16- GR5 Le Markstein – Willer-sur-Thann

Written by Claude CAMILLI

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Le Markstein – Willer-sur-Thann

 

  24  septembre 2017

Voici une vidéo retraçant la 16ème étape d’un cheminement à travers la France, de la frontière allemande au nord de Strasbourg à, ( peut-être un jour!), la frontière espagnole au sud de Perpignan. Dans cette longue marche, mon attention se porte en premier lieu sur les paysages, leur protection et leur reconquête éventuelle ainsi que sur la biodiversité et sa reconquête.

Toujours en plein cœur du parc naturel régional des Ballons des Vosges, je poursuis mon chemin: station du Markstein, route des Crêtes, vallée de la Thur, Storckenkopf, Grand Ballon ou Ballon de Guebwiller, le paysage est magnifique. Dispositif agri-environnemental et fromages AOP comme le Munster et le Bargkass. Airelle des marais et Pulsatille blanche, chamois, lézard des murailles ou hermine.

 

Voici le texte de cette vidéo:

Ne pas perdre de temps après le petit-déjeuner pris dans la grande salle de l’hôtel Wolf : les couleurs matinales sonnent l’appel, il faut en profiter !

Un rapace ou plutôt un corbeau car le bec n’est pas recourbé, perché sur sa barrière dans l’air frais du matin, me regarde avec suspicion avant de s’envoler. Je me retourne pour un dernier regard sur la station du Markstein qui s’éloigne rapidement.
Le GR domine la route des Crêtes et la vallée de la Thur, industrieuse avec  ses nombreux villages nichés dans les vallons affluents.
Au loin, les crêtes bleues qui m’attendent demain sont celles qui, parties de Thann, s’élèvent jusqu’au Ballon d’Alsace.

Le sentier court joyeusement entre prés et forêts, serpentant parfois au milieu d’éboulis mousseux.

La piste en forêt qui contourne la Tête de la Cigogne, la Storckenkopf, où Frigga, la femme du dieu Odin, se mire dans le lac du Ballon,  cette large piste me réserve une belle surprise : une femelle chamois et son chevreau, une éterle ou un éterlou peut-être qui me surveillent avec anxiété.

Quand soudain je lève les yeux le Grand Ballon se découvre enfin.

Les troncs de ces jeunes hêtres sont ici d’une régularité toute rigide mais quand même quel beau peuplement !

Il me reste à grimper le long des prés pour atteindre la zone protégée du Grand Ballon, toujours au cœur du Parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Un panneau m’indique que les hautes chaumes sont gérées par des exploitations agricoles dont les pratiques sont encadrées par un dispositif agri-environnemental, ce qui garantit un équilibre entre la production fourragère et la préservation de la biodiversité. Sur les chaumes secondaires, défrichés dès le premier millénaire, les vaches paissent, offrant leur lait vite transformé en fromage AOP comme le Munster et le Bargkass, lesquels sont souvent valorisés dans les fermes auberges.

Sur les chaumes primaires où les arbres poussent difficilement on trouve l’airelle des marais et la Pulsatille blanche. Les zones rocheuses, d’éboulis que j’atteins maintenant sont le domaine du chamois, du lézard des murailles ou de l’hermine.

Je chemine maintenant sur les prairies exposée plein sud où poussent les graminées comme la calamagrostide et les hêtres aux petits troncs tortueux.

Voici le plus haut sommet du massif des Vosges et de la région Alsace, le Grand Ballon ou Ballon de Guebwiller, 1424 m.

Avec ce radar de l’aviation civile construit en 1997, le Grand Ballon est un haut lieu scientifique.

La vue ici est superbe mais la brume me cache malheureusement  la chaîne des Alpes.

Le Club alpin français et le Club Vosgien ont construit le monument des Diables Bleus en hommage aux victimes des bataillons de chasseurs alpins engagés dans les combats de la guerre de 14-18.

Après ces moments de calme et de beauté, je sens la rage monter en moi quand je suis obligée de laisser le passage à des centaines d’effroyables  motards qui parcourent la route des Crêtes. Nous sommes dans une zone protégée. Ceci est  invraisemblable. Ne peut-on faire connaître le combat contre la mucoviscidose sans ce tintamarre, par d’autres moyens, par exemple pourquoi pas, en marchant tout simplement sur ce beau GR ?

Je retrouve mon calme en descendant par de belles pentes herbeuses jusqu’à la ferme auberge du Grand Ballon. Trop de motards se pressent sur la terrasse pour que je puisse trouver une place et me rafraîchir. Je passe mon chemin et arrive au col de Firstacker.

Je quitte ici le GR5 pour piquer plus directement sur la vallée de la Thur et la ville de Willer-sur-Thann.

Je fais fausse route en prenant cette piste mais je m’aperçois rapidement de mon erreur et de plus j’ai la chance de rencontrer un randonneur qui sillonne le pays, en connaît tous ses recoins et le parcourt particulièrement en cette saison d’automne pour surprendre les cerfs et entendre leur brame. Il me conte de prodigieuses histoires relatant ses rencontres avec ces magnifiques animaux.

Je retrouve vite le sentier qui plonge sur le village de Goldbach qu’on peut traduire joliment par Ruisseau d’or. Je poursuis par une longue descente à travers la forêt jusqu’au lieu-dit Le Moulin, je longe le ruisseau du Mittelbachrunz et j’arrive enfin à Willer-sur-Thann.
C’est ici que Daniel, qui a quitté Lyon ce matin, me rejoint dans un timing absolument parfait. Heureuses retrouvailles. Nous poursuivrons le chemin ensemble, avec Sylvie qui doit nous rejoindre demain dans la matinée. Pour l’heure, nous grimpons dans notre petit bus pour gagner la ville de Thann, visiter son église, découvrir ses rues désertes et boire un coup dans un café miraculeusement ouvert. Puis nous dînons à Bussang dans le restaurant du très joli camping du Domaine de Champé.

Cinq étoiles s’il vous plaît ! Avec piscine, spa, hammam et sauna dont nous ne profiterons malheureusement pas.

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