21- GR7 Remiremont-Méloménil

Written by Claude CAMILLI

Remiremont-Méloménil

18 mai 2018

Voici une vidéo retraçant la 21ème étape d’un cheminement à travers la France, de la frontière allemande au nord de Strasbourg à, ( peut-être un jour!), la frontière espagnole au sud de Perpignan. Dans cette longue marche, mon attention se porte en premier lieu sur les paysages, leur protection et leur reconquête éventuelle ainsi que sur la biodiversité et sa reconquête.

Lors de cette étape je reprends ma marche sur le GR7. Partie de Remiremont au bord de la Moselle, je passe les Hauts de Feignes et l’étang de la Plaine, longe la Niche jusqu’à Mailleronfaing et le « Milieu du Monde », ligne de partage des eaux : Bassin Meuse-Rhin d’un côté, de l’autre, bassin Saône-Rhône, passe le pont Napoléon qui domine la voie ferrée Epinal-Belfort,  atteint l’église d’Uzemain, petit village rural de la Vôge pour m’arrêter au hameau de Meloménil. Il est question de forêts, de champs, de Sceau de Salomon…


Voici le texte de cette vidéo:

Ce matin, l’impatience est grande de repartir sur les chemins. C’est qu’il reste ce « vide » qu’il me faut combler entre Remiremont et Langres. A l’issue de cette nouvelle section, j’aurai alors cheminé de Lauterbourg au Creusot.  Un bon début déjà !

Quelle joie de dégourdir mes jambes et de retrouver les GR ! Daniel, qui prend goût à ce parcours, m’accompagne en partie à pied, en partie avec le petit bus. Dès notre arrivée hier soir à Remiremont nous partons retrouver notre « mamie » que j’ai rencontrée en septembre dernier, toujours penchée sur son potager, toujours accompagnée de son chien. Nous conversons quelques instants : Elle se souvient bien sûr de mon passage. Avec le printemps, son moral me semble bien meilleur. Pour la nuit nous nous installons  au bord de la Moselle, au camping de Maxonchamp.

Ce matin le soleil nous salue à travers la brume. Le GR7 longe sans doute un ancien marais comme le suggère le nom du hameau proche, les Feignes Galand, puis s’élève dans la forêt de hêtres parmi fougères et genêts jusqu’à la clairière cultivée du Haut des Feignes.

Il contourne alors l’étang de la Plaine et atteint rapidement le hameau de Pusieux où Daniel retourne sur ses pas alors que je m’enfonce de nouveau dans la forêt.
Voici le Sceau de Salomon, cette élégante plante toxique, aux fleurs blanches délicatement ourlées de vert, dont les rhizomes portent les cicatrices des hampes qui font penser à des sceaux de cire.

Qui donc a creusé si méticuleusement ces trous dans l’écorce de ce sapin ? Un pic vert pour se nourrir et se loger ? Et qui va en profiter ? Une chouette, un hibou ?

Sous ce pont coule cette jolie rivière dorée, paisible, la Niche, affluent de la Moselle, elle-même affluent du Rhin.

Je grimpe en forêt jusqu’au plateau couvert de cultures et de prairies, traverse le village de Mailleronfaing, passe devant une grande ferme pratiquant l’ensilage sous ses bâches retenues par des pneus, méthode assez délicate à mettre en œuvre et qui comporte des risques de contamination, méthode abandonnée par les agriculteurs biologiques. Après ces veaux cloîtrés qui réclament de l’air et de l’herbe… il fait bon de voir ce coq resplendissant et ces heureuses poules qui ne boudent pas leur liberté.

Derrière cette petite ferme charmante et familiale accourent vers moi de joyeuses génisses … Et que penser de ces deux-là, ne sont-ils pas beaux ? Avec ses vallonnements et ses  prairies dorées par une multitude de pissenlits et de  boutons d’or, la campagne est pleine de grâce en ce mois de mai !

Après avoir salué l’hôte en bordure du Void de cône (quel drôle nom de ruisseau !) je traverse le « Milieu du Monde » et retrouve les forêts, celle du Frais baril puis celle de Hadol.

Le GR suit maintenant le Cône, une petite rivière qui se jette dans le Coney,  qui lui-même se jette dans la Saône, elle-même dans le Rhône alors que le Void du cône se jette dans les eaux de la Niche. Or, rappelons-nous, celles-ci finissent dans le Rhin ! On comprend donc que le « Milieu du Monde » traversé il y a un instant est en fait sur la ligne de partage des eaux : Bassin Meuse-Rhin d’un côté, de l’autre, bassin Saône-Rhône …

Le long de cette piste appelée « chemin de ronde », poussent de jeunes fougères qui s’élancent telles des danseuses soudainement figées dans leur mouvement d’ensemble, parées de leurs habits vert tendre.

La clarté lumineuse anime ce paysage  de plateaux et de vallons, que l’on appelle « basses » dans cette région de Lorraine, proche de Xertigny. Je suis toujours dans le département des Vosges.

Passant devant le chalet des Eaux et forêts, puis traversant la forêt de Girombois, je débouche au pont Napoléon qui domine la voie ferrée Epinal-Belfort.

Daniel m’y rejoint non sans peine pour le casse-croûte de midi puis je replonge dans la forêt de Thillonhaye qui offre de splendides hêtraies et sapinières, avant de déboucher au milieu des prairies et des champs. Au loin se pointe le clocher de l’église d’Uzemain, petit village rural de la Vôge, situé à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest d’Epinal.

Les maisons dont certaines attendent que de nouveaux occupants les rénovent, présentent  un certain charme avec leurs grands porches arrondis.

La route grimpe maintenant à travers champs jusqu’au hameau de Méloménil.

Sur le bas-côté de la route m’attendent Daniel et notre petit bus. Nous partons à la recherche du camping des Pins, en pleine campagne proche de Bains-les-Bains, au milieu des vaches …

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