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De la région Grand-Est à la région Bourgogne –Franche-Comté GR7 puis GR137
28- Langres – Auberive GR7
Côte d’Or 6 juin 2017
Voici une vidéo retraçant la 28ème étape d’un cheminement à travers la France, de la frontière allemande au nord de Strasbourg à, ( peut-être un jour!), la frontière espagnole au sud de Perpignan. Dans cette longue marche, mon attention se porte en premier lieu sur les paysages, leur protection et leur reconquête éventuelle ainsi que sur la biodiversité et sa reconquête.
Lors de cette étape, la première de ma deuxième section, je poursuis ma marche sur le GR7, cette fois ci à travers la Région Grand-Est. Il est question ici de Langres, patrie de Diderot et de son plateau, du « point triple majeur », de la pelouse du Haut-du-Sec, une pelouse sèche calcicole, de la forêt d’Auberive, une Réserve Biologique Intégrale.
Voici le texte de cette vidéo :
C’est une histoire de tiques qui nous conduit à Langres, sous-préfecture de Haute-Marne, plus tôt que prévu. J’aurais dû repartir de Dambach-la-Ville, là même où j’ai repris le train à la fin de mes premiers dix jours de marche mais, après consultation des cartes sur Internet, constatant que les tiques pullulent dans les Vosges à cette saison, je crois bon de me rabattre en Bourgogne qui, en théorie, ne craint rien. Erreur ! Nous nous en apercevrons rapidement…
Daniel m’accompagne quelques jours. Direction Langres donc, avec le California, notre « petit bus » familier et confortable. La veille du départ, nous visitons la patrie de Diderot, sur son promontoire calcaire, au nord du plateau de Langres. Lieu géographique bien particulier puisque nous sommes non loin de la source de la Marne d’une part et d’autre part du « point triple majeur » des lignes de partage des eaux entre les bassins versants de la Seine, du Rhône et de la Meuse. Et lieu chargé d’histoire, ayant d’ailleurs reçu le label de « ville d’art et d’histoire ». Diderot y est né en 1713 et même s’il n’est revenu dans sa ville natale que rarement, Langres peut s’enorgueillir de ce génial érudit des Lumières. Joli camping installé à l’abri des remparts.
Au réveil, le soleil brille hardiment et j’arpente une nouvelle fois les rues de la ville, à la recherche de pain frais, puis nous partons avec le van à Noidant-le-Rocheux, point de départ de cette deuxième section.
Merci qui ? Merci Daniel qui retourne chercher le petit bus et viendra m’attendre à l’arrivée de l’étape ! Sacrifice, sacrifice !
Je longe la pelouse du Haut-du-Sec, une pelouse sèche calcicole, un milieu naturel rare et menacé où cohabitent des espèces à tendance montagnarde comme la Violette des rocailles et des espèces méditerranéennes comme l’Hélianthème blanchâtre, rare. Pour que cette pelouse ne redevienne pas forêt, le Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne a passé un contrat avec un éleveur qui fait paître ses ânes, lesquels broutent l’herbe et les jeunes arbustes ce qui permet à la flore typique de se maintenir.
Nous sommes sur le plateau de Langres, dans la forêt d’Auberive dont le nom provient de l’Aube qui prend sa source dans ce massif calcaire. Cette forêt présente un fort intérêt écologique. Une Réserve Biologique Intégrale de 230 ha a été créée en 2004. Ce qui signifie qu’aucune intervention humaine de gestion forestière n’est effectuée depuis sur ce site car les arbres morts ne sont pas synonymes d’une forêt mal entretenue. Ils sont le refuge d’une grande variété de faune et de flore et donc il faut les maintenir. Comme tout être vivant, un arbre naît, grandit, se reproduit, vieillit, dépéri et meurt. A l’agonie le vieil arbre est activement colonisé, de la tête au pied, par une multitude d’êtres très variés. Sa mort génère la vie. Donc le conserver, c’est préserver la biodiversité.
Voici Auberive et son abbaye cistercienne, fondée par Saint-Bernard en 1135. Très active au 13ème siècle, elle est reconstruite au 18 ème grâce à sa richesse. Elle abrite aujourd’hui un Centre d’Art Contemporain.