Download this article as an e-book
29- Auberive – Courlon GR7
Côte d’Or 6 juin 2017
Voici une vidéo retraçant la 29ème étape d’un cheminement à travers la France, de la frontière allemande au nord de Strasbourg à, ( peut-être un jour!), la frontière espagnole au sud de Perpignan. Dans cette longue marche, mon attention se porte en premier lieu sur les paysages, leur protection et leur reconquête éventuelle ainsi que sur la biodiversité et sa reconquête.
Lors de cette étape sur le GR7 en Haute-Marne puis en Côte d’Or, je poursuis ma marche à travers la Région Grand-Est puis rapidement Bourgogne-Franche Comté. Il est question ici de fougères scolopendre, de faux Amadouvier, de la Croix au loup, du plateau de Langres , du petit château de Vivey et du village médiéval de Grancey-le-Château.
Voici le texte de cette vidéo:
Allons ! C’est d’un pas décidé que, par une route de campagne, nous quittons la charmante Auberive pour longer le ruisseau du Val Clarin et nous enfoncer dans une joyeuse forêt de hêtres où nous foulons de magnifiques fougères scolopendre au joli nom de langues de cerfs. Et voici le faux Amadouvier : Ce champignon se rencontre souvent ; il colonise les bois âgés, les vieux troncs fatigués…
Nous traversons le Bois des ronces où de vielles tombes abandonnées, mangées par une mousse printanière et gagnées par le lierre, tentent encore de résister à l’oubli, avant de déboucher sur de vastes prairies où paissent, paisibles, de costaudes laitières. Le village de Vivey se loge au fond d’un petit vallon coquet, un de ces innombrables lieux de notre pays où le détour du chemin nous dévoile un château, tout simple mais si romantique.
La Croix au loup : allons donc voir ! « Le 21 décembre 1811, ce respectable vieillard, entrant dans sa 79ème année, fut assailli en ce lieu, par un loup furieux qui le blessa. Son courage lui rendit son ancienne vigueur : armé seulement d’une petite serpe, il étendit à ses pieds ce terrible animal et délivra ce pays du monstre qui en aurait été longtemps la terreur : Six personnes avaient déjà péries de ses morsures, quand leur Vengeur en mourut, lui-même, 85 jours après sa Victoire. Arrête, passant, honore sa mémoire et prie Dieu pour le repos de sa mémoire ».
Décembre 1811 : Napoléon offre à l’Autriche une alliance contre la Russie… Levée de cent vingt mille conscrits… Et l’année suivante, c’est la campagne de Russie que Tolstoï décrit avec tant de réalisme dans « Guerre et paix »…
Quel est le nom de cette fleur qui ressemble au Bugle rampant?
Sans erreur cet arbre épanoui est un chêne … Ici le charme, l’arbre, a donné son nom aux paysages : charme ronde, charme du mont Vallon, les charmaies… et quel charme se dégage de ce paysage doucement vallonné ! A travers les champs bordés d’orchidées, je chemine jusqu’à Lamargelle-aux-bois où fleurissent jardins et potagers… Tout est là de ce qui fait la quintessence de ces petits villages : l’incontournable clocher, le poteau électrique, la fontaine, le lavoir de 1861 sur la place de l’abbé Mamiot, les affiches électorales, la croix …
Simplicité d’un paysage qui en fait sa grandeur…
Bientôt je tourne le dos à la Haute-Marne pour fouler le sol de la Côte d’Or… Quelle promesse contenue dans ce nom !
A la ferme de Borgirault je cherche longuement mon chemin mais il me suffisait de longer ce champ de seigle, cette céréale rustique et peu exigeante qui s’adapte aux sols pauvres car je traverse toujours le plateau de Langres dont le sol calcaire est perméable, donc sec, et caillouteux.
La tradition raconte que la roche pleure la disparition de Nova, châtelaine de Grancey.
J’arrive justement en vue de Grancey-le-château sur son éperon, village médiéval fortifié. Avec au loin la flèche de sa collégiale…
Voici le « petit Versailles de Bourgogne », construit entre 1705 et 1725 à l’emplacement du château médiéval détruit par les bourguignons car au Moyen-Age, Grancey-le-château a été écartelé entre le Royaume de France et le Duché de Bourgogne.
Une superbe allée de tilleuls part du château et mène… à un camping où m’attend Daniel et le petit bus. Nous prenons le temps de visiter ensemble la bourgade puis je repars seule en direction de Courlon. Le village et son château s’éloignent progressivement, la forêt sereine m’enveloppe de sa douceur, je longe un mur de pierres sèches qui s’étire sur des kilomètres, remplissant l’atmosphère de mystère.