêt jardin dans laquelle nous nous trouvons est une imitation de la forêt sauvage. […] Cette forêt jardin fonctionne comme une forêt sauvage, avec ses étages de végétation mais la différence c’est que tous les végétaux de cette forêt jardin sont comestibles. Et ce système illustre parfaitement l’esprit de la permaculture.
C’est s’inspirer de la nature, pour subvenir à nos besoins, sans dégrader la planète.
Ce qui fait la richesse d’un écosystème naturel c’est sa biodiversité bien évidemment mais c’est tout autant le réseau de connexions extrêmement dense qui relie tous les composants du système. Chaque fonction importante est remplie par plusieurs éléments et chaque élément remplit plusieurs fonctions. D’où une capacité de résister aux crises comme les aléas climatiques. Plus la biodiversité est grande, plus la résilience* est importante. Alors si on applique ça à nos installations humaines, cela veut dire forcément chercher le meilleur positionnement relatif des éléments les uns par rapport aux autres de manière à ce qu’ils puissent interagir.
Si les éléments sont mal positionnés dans notre système, les connexions ne se feront pas. De ceci découle le fait que la permaculture soit avant tout une histoire de design. Design c’est un mot qu’on aime beaucoup en permaculture, c’est un anglicisme qui veut dire dessin, conception. Le fondement de la permaculture c’est de réfléchir intensément en amont à la conception de nos installations humaines. Et tout cet effort mis dans la conception va permettre d’avoir des installations qui, pendant toute leur durée de vie vont être économes en énergie, en travail, en intrants et plus autonomes, plus productives, et finalement plus durables, à l’image de la nature.
De cette durabilité découle l’étymologie même du mot permaculture. Les deux fondateurs australiens Bill Mollison et David Holmgren ont forgé ce mot à partir de « agriculture permanente ». Pour être exact, cela avait été forgé en 1911 par deux agronomes américains. » […]
Charles et Perrine nous donnent l’exemple de l’importance d’un bon positionnement relatif : le verger et les poules. […] « Les poules mangent les vers des premières pommes véreuses. Donc tout en se nourrissant, elles assainissent le verger, elles le fertilisent, tout le monde est gagnant. Et bien évidemment, pour que ce positionnement relatif et ses interactions soit réellement bénéfiques encore faut-il que le poulailler soit à proximité du verger, et c’est là qu’intervient l’importance d’un excellent design.
On peut aller encore plus loin dans les connexions. Ici par exemple on a installé dans la grande serre un poulailler. Un poulailler dans une serre c’est assez incongru mais ça offre en fait tout un tas d’avantages. L’un des avantages c’est qu’on a une fabrication de compost in situ. On n’a même plus à sortir les déchets végétaux de la serre, nos poulettes nous les compostent directement sur place. On nourrit les poules gratuitement et on a une fabrication d’un compost absolument extraordinaire. Les poules grattent, fertilisent avec leur fiente. Perrine ajoute des micros organismes et on a un compost qui est une véritable bombe. Bien sûr, elles ont tout un parcours extérieur également. Et puis, bien évidemment, elles nous donnent des œufs mais ce n’est pas tout ; il y a encore d’autres avantages. Un autre intérêt de notre fameux poulailler c’est que la chaleur corporelle des animaux en hiver est intéressante pour contribuer à avoir un climat un peu plus agréable dans la serre. Vous allez me dire : les poules sont toutes petites, effectivement, mais on a prévu le poulailler suffisamment vaste pour pouvoir mettre des moutons ou des cochons, voire des poneys. Les nuits froides d’hiver ils contribuent à maintenir la serre hors gel. […]
Cela illustre un principe important de la permaculture : chaque élément remplit plusieurs fonctions. Voilà les fonctions remplies par les poules : elles donnent un excellent compost, des œufs, leur chaleur corporelle, elles désherbent et elles fertilisent les cultures autour de la serre et elles boulottent les limaces téméraires qui chercheraient à s’aventurer au cœur de la serre.
Et puis il y a un autre principe qui va avec le premier c’est que chaque fonction importante est remplie par plusieurs éléments. Par exemple pour la fertilité, on a d’autres sources de fertilité, on ne dépend pas que des poules. Pour contenir les limaces on a également des canards coureurs indiens par exemple qui sont des mangeurs de limaces qui vivent là-bas dans les jardins. Ils ont même une petite île privée qui flottent au milieu de la marre.
* La résilience écologique est la capacité d’un écosystème, d’un habitat, d’une population ou d’une espèce à retrouver un fonctionnement et un développement normal après avoir subi une perturbation importante (facteur écologique). (Wikipédia)