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ETUDE ENVIRONNEMENTALE DE FERMES BIOLOGIQUES / PERMACULTURE
Introduction
Ce dossier a pour but de faire une étude mettant en lumière les pratiques environnementales, la gestion, l’aménagement, les contraintes et les objectifs de chaque exploitation biologique étudiée.
Qu’est-ce que l’agriculture biologique ?
Ce type d’agriculture est basé sur l’équilibre de la production entre le sol, le paysage et la biodiversité. Le but étant de détériorer le moins possible l’environnement et la santé, en refusant l’utilisation de produits chimiques mais en pratiquant différentes techniques respectueuses et innovatrices (jachères…etc.).
Les exploitations, regroupées en fédérations ont des cahiers des charges à respecter pour l’obtention de différents labels (biologique, AB) qui comprennent :
– L’utilisation de produits (engrais) naturels
– L’interdiction, sauf exception, d’intrants d’origine chimique
– La rotation modérée des cultures, de façon à préserver les sols (reconstitution naturelle de ceux-ci)
– La fertilisation d’origine organique, animale ou végétale et parfois minérale
– La prise en compte de l’environnement et des pratiques agricoles adaptées
Qu’est-ce-que la biodynamie ?
La biodynamie ou agriculture biodynamique est un système de culture né du courant énigmatique de l’anthroposophie, cette dernière construite par Rudolf Steiner qui ne l’explique pas clairement, laissant y croire ceux qui le veulent bien ; elle est aujourd’hui toujours appliquée grâce à une pensée qu’on peut qualifier de magique. Elle s’applique à tout domaine agricole, assurant la santé des plantes et du sol pour offrir aux animaux et aux hommes une alimentation de qualité, elle laisse l’exploitation et ses organismes les plus diversifiés et autonomes possibles avec le moins d’intrants. Pour cela, elle s’appuie sur une vision qualitative globale de la nature que sont les lois du vivant et les forces cosmiques du sol ce qui limite la prolifération de parasites. Les procédés thérapeutiques qu’elle utilise redonnent vitalité au sol et aux végétaux.
Née en 1924 dans quelques rares exploitations, elle s’étend aujourd’hui et depuis les années 90 sur l’ensemble des continents. Elle fut utilisée dans ses débuts particulièrement en Allemagne, Suisse et Australie mais l’est de nos jours beaucoup en France.
Elle est basée sur 3 grands domaines :
– le travail du sol (raisonné, avec des outils ménageant davantage le sol)
– la fertilisation (apport de matière organique naturelle selon la situation)
– l’assolement des cultures (diversification d’une culture sur une même parcelle)
Elle s’appuie également sur le calendrier lunaire indiquant les périodes de rythmes cosmiques (jours favorables au développement végétal)
Malgré cela, quelques inconvénients doivent être pris en compte.
En effet, cela implique une surveillance plus accrue de l’état sanitaire de la plante, des frais de personnel souvent plus élevés ainsi que le coût de la certification.
La permaculture, une utopie ?
Inspirées par plusieurs documentaires, nous avons pu rédiger une synthèse basée sur les techniques de la permaculture.
D’abord que signifie le terme « permaculture » ?
Fondée dans les années 70 par Bill Mollison et David Holmgren, c’est un mode d’aménagement écologique (biomimétisme) tenant en compte les matières et processus vivants du territoire, qui comprend les habitats humains et les systèmes agricoles, visant à concevoir des fonctionnements stables et autosuffisants. Elle utilise les principes de l’écologie et le savoir des sociétés traditionnelles pour reproduire la diversité, la durabilité et la résistance des écosystèmes naturels, c’est-à-dire des méthodes permettant d’associer entre elles des plantes qui se complètent, ce qui évite leur désagrégation et favorise leur qualité et leur rendement.
La permaculture a l’avantage de produire de nombreuses ressources sur peu d’espace avec des moyens naturels et de ne dépendre que peu de l’intervention humaine. Elle relie des biotopes entre eux, les uns profitant des autres et ayant plusieurs fonctions, elle utilise les organismes du sol pour créer un processus efficace ; les écosystèmes de biomasse produisent deux fois plus que ceux cultivés. Plus la biodiversité est grande, plus la résistance des milieux naturels est importante.
- Les fermes visitées
La première ferme que nous avons étudiée lors de notre stage se nomme le « Domaine de la petite Gallée »
Image issue de Google Maps : Le pourtour rouge indique les limites de la commune de Millery
Image issue de Géoportail, ici les vignes sont schématisées en rose
Commune : Millery (69390)
Département : Rhône
Région : Rhône-Alpes
Population : 4125 habitants
Superficie : 9,22 km²
Altitude Min-Max : 155 m – 304 m
La commune :
La commune de Millery est située dans le canton de Givors, à 15 km au sud-ouest de Lyon. Composée de six hameaux : Le hameau de Ménetreux ; le hameau de Charentois ; le hameau de Chevigny ; le hameau de Millery ; le hameau de Collonges ainsi que le hameau de Pont de Chevigny. Le village est bordé à l’est par le Rhône ainsi qu’une voie ferrée. La commune se trouve sur un plateau situé entre les vallées du Rhône et du Garon, elle possède des terrains propices à l’arboriculture fruitière et à la viticulture, elle jouit également d’une intense activité d’extraction de sable et de graviers en bordure du Rhône et du Garon.
La renommée du vin de Millery est très ancienne. A ce jour la vigne s’étend sur 70 hectares environ et produit un vin de qualité qui a obtenu l’Appellation d’Origine Contrôlée « Coteaux du Lyonnais » en 1984.
La commune de Millery est caractérisée par la présence plus ou moins abondante de différentes plantes telles que l’ambroisie, plante allergisante et envahissante. Pour lutter contre ce fléau, il est demandé de l’arracher systématiquement. La Renouée du Japon est également omniprésente en bord de ruisseau, espèce invasive difficilement éradicable.
Le domaine de la petite Gallée
Ce domaine viticole est situé dans le département du Rhône, sur la commune de Millery.
La famille Thollet, vignerons de pères en fils, possède 10 hectares depuis toujours, ce qui représente environ 50 000 bouteilles par an. Grâce à son fort développement, le domaine exporte aujourd’hui aux Etats-Unis ainsi qu’au Japon.
Autrefois associé avec son père c’est aujourd’hui le fils Patrice Thollet qui s’occupe seul du domaine. Ce domaine était essentiellement traité chimiquement mais cela a changé.
L’été, 4 saisonniers sont présents et lors des périodes de vendange, en septembre, une quinzaine de personnes ramassent le raisin.
Le sol :
A Millery le sol est caractérisé par une moraine glacière omniprésente (nombreuses alluvions,) les sols sont également très profonds jusqu’à 30-50m.
Le pH est d’environ 6,5 – 7, quasi neutre caractérisé par ses capacités de drainage et de filtrage. Le sol est composé principalement de cailloux et il est très peu argileux.
Dans le passé, Patrice apportait des intrants essentiellement naturels comme du purin, des tisanes ou du souffre pour traiter certaines maladies, lutter contre les nuisibles et/ou augmenter légèrement la production.
A ce jour, le vigneron n’effectue aucun apport en matière organique ou autres, jugeant ses cultures de bonne qualité.
Le travail du sol s’effectue intégralement et mécaniquement par le labour, technique de désherbage qui enfouit les graines en-dessous du lit de semences, cela est essentiel à cause des nombreux cailloux. Pour peaufiner le travail, un passage à la pioche est effectué.
Certains vignerons ne désherbent pas leur vigne. Le fait de laisser les adventices s’approprier le sol a quelques conséquences pour les vignes.
En effet, l’enherbement est à l’origine d’une concurrence d’éléments minéraux qui impactent directement la vigne en réduisant la vigueur et le rendement de celle-ci.
Pour autant, sur le long terme, cela permet d’augmenter la vie biologique du sol, la porosité (ensemble des vides (pores) remplis par des fluides, liquide ou gaz,) ainsi que la perméabilité du sol. Ceci a pour avantage d’améliorer l’état sanitaire et l’état qualitatif des vignes.
(L’avantage général des mauvaises herbes sera expliqué dans la partie consacrée à la ferme de M. Roger)
Conversion biologique :
En général pour les productions végétales, la durée de conversion varie de 2 ans à 3 ans.
Pour les productions animales, elle varie de 6 semaines (poules pondeuses) à 12 mois (équidés et bovins).
De nombreux frais sont obligatoires lors de la conversation alors que l’exploitation n’est pas encore considérée comme totalement biologique.
De plus, c’est un processus fastidieux lors duquel M. Thollet a dû faire preuve de patience :
- C’est en 2003 qu’il débute sa conversion en bio, d’abord avec 1 hectare et demi seulement (alors qu’il possède 10 ha). C’est à cette période qu’il obtiendra sa première cuvée entièrement bio.
- L’année 2007 fût caractérisée par la conversion totale de son domaine en bio
- Dans les années 2010 il se lance dans la biodynamie, technique basée principalement sur le calendrier lunaire, la dynamique du sol et l’autosuffisance de la plante.
Règlementation :
L’organisme de réglementation choisi par M. Thollet est « Ecocert », utilisé par les trois quarts des agriculteurs. Une fois par an, un certificateur qualifié effectue des contrôles d’échantillons de cultures, observe les factures d’intrants, vérifie les stocks…etc. Pour une meilleure assurance d’un label respecté, une à deux visites surprises sont effectuées par an.
Nous évoquerons plus en détail les différentes réglementations de ce label, dans la partie « Entretien avec une auditrice Ecocert »
La faune et la flore présentes :
Au niveau de la faune caractéristique et présente sur le milieu, le vigneron a évoqué l’abondance d’araignées rouges ainsi que des typhlodromes (acariens).
Généralement cachés sur la face inférieure des feuilles, contre les nervures, ces derniers vont agir comme auxiliaire. En effet, c’est un acarien carnivore qui va se nourrir de la ravageuse qu’est l’araignée rouge.
Araignée rouge, ravageuse Typhlodromes, prédateurs des araignées
La flore, quant à elle est très indicatrice du milieu :
– le plantain (tous types de sols), l’amarante (sol riche et profond), la mauve (humus, sol argileux, calcaire, sableux, neutre, drainé), le géranium (talus, grandes allées semi-ombragées, sols fertiles, légèrement humides, très drainants),
Il a été remarqué qu’en changeant de mode de traitement (chimique puis biologique) la présence de chiendent et liseron a disparu.
Plantain Amarante
Mauve Géranium
Maladies et ravageurs :
Comme dans toutes les exploitations, les maladies sont présentes. Il en est de même pour les vignes.
C’est le cas pour l’eutypiose, pathologie caractéristique des vignes qu’elles soient bio ou non où un champignon lignicole se développe dans le bois et provoque un dépérissement.
Malheureusement, quelques ravageurs peuplent également les cultures comme la tordeuse : chenilles de papillons (vers de grappes) de la famille des cochylis et eudémis.
Pour lutter efficacement contre ce fléau, il existe des bombes à hormones attirant les papillons et permettant leur comptage.
De plus, les lièvres se nourrissent des feuilles de vignes et les sangliers engloutissent les raisins noirs et creusent les sols. Cependant ces derniers restent relativement rares étant donné la proximité de la ville.
Paysage et environnement :
Au sein de cette commune, six exploitations viticoles sont présentes, mais le domaine de la petite Gallée fût le premier à conquérir le monde du bio.
Le paysage est caractérisé principalement par la présence de nombreux prés (où sont installés des centres équestres principalement) avec seulement quelques friches environnantes.
Il y a peu de zones humides, puisque c’est un milieu sec avec de fortes sécheresses dans l’année.
Les cultures non bio ainsi que la proche ville de Lyon, occasionnent une importante pollution atmosphérique.
Lors de notre visite au domaine, nous avons remarqué la présence de rosiers devant les rangs de vignes mais cela a une fonction bien précise : ils préviennent de l’apparition de l’oïdium, maladie typique des vignes. En effet, le rosier se trouve être plus sensible à cette maladie que les vignes. Si l’oïdium apparaît, il sera la première victime.
Cette maladie se manifeste par l’apparition de taches huileuses et un noircissement des nervures sur la face inférieure correspondant aux cellules nécrosées.
Quant au raisin, les grains sont d’abord recouverts d’une poussière grise puis ils éclatent.
Quels sont les inconvénients et les avantages?
D’après le viticulteur peu d’inconvénients sont à souligner mis à part la proximité de Lyon déjà relatée ci-dessus.
Le manque de tolérance et les critiques de certains habitants et agriculteurs conventionnels envers les producteurs biologiques ont été, pour M. Thollet, assez pesants.
Heureusement, ce dernier a trouvé de nombreux avantages à sa production, par exemple, l’agriculture périurbaine est un atout pour le commerce, de plus, son domaine se situe dans un secteur ingélif (le domaine se trouve dans un secteur où les gelées printanières ne sont pas fréquentes et ne peuvent donc pas causer de dégâts).
Formations / Suivis :
Patrice Thollet a fait un BTA, Brevet de Technicien Agricole de viticulture œnologie, puis, par la suite, il a effectué des stages chaque année en biodynamie.
Quant aux saisonniers, la plupart sont des jeunes ayant pour objectif de travailler l’été, ils n’ont donc pas de formation précise.
Une autre personne possédant un Brevet de Technicien Supérieur travaille l’hiver. Patrice Thollet envisage de l’embaucher à l’année.
Réseaux et ventes
Le domaine de la petite Gallée effectue 90% de ses ventes à des particuliers, il participe également à deux AMAP, (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), sur St Etienne, l’AMAP « Talaudière » ainsi que l’AMAP la « Terrasse ».
De plus, il effectue des partenariats avec des commerçants tels que restaurants, bars à vins, épiceries fines qui représentent son domaine.
Qu’en pense M. Thollet ?
Nous avons longuement discuté avec Patrice Thollet, viticulteur très soucieux de l’environnement, de la biodiversité du sol ainsi que de la qualité de ses produits. De ce fait, il ne souhaite pas doubler, ou agrandir ses hectares. Pour lui, l’essentiel est de posséder de belles vignes sans ou avec le moins d’intrants possibles, même naturels.
Malgré de nombreux essais, échecs et moqueries, ce vigneron a su passer outre et réussir son objectif : la conversion totale de son vignoble en biologique. En effet, les différentes publicités, articles ainsi que le bouche à oreilles lui ont permis d’obtenir le succès qu’il a aujourd’hui.
Il apprécie les multiples réunions organisées avec les différents paysans de la commune pour échanger certaines valeurs, anecdotes et conseils toujours bons à prendre.
Ferme d’Alain Roger à Jully-la-Maine
Image issue de Google Maps : commune de Jully-la-Maine
Image issue de Géoportail, ici les terrains de M. Roger sont délimités en rouge
Commune : Jully-la-Maine (89160)
Département : Yonne
Région : Bourgogne
Population : 150 habitants
Superficie : 19,76 km²
Altitude Min-Max : 238 m – 321 m
La commune :
La commune de Jully qui est située au Centre Est de la France appartient à l’arrondissement d’Avallon, dans le canton d’Ançy-le-Franc. L’altitude est d’environ 250 m et la superficie de 19,76 Km². Il est composé de Jully-la-Maine, Jully-les-Forges, Jully-la-Folie, Jully-frace, Jully-la-Loge et de 5 fermes isolées, à savoir Bréviande, la Tuilerie, la Balance, la Bergerie et Franlieu.
La ferme d’Alain Roger
Cette ferme est située dans le village de Jully La Maine, dans la région Bourgogne et le département de l’Yonne. Alain Roger a repris en 2004 l’exploitation céréalière familiale de 60 hectares, biologique depuis bien longtemps. Il y cultive du petit épeautre, du grand épeautre, de l’avoine, du sarrasin, du tournesol, du lin, et des lentilles en faisant lui-même leur transformation en farine, huile et flocons d’avoine, qu’il commercialise.
A droite de la photo, nous pouvons observer que la culture conventionnelle est plus foncée à cause de son taux d’azote plus élevé que sur la partie gauche, biologique
Sols :
Cette commune est caractérisée par un sol d’une profondeur de 10 cm à 2m, limoneux et argileux, peu caillouteux. Les terres sont un peu compliquées à travailler. L’exploitant n’apporte pas de paille au sol ni d’engrais verts, les adventices poussent d’elles-mêmes c’est pourquoi il pratique les faux-semis, technique qui consiste à préparer un lit de semence comme pour un semis, qui favorise la germination des graines des « mauvaises » herbes puis de détruire celles-ci par des moyens mécaniques pour laisser place au semis définitif.
En effet, les plantes adventices agissent par différents moyens sur les cultures :
– la compétition, elle a lieu entre la culture et les adventices, ces dernières interceptent les éléments essentiels à la croissance (eau, nutriments et lumières)
– l’allélopathie, il s’agit des interactions biochimiques directes ou indirectes, positives ou négatives, d’une plante sur une autre. Ainsi, certaines cultures ont des effets négatifs sur le développement des plantes adventices.
– l’enherbement à venir de la parcelle, ceci est la capacité de l’adventice à coloniser une parcelle durablement.
Malgré ces faits, d’après M. Roger, ces plantes non désirables ne sont pas si néfastes que cela. En effet, les mauvaises herbes ont pour avantages de produire de l’ombre, réduire la vitesse du vent et aider grâce à leurs racines, à extraire des nutriments inaccessibles aux plantes cultivées.
De plus, lorsque les adventices meurent et se décomposent, ces nutriments deviennent accessibles dans la litière. C’est pourquoi ces dernières apportent une quantité importante de matière organique.
Pendant l’hiver, elles piègent la neige, contribuant ainsi à maintenir le taux d’humidité dans le sol.
En outre, les mauvaises herbes sont souvent indicatrices du sol. C’est le cas pour l’amarante réfléchie et la moutarde sauvage qui ne s’épanouissent que dans les sols à forte teneur en phosphore. En contrepartie, le chou gras est plus répandu dans les sols à faible teneur en phosphore et peut ainsi signaler un problème à cet égard.
Grâce à son sens de l’observation, l’agriculteur pourra déduire du comportement de certaines mauvaises herbes les modifications qu’il doit apporter à ses pratiques de gestion.
^ Moutarde sauvage Chou gras
En conclusion, les adventices témoignent de la présence de la vie dans les environnements inhospitaliers. Elles ont un rôle à jouer dans les écosystèmes naturels et dans ceux gérés par l’homme et peuvent modifier l’environnement de manière avantageuse.
Ici, nous voyons clairement le champ recouvert par une plante indésirable, le vulpin que l’agriculteur traite à l’aide d’outils mécaniques.
Conversion biologique :
La ferme est totalement biologique depuis 1995 mais la conversion a débuté dans les années 80.
Réglementation :
Un contrôle d’Ecocert a lieu une fois par an lors duquel factures, terrains et stockage sont vérifiés méticuleusement.
Faune / flore présentes :
Il y a une présence particulière de ray grass (poacée), rumex (adventice vivace céréalière) et vulpin qui est particulièrement nuisible.
Ray grass
Rumex Vulpin
Paysage / environnement :
Ce village est essentiellement agricole mais seule cette exploitation est en agriculture biologique, de nombreuses habitations désaffectées s’y trouvent. Peu de zones humides sont présentes, uniquement une parcelle en est dotée et elle draine toutes les autres.
Ravageurs :
Il n’y a jamais eu de réel souci de nuisibles si ce n’est quelques souris qui véhiculent des maladies pour les humains (Salmonellose, Leptospirose et Hanta virus) et détériorent les cultures.
Formations suivies :
Pour reprendre la ferme, Mr Roger a suivi quelques formations, notamment sur les plantes bio-indicatrices, les semis directs et le non-labour.
Réseaux :
La vente directe augmente d’environ 10% par an, elle s’effectue en lien avec des AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) situées à Tonnerre, Ancy-le-Franc, Chablis ou encore Joigny mais aussi avec des particuliers, des boulangers, quelques restaurants et pour une grande partie avec la Cocebi, la coopérative céréalière bio de Bourgogne.
Inconvénients :
Les agriculteurs conventionnels des alentours peuvent faire des critiques récurrentes, pesantes au quotidien et la proximité de leurs parcelles engendre la pénétration de leurs intrants chimiques.
Alain Roger, en pleine transformation de farine
Le paillage
Ce procédé n’est pas pratiqué par les fermes que nous avons visitées mais de nombreuses exploitations biologiques y ont recours. Le paillage ou mulching est une technique de recouvrement du sol par de la matière organique telle que des feuilles, des copeaux de bois, de la paille ou d’autres résidus végétaux. Il permet d’éviter la pousse d’adventices, dites « mauvaises herbes », qui peuvent nuire aux cultures céréalières grâce à la formation d’une barrière physique qui bloque la lumière et donc la croissance de celles-ci et il favorise le développement des organismes du sol comme les vers de terre, principaux fertiliseurs du sol. Ce processus a de nombreux avantages :
- Il réduit l’érosion du sol
- il améliore l’infiltration donc l’humidité du sol
- il nourrit et protège les ingénieurs du sol
- il stoppe la croissance d’adventices
- il évite le réchauffement du sol
- il augmente le taux d’éléments nutritifs du sol pour les cultures
Entretien avec une contrôleuse/auditrice d’Ecocert à la Ferme du Val Rouge dans l’Yonne
Nous avons eu le privilège de rencontrer Maryline PROUST, auditrice d’Ecocert qui nous a apporté un certain nombre d’informations concernant la réglementation de ce label. Elle a obtenu un diplôme d’ingénieur en techniques agricoles et une formation Ecocert.
Il existe 2 règlements européens ainsi qu’un guide de lecture français précisant les points vagues des précédentes règles. Ceux-ci couvrent tous les produits alimentaires et comprennent les règles d’importation, d’exportation et de transformation.
En bio, 100% des agriculteurs sont contrôlés une fois par an de façon planifiée et une fois de façon inopinée.
Une étude draconienne est effectuée de tout ce qui rentre et sort de l’exploitation c’est-à-dire semences, engrais apportés (dose, lieux…etc.), des assolements, de la conduite des cultures, etc.
Un certain nombre d’écarts dans le règlement peuvent être détectés et donc notés par le spécialiste lorsque celui-ci a un doute. Par ordre de gravité croissante :
- écarts administratifs : nécessité d’améliorer la gestion
- avertissement : droit à une erreur mais pas davantage
- écarts altérants : déclassement de la production, une ou plusieurs parcelles ne peuvent pas / plus être commercialisées en bio, donc elles sont vendue(s) en conventionnel
- écart ultime : déclassement de toute la ferme donc suppression du contrat bio ; l’agriculteur doit réitérer la procédure de conversion avec un autre organisme que celui de départ.
Les contaminations de bordures, dites extérieures sont sanctionnées, la récolte touchée est donc considérée et vendue comme conventionnelle. Généralement, la zone touchée est de faible surface, environ 2m de largeur.
Pour pallier ces complications, la mise en place de zones tampons ou de haies atténue le transfert de contaminants et retient ces derniers. Les haies peuvent se révéler efficace car elles permettent le blocage des embruns.
Rapport d’audit
Qu’est-ce-qu’un rapport d’audit ?
C’est une procédure consistant à s’assurer du caractère complet, régulier et sincère des comptes d’une entreprise, à s’en porter garant auprès des divers partenaires intéressés de la firme et à porter un jugement sur la rigueur de sa gestion.
Déroulement d’un rapport d’audit :
1. Environ une semaine avant la date anniversaire du passage en agriculture biologique, la contrôleuse téléphone afin de planifier un rendez-vous.
2. A l’arrivée de la contrôleuse, il faut fournir le tableau d’assolements passés et celui des futurs emblavements (semences), les factures d’achat et de vente, le cahier de conduite des cultures.
3. Notification ensuite des informations concernant les assolements actuels (surface des parcelles, type de culture, variété, classification).
4. Contrôle minutieux des étiquettes de semences certifiées.
5. Visite et prélèvements éventuels sur le terrain pour s’assurer que les grains semés ne contiennent pas de traitements.
6. Inspection des bâtiments de stockage et de leur contenu (état des stocks).
7. Retour à la maison pour la rédaction et le commentaire de l’audit.
8. Enregistrement du rapport d’audit de la contrôleuse par l’organisme certificateur.
9. Délivrance par ce dernier des conclusions de revue du rapport d’audit.
Voici un exemple de rapport d’audit effectué sur une ferme de l’Yonne en conversion biologique
Rapport d’audit 2017 : Constatation après visite sur le terrain (ici Ferme du Val Rouge visitée par Ecocert)
Surface de l’exploitation :
– Conversion c3 (24-36 mois) : cultures en conversion depuis 3 ans donc bio car à présent, il suffit de 3 ans pour être classé bio et non 5 ans comme auparavant (cette dénomination n’existe donc plus)
– Conversion c2 (12-24 mois) : cultures en conversion depuis 2 ans
– Conversion c1 (0-12 mois) : cultures en conversion depuis 1 an
Conditions d’audit :
– Le 14 mai 2015, l’exploitation est passée en AB
– Le 14 mai 2016, 1ère année de conversion (c1)
– Le 14 mai 2017, 2ème année de conversion (c2)
– Le 14 mai 2018, toutes les cultures seront bio sans exception.
Conclusion de revue du rapport d’audit (Ecocert) : Document officiel validé par Ecocert
Liste des non conformités en cours (voir tableau document ci-dessous)
– Manquement constaté : contamination de la parcelle de luzerne par les produits phytosanitaires du voisin (lorsqu’il traitait son blé, le vent a diffusé des particules de produits chimiques sur celle-ci, entraînant une destruction partielle de 6 ares, donc déclassée en AB.
– Constat de l’auditeur : tout vendeur de semences certifiées doit pouvoir fournir la preuve que ces dernières ne sont pas traitées chimiquement même si elles ne sont pas issues de l’AB ; dans le cas présent, la coopérative Cocebi devait fournir les demandes de dérogation en même temps que les factures, ce qui n’a pas été fait.
– Mesures appliquées : déclassement de la luzerne concernée ; en avertir la coopérative afin que ceci ne se renouvelle pas.
– Suivi de la mesure : aucune pénalité vis à vis de l’exploitant audité.
Certificat Ecocert
Prouve auprès de tous les organismes administratifs agricoles (Direction Départementale et Territoriale, Cocebi) que les pratiques culturales sont conformes aux démarches biologiques.
Notre environnement est de plus en dégradé par l’action humaine et notre avenir menacé, il est impératif de trouver les solutions pour rétablir cette situation ou du moins ne plus l’aggraver. Nous avons, de nos jours, toutes les possibilités en mains pour rendre notre monde plus responsable. L’agriculture biologique qui comprend entre autres la viticulture bio et la permaculture permet de répondre aux besoins des hommes et des animaux de façon éthique, saine et durable. Elle respecte toutes les formes de vie et la nature dans sa globalité. Les nombreuses normes, contrôles qui la réglementent assurent un gage de qualité de nos consommations et de respect des écosystèmes.
Nos différentes rencontres nous ont permis de mieux cibler les objectifs, principes, applications de ces modes de culture et permis d’acquérir un certain nombre de connaissances bénéfiques à notre formation et à notre culture personnelle.
V. Bibliographie
1. Réseau CORABIO. « Qu’est-ce que le réseau de fermes de démonstration bio de Rhône-Alpes ? ». [consulté le 02/05/17]
http://www.corabio.org/index.php/agriculteurs/fermes-de-demonstration
2. CORABIO. «Accompagner par la formation la démarche de conversion et d’installation en agriculture biologique ».[consulté le 3/05/17]
https://www.corabio. org/images/rubriques/convertir-exploitation/Accompagnement_formation_conversion_en_bio_en_RA_-_imp__A3.pdf
3. CORABIO. «Convertir son exploitation à l’agriculture biologique. ». [consulté le 3/05/17] https://www.corabio.org/images/rubriques/convertir-exploitation/Convertir_son_exploitation_en_AB_MAJ_2015_VF.pdf
4. Dorothée Busier. UNIVERSITÉ DE LORRAINE. «Diagnostic environnemental d’une exploitation agricole ». [consulté le 4/05/17].
http://web04.univ-lorraine.fr/ENSAIA/marie/web/ntic/pages/2011/busier.html
5. BIO PICARDIE. « Devenir agriculteur bio ». [consulté le 9/05/17]
http://www.bio-picardie.com/professionnels/devenir-agriculteur-bio?showall=1
6. AGRICULTURES ET TERRITOIRES CHAMBRES D’AGRICULTURE BAS-RHIN. « Mieux connaître les mauvaises herbes pour mieux maîtriser le désherbage». [consulté le 10/05/17]
http://www.bas-rhin.chambagri.fr/fileadmin/documents/Environnement-Innovation/mauvaises_herbes.pdf
7. ALIM’AGRI MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION. « Qu’est-ce-que l’agriculture biologique ? ». [consulté le 16/05/17]
http://www.agriculture.gouv.fr/lagriculture-biologique-1
8. COMMUNE DE MILLERY. « Les six hameaux ». [consulté le 15/06/17]
http://www.millery21.fr/
9. BELLAY, Adrien. 19 avril 2017. L’éveil de la permaculture. Destiny Films
10. HERVE-GRUYER, Perrine et Charles. 2015. Introduction à la permaculture.
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