9- Urmatt – Barr

Written by Claude CAMILLI

9- Urmatt – Barr
Vendredi 5 mai 2017

Voici une vidéo retraçant la neuvième étape d’un cheminement à travers la France, de la frontière allemande au nord de Strasbourg à, ( peut-être un jour!), la frontière espagnole au sud de Perpignan. Dans  cette longue marche, mon attention se porte en premier lieu sur les paysages, leur protection et leur reconquête éventuelle ainsi que sur la biodiversité et sa reconquête.

Dans cette étape, il est question ici de Renouée du Japon, de l’Union internationale pour la conservation de la nature, d’Ottrott, du Mont-Sainte-Odile, de mur païen,  de Grand Cru du Kirchberg et de la petite ville de Barr.


Voici le texte de cette vidéo 

Près de moi ce matin au petit-déjeuner, est attablé un très très gros monsieur qui  parait pourtant tout menu à côté de celui qui le rejoint ! Tous les deux ont bon appétit, moi aussi d’ailleurs. Je pense à l’acarien glouton qui s’est incrusté hier sur mon bras…

J’ai décidé de quitter le GR 53 qui fait un grand détour vers l’ouest jusqu’au sommet du Donon et la ville de Schirmeck où je n’irai donc pas. Je rejoindrai le GR 5 au Mont-Saint-Odile. Je pars vers l’est en suivant la rive droite de la Bruche.

Ici son lit est envahi par la Renouée du Japon, l’une des principales espèces invasives que l’on retrouve absolument partout en France, dans  les zones alluviales et sur les bords des rivières, sur les bords des routes et sur les talus. Cette plante à rhizomes croit très rapidement grâce à l’humidité du lieu et à la richesse de la terre. Elle est tellement vigoureuse qu’elle élimine la flore locale et fait reculer les populations d’amphibiens, reptiles, et oiseaux ainsi que de nombreux mammifères des habitats ripicoles. Voici donc une plante tout à fait défavorable à la biodiversité. Elle se propage par transport de fragments de rhizomes[] souvent par les engins de chantier. De plus, il est très difficile de l’éliminer. L’Union internationale pour la conservation de la nature, l’UICN, l’a inscrite sur la liste des 100 espèces les plus préoccupantes.

Je longe l’une des plus grandes et des plus modernes scieries d’Europe, passe devant une maison forestière, atteins la petite gare de Heiligenberg, pique vers le sud par une petite route de campagne et aborde un échange philosophique avec un troupeau de vaches. Puis je traverse le village de Mollkirch, poursuis sur le goudron de la D 217, longe des fermes, admire les chevaux, atteins le carrefour d’Oberhof, poursuis sur le goudron de la D204, traverse le village de Klingenthal, longe la D 426 et arrive enfin à Ottrott, 2 « o » 4 « t ». 1 r !

Casse-croûte sur la place des pèlerins, au sommet des marches menant à l’église. Pose café au restaurant d’Ottrott où ripaillent une bande de joyeux drilles. La matinée a été fort tonique, j’arrive à midi là même où je comptais chercher un hébergement. Et si je poursuivais ? Il me suffit d’emprunter le large chemin caillouteux qui grimpe lentement mais sans faiblir et qu’ont dû emprunter nombre de pèlerins en quête de rédemption au cours des siècles passés et aujourd’hui encore. Je suis sur un des innombrables chemins qui mènent à Saint-Jacques de Compostelle. J’y croise un couple de personnes âgées ainsi qu’une famille qui m’a doublée en voiture dans la matinée. C’est l’occasion de prendre le temps de bavarder.

A travers les arbres se dresse le Mont Sainte-Odile, lieu de pèlerinage pour les Alsaciens, à l’origine lieu de culte celte. Une curiosité : ce mur dit  « païen » incroyable, construit au 7ème siècle, onze km de long, 300 000 blocs cyclopéens, faisant le tour du plateau. Etait-ce un lieu de culte ? Une enceinte défensive ? Nul ne le sait. Voici l’abbaye de Hohenbourg, couvent fondé par sainte Odile vers l’an 700 qui selon la légende, en frappant le rocher de son bâton, a fait jaillir une source capable de guérir les maladies des yeux.

Ecoutons l’une des 31 cloches de la basilique, peut-être celle qui pèse 5 tonnes… Au loin on devine la plaine d’Alsace. Aujourd’hui le temps n’est pas suffisamment clair pour  que l’on puisse apercevoir la Forêt-Noire.

J’amorce la descente vers la plaine en m’enfonçant dans les profondeurs énigmatiques de cette forêt qui, ce soir, m’apparait presque surnaturelle. J’y croise des compagnons de route, trois jeunes adultes qui parcourent leur pays natal avec ferveur et à qui je conseille vivement de parcourir ce GR 5 jusqu’à Menton ou Nice, GR 5 qui, après Vosges et Jura, traverse les sublimes massifs alpins : Chablais, Haut Giffre, Mont-Blanc, Beaufortin, Vanoise, Cerces, Queyras, Chambeyron, Mercantour

Voici les premières vignes, sans doute le Grand Cru du Kirchberg et les villages qui typent si parfaitement l’Alsace avec leurs maisons à colombages. Et voici justement la petite ville de Barr, capitale viticole du Bas-Rhin, logée au débouché de la vallée de Saint-Ulrich, au pied du Mont-Sainte-Odile. Je me décide pour la sympathique auberge « Le Brochet » pour finir ma soirée devant un Kassler Fumé, Sauce Crème Moutarde, Choucroute et Pomme Vapeur arrosé d’un Klevener de Heiligenstein, « rond et fruité, tendre et floral, aux reflets dorés »… et y passer une nuit sereine et réparatrice.

2 thoughts on “9- Urmatt – Barr

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