20- GR7 Col du Mont de Fourche – Remiremont

Written by Claude CAMILLI

COL DU MONT DE FOURCHE – REMIREMONT

28 septembre 2017

 

Voici une vidéo retraçant la 20 ème étape d’un cheminement à travers la France, de la frontière allemande au nord de Strasbourg à, ( peut-être un jour!), la frontière espagnole au sud de Perpignan. Dans cette longue marche, mon attention se porte en premier lieu sur les paysages, leur protection et leur reconquête éventuelle ainsi que sur la biodiversité et sa reconquête.

Le GR 7 domine la vallée de la Moselle, passe au-dessus de Rupt-sur-Moselle, en forêt et dans la campagne agricole. Quelques rencontres inattendues: lichen à fleurs rouges, (Cladonia Cristatella), amanites tue-mouche, Vesses-de-loup perlées, Clitocybe phyllophila, (un champignon toxique) et blob, cet incroyable organisme primitif, ni animal, ni végétal, ni champignon… Puis descente sur Remiremont avec son abbaye bénédictine et ses ruelles colorées…

 

 

Voici le texte de la vidéo:

Et que trouvons- nous ce matin au pied de notre petit bus, un bébé cep !

Nous partons, Daniel et moi sous les grands conifères sombres, sur un chemin goudronné que longent des fougères dont la teinte rouille apporte une touche joyeuse.
La campagne est soignée, pleine de vie, de senteurs, de couleurs. Il semble que l’été peine à laisser place à l’automne.

Daniel a adopté l’allure paisible du paysan qui foule ses terres…

Mais déjà nous nous séparons, lui revenant sur ses pas, moi poursuivant ma route vers le sud, ou plutôt l’est et même le nord-est ! Ce GR 7 est décidément oublieux de mon objectif, la frontière espagnole : Il ne m’épargne rien…

Mais la campagne est si belle et les crêtes laissent deviner les lieux lointains d’où l’on vient et ceux plus proches vers lesquels ce GR chemine. A mes pieds, la Moselle se tortille au fond de sa vallée avant de recevoir, à Remiremont, sa petite sœur, la Moselotte.
Ce sont bien- hélas-des buissons de l’invasive Renouée du Japon qui bordent ce chemin charmant.

L’église de Rupt-sur-Moselle se profile à travers les troncs de cette magnifique forêt qui m’accompagne jusqu’au chalet de la Fouillotte et même au-delà jusqu’au hameau de Hanot. J’emprunte de petites routes goudronnées à travers les champs jusqu’au chalet de la Beuille. Des Montbéliardes, blanches et rousses et des Vosgiennes, tachetées de noir partagent placidement la même prairie.

Que voici un bien joli lichen à fleurs rouge vif au nom de Cladonia Cristatella ou encore lichen des soldats britanniques appelé ainsi en raison de sa couleur rappelant l’uniforme porté par les soldats de l’armée britannique lors de la révolution américaine.

Cet étang me rappelle que je suis en bordure nord du plateau des Mille étangs.

Mais voici qu’au débouché de la forêt, un troupeau de jeunes veaux que je crois pleins d’entrain accourent, persuadés que je viens les nourrir… Mais la voisine de leur propriétaire, une personne âgée, courbée sur son potager, avec qui je bavarde longuement, m’explique qu’en fait ces malheureuses bêtes sont tout simplement affamées. Cette mamie vit dans ce bel endroit depuis son plus jeune âge, elle trime dur, pliée sur ses légumes et ses fleurs. Rapidement au cours de la conversation mon cœur se serre car je la sens bien seule. Elle m’invite dans sa maison, me montre les photos de son mari et de son fils, tous les deux disparus. Nous échangeons nos noms et je lui promets que je reviendrai lui dire bonjour quand je repartirai d’ici, de Remiremont, pour poursuivre ma route. C’est ce que je ferai effectivement le 17 mai prochain.

Daniel qui m’a rejointe, fait encore un petit bout de route avec moi, mais en me suivant avec le bus…  Nous longeons ces incomparables amanites tue-mouche que je ne me lasse pas de photographier tant leurs colonies colorées me fascinent.

Pause à la Croisette d’Hérival, le lieu pour danser dans les Vosges, une vraie guinguette dans son cadre champêtre et forestier. Les couples joyeux et concentrés sont des habitués pour qui les ressorts du mambo, du cha cha cha, de la valse ou du tango n’ont plus de secret.

Je m’enfonce de nouveau dans la forêt, longeant de jeunes Vesses-de-loup perlées puis des Clitocybe phyllophila dont la blancheur immaculée cache leur vilaine toxicité.

Quelle est donc cette étrangeté jaune vif ? S’agit-il d’un blob, cet incroyable organisme primitif qui se déplace, double de taille chaque jour et peut apprendre. Le blob n’est ni un animal, ni un végétal, ni un champignon. Il doit son surnom au film américain The Blob dans lequel une gelée extraterrestre colonise la planète en avalant les habitants. D’ailleurs les Anglais l’appellent « vomi de chien ». Il passe sa vie à ramper derrière sa nourriture. Un blob affamé peut atteindre la vitesse de 4 cm par heure !

Me voici enfin dans les faubourgs de Remiremont devant cette petite chapelle de la Madeleine, ancienne léproserie. Puis j’admire la façade des écoles Maxonrupt.

Mes pas me mènent ensuite, à travers les ruelles aux façades fraîchement repeintes, vers l’hôtel de ville puis vers l’ancienne abbaye bénédictine de Remiremont.
Pour la petite histoire, l’orgue dont le buffet est néo-gothique a été restauré en 2005 puis inauguré par Jean Guillou qui y joua entre autres le prélude et fugue en Mi mineur de Jean-Sébastien Bach et la Pièce héroïque de César Franck avant d’improviser sur le thème du Magnificat.…

Je passe devant l’espace Le Volontaire où loge l’office du tourisme avant de rejoindre la gare de Remiremont où Daniel m’attend avec le petit bus.

Et c’est la fin de cette deuxième section de dix jours, de Dambach-la-ville à Remiremont, cheminement de 250 merveilleux kilomètres, essentiellement à travers les Vosges du Sud, cheminement qui me laissera un souvenir inoubliable.

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