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Par Alex Jordan et Victor Baudrier 2024
Alex Jordan et Victor Baudrier, 2 étudiants en BTS Gestion et Protection de la Nature, ont effectué leur stage au sein de l’association Paysages Reconquis, dans la commune de Margencel en Haute-Savoie, en mai et juin 2024. Leur mission était d’établir un diagnostic écologique et esthétique des paysages de cette commune.
Problématique :
Les zones humides de Margencel jouent-elles un rôle sur les écosystèmes et leur biodiversité ? De quelle manière ? Est-il essentiel ?
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I- CONTEXTE
1- Présentation de la commune
La ville de Margencel est une commune française, se situant dans le département de la Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle fait partie de l’agglomération du Grand Genève.
Elle se compose du village principal qui se nomme donc Margencel, mais aussi de petits hameaux, comme le Jouvernex ou bien Sechex, dans lesquels nous effectuons aussi quelques relevés de données.
Regroupant 2249 habitants et avec une densité de 305 hab/km2 au sein de ses 7,38 km 2 de superficie, elle est drainée par plusieurs petits cours d’eau comme le Dronzet ou le ruisseau de la Gurnaz. Nous retrouvons aussi le Redon qui traverse la commune du sud vers le nord, pour se jeter dans le Lac Léman, plus précisément au port de Sechex qui fait partie de la commune de Margencel. La forêt de Planbois occupe une grande partie du sud-ouest de la commune.
Elle se compose du village principal qui se nomme donc Margencel, mais aussi de petits hameaux, comme le Jouvernex ou bien Sechex, dans lesquels nous effectuons aussi quelques relevés de données.
Regroupant 2249 habitants et avec une densité de 305 hab/km2 au sein de ses 7,38 km 2 de superficie, elle est drainée par plusieurs petits cours d’eau comme le Dronzet ou le ruisseau de la Gurnaz. Nous retrouvons aussi le Redon qui traverse la commune du sud vers le nord, pour se jeter dans le Lac Léman, plus précisément au port de Sechex qui fait partie de la commune de Margencel. La forêt de Planbois occupe une grande partie du sud-ouest de la commune.
Margencel aurait pu être un lieu occupé durant la préhistoire : on a en effet trouvé un bloc erratique au lieu-dit des “Hautes vignes”. De plus, elle aurait aussi fait partie d’un grand territoire agricole à l’époque romaine. Selon le livre “l’histoire des communes savoyardes”
La culture locale et l’histoire de Margencel mentionnent quelques monuments.
- L’église Saint-Laurent, sûrement construite en 1792, quelques mois avant la Révolution française.
Une cuve baptismale du Xe siècle, ornant l’église Saint-Laurent et qui fut retrouvée en 1874.
Dotée d’une zone artisanale et économique au Crêt Gojon, la commune est le siège de nombreuses entreprises créatrices d’emplois.
C’est une ville plutôt investie dans la protection de l’environnement :
- Elle organise une fois par an environ, une matinée ou une journée de nettoyage des cours d’eau et de différents lieux naturels de Margencel
- En 2021 la commune a décidé d’installer des ruches sous l’église du village et tout près d’une zone humide. La gestion de ces ruches est aux mains de l’association “ Un rêve d’abeille ”. Ces ruches ont pour but de valoriser la vie des abeilles auprès des enfants.
- La commune met à disposition des composteurs gratuits sur demande auprès de la mairie de Margencel, dans le cadre de la loi du 1er janvier 2024 relative à l’anti-gaspillage.



2- Les outils de protection et les ZNIEFF
2.1- Le Géoparc mondial UNESCO du Chablais
Le label Géoparc mondial UNESCO est attribué par l’UNESCO et le réseau mondial des Géoparcs à un territoire présentant un patrimoine géologique remarquable. Ce label repose sur 3 piliers :
- Préservation : Une meilleure connaissance du site doit permettre d’orienter et d’adopter des mesures de gestion pour la préservation du territoire en question.
- Education : Il a aussi pour but de valoriser et de faire connaître sa richesse écologique à tout public.
- Tourisme durable : Sous forme de “Géotourisme”, il participe au développement local, à travers un tourisme durable, orienté vers la thématique de la géologie.
Le Géoparc du Chablais (id : FR0200006) se situe en Haute-Savoie entre le mont-Blanc et Lac Léman. Il s’étend sur 62 communes et couvre 900 km2 pour environ 150 000 habitants. Le bâti traditionnel, l’usage de la montagne, la vie en alpage, les contes et légendes, les richesses naturelles comme les eaux d’Evian ou de Thonon, les liens entre l’Homme et la nature et surtout le patrimoine géologique, justifient le classement de ce territoire en tant que Géoparc UNESCO. Il renferme une faune et une flore remarquables.
Carte proposée par le site du Géoparc du Chablais
Voici une vidéo intéressante pour mieux connaître le Géoparc du Chablais : https://youtu.be/AadalTnLoyM
2.2- Zone humide d’importance internationale (site Ramsar)
La partie contractante à la convention sur les zones humides s’engage à inscrire au moins une de ses zones humides en tant que “zone humide d’importance internationale”. Une fois classées, ces zones humides sont reconnues comme importantes pour le pays, mais aussi pour l’humanité tout entière. On retrouve dans le monde aujourd’hui, plus de 2400 sites Ramsar, qui recouvrent environ 2,5 M de km².
Au sein de Margencel, nous trouvons un site Ramsar composé de 2 parties :
- Le cours d’eau du Redon (id:FR7200003): qui s’étend du sud-est au nord-ouest de Margencel jusqu’au port de Sechex.
- Les rives du Lac Léman (id: FR7200003): situées au bord du port de Sechex.
2.3- Sites NATURA 2000
Natura 2000 est un outil fondamental de la politique européenne pour la protection de la biodiversité. Cet outil et les actions qu’il met en place ont pour but de favoriser la cohabitation entre les activités de l’homme, les espèces animales, ainsi que les habitats naturels importants. En Europe, le réseau présente aujourd’hui 27 522 sites, et en 2017 il couvrait en France plus de 13% du territoire métropolitain.
Sur le territoire de Margencel, nous trouvons 2 sites classés Natura 2000 pour l’importance de ses habitats :
- La Zone humide du Bas Chablais (id: FR8201722): Classée comme ZSC en 2008 selon l’INPN (Zone Spéciale de Conservation).
- La Zone Lac Léman (id: FR8202009): Classé comme ZSC en 2019 selon l’INPN (Zone Spéciale de Conservation).
Par ailleurs nous trouvons sur la commune de Margencel, un site classé NATURA 2000 pour l’importance de ses espèces d’oiseaux :
Le Lac Léman (id: FR8212020): Classé comme ZPS en 2006 selon l’INPN (Zone de Protection Spéciale).
2.4- Les ZNIEFF de type I et de type II
Les Znieff (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique) ne sont pas des outils de protection, mais des outils d’apport de connaissance du patrimoine naturel. Ce sont des inventaires scientifiques qui localisent et décrivent les différents secteurs d’intérêts, aussi bien faunistiques que floristiques.
Les ZNIEFF de type I, ce sont des secteurs ayant un grand intérêt biologique et écologique qui abritent des espèces animales et/ou végétales ayant une importance patrimoniale. Généralement de taille réduite, une ZNIEFF de type I représente un enjeu de préservation de ces biotopes, lieux de vie des espèces animales et végétales.
La commune de Margencel possède 5 ZNIEFF de type I :
- ZNIEFF de type I “Lac Léman” (Identifiant :820031790 )
- ZNIEFF de type I “Grand Marais de Margencel”(Identifiant : 820005247)
- ZNIEFF de type I “Dépressions marécageuses des Mouilles” (identifiant : 820031784)
- ZNIEFF de type I “Forêt de Planbois”(identifiant : 820031794)
- ZNIEFF de type I « Redon » (identifiant : 820005109)
Les ZNIEFF de type II sont des zones géographiques qui désignent un ensemble naturel étendu dont les équilibres généraux doivent être préservés. Ils sont généralement de taille importante et incluent souvent au minimum une ZNIEFF de type I.
La commune de Margencel possède 3 ZNIEFF de type II, qui sont les suivantes :
- ZNIEFF de type II “Lac Léman” (Identifiant : 820000431)
- ZNIEFF de type II « Planbois et bassin versant du Foron« (identifiant : 820031795 )
- ZNIEFF de type II « Zone humide du Bas Chablais »(identifiant : 820031793)
II- DIAGNOSTIQUE ECOLOGIQUE ET PAYSGAGER DE MARGENCEL
1- L’occupation des sols sur la commune de Margencel
Pourquoi un diagnostic écologique et paysager ? Le diagnostic écologique et paysager est mis en œuvre au sein d’une commune, d’une collectivité, dans une zone précise ou même sur un territoire plus vaste dans le but de dresser un état des lieux de l’espace concerné et de comprendre les écosystèmes présents et la dynamique du site. Ceci afin de mettre en place des aménagements et des méthodes appropriées de gestion.
Pour réaliser le diagnostic paysager et écologique de cette commune, nous avons décidé dans un premier temps de diviser le territoire de la commune en différentes zones, ce qui nous a permis d’avoir une organisation adéquate, et de ne pas mélanger les données et informations que nous avons récoltées. Les différentes zones sont les suivantes :
ZONE A : Zone urbaine ZONE B : Zone forestière ZONE C : Zone humide ZONE D : Zone de prairie (fauche/pâturage/libre)
Pour délimiter les différentes zones, nous nous sommes servis des vues aériennes (photos satellites) de Géoportail sur l’ensemble de la commune. Puis nous nous sommes rendus sur les lieux afin de vérifier l’exactitude des tracés des zones retenues.
CORINE Land Cover (CLC) est un inventaire biophysique de l’occupation des sols produit par interprétation visuelle d’images satellites. Selon ce code, le site de la mairie de Margencel, ainsi que nos recherches personnelles nous pouvons dire que l’occupation des sols au sein de la commune de Margencel est la suivante
Zone Urbaine (habitations/zone industrielles et commerciales) : 19,5%
Zone forestières (feuillus et conifères) : 39,5%
Zone Humide (grand marais/Redon) : 7,5%
Zone de Prairie (pâturage/fauche/libre) : 33,5%




2- Le diagnostic écologique et paysager de la commune de Margencel
Les premières données que nous avons récoltées concernent tout d’abord les espèces déterminantes (espèces rares, menacées ou pour lesquelles la région a une responsabilité particulière) présentes sur la commune de Margencel.
Dans un premier temps, nous nous sommes servis du site Géoportail, grâce auquel nous avons relevé les ZNIEFF de type 1 et 2 et les zones Natura 2000 sur la commune.
Ensuite, sur le site de l’INPN (Inventaire National pour la Protection de la Nature) nous avons trouvé les documents officiels ZNIEFF, ainsi que les DOCOB (DOCument d’OBjectifs) et nous avons relevé les espèces déterminantes que l’on cherchait.
Pour finir avec la première étape d’un diagnostic écologique, nous avons dressé le tableau ci-dessous avec les espèces présentes, et avons choisi de prendre pour richesse potentielle* le nombre d’espèces déterminantes au sein de la commune.
*Richesse potentielle : nombre total d’espèces sur la commune de Margencel. Ce nombre est récolté grâce aux différents protocoles mis en place par des associations de protection de la nature, sur le site de l’INPN. La richesse potentielle sur Margencel est de 175 espèces environ
Espèces potentielles de Margencel
Nous avons vérifié cette richesse potentielle sur le terrain grâce aux différents protocoles expliqués ci-dessous. Elle nous a permis de dresser une richesse spécifique de Margencel.
C’est cette richesse spécifique qui offrira un état de la zone, en la comparant avec la richesse potentielle. Et nous permettra donc de dire si le territoire est en bon état, en état moyen, ou en mauvais état
Pour débuter nos recherches sur le terrain, nous avons d’abord voulu déterminer tous les milieux de la commune.
Chaque fois que nous rentrions dans un nouvel espace, nous déterminions d’abord l’espèce ou les espèces les plus présentes, afin de nommer notre milieu. C’est ce que l’on appelle la nomenclature.
Après avoir déterminé la nomenclature, nous avons procédé à un relevé d’espèces en prospection aléatoire, afin de trouver l’association végétale qui correspond à la dynamique d’un milieu. Une telle dynamique est en effet fondée sur la présence d’un certain cortège végétal. Voici donc, après les étapes de nomenclature et de recherche d’espèces en prospection aléatoire, la cartographie que nous avons réalisée pour présenter les différents milieux de Margencel.
3- Cartographie des différents milieux de Margencel
Pour nommer certaines zones, il est aussi nécessaire, dans leur appellation, de justifier le type de sol. Ici on rencontre par exemple les prairies à Molinia Caerulea de pâturage ou de fauche, ou encore les pinèdes à Molinia Caerulea sur glaciaire argilo-limoneux. Pour trouver ces informations dans le temps dont nous disposions, il était difficile de réaliser des relevés de sols. Autrement, si le matériel et le temps l’avait permis, nous aurions pu réaliser des carottages, afin de connaître la composition du sol.
Finalement pour récolter ces informations nous nous sommes servis de nos recherches bibliographiques (notamment grâce aux documents ZNIEFF dans lesquels sont précisés les habitats et les types de sols).
4- Mise en place des protocoles
Voici les différents protocoles que nous avons utilisés sur le territoire de la commune de Margencel afin de rechercher des données parfois difficiles à trouver sans l’aide de certains outils.
Durant nos relevés sur le terrain, nous avons procédé en prospection aléatoire majoritairement, ce qui nous a permis à chaque retour de terrain, de mettre à jour le tableau de suivi d’espèces que nous avons progressivement complété. Il permet tout d’abord de compter le nombre d’espèces que nous avons trouvées. Ensuite, il permet d’éviter les doublons, c’est-à-dire de recenser deux fois la même espèce. De plus, il nous permet de nous retrouver facilement dans nos recherches grâce au filtre que nous lui avons apporté. Par exemple, si nous voulions étudier seulement les oiseaux, il suffisait de sélectionner dans la colonne “classe”, la classe des “Aves” et de désélectionner les autres.
Enfin, ce système est aussi pratique pour visualiser rapidement les espèces les plus importantes de la commune (déterminantes ZNIEFF, protégées, menacées…).
Tableau de suivi d’occurrence
4.1- La prospection aléatoire
Même si aujourd’hui elle n’est pas considérée comme un protocole, elle est sûrement la plus complète, la plus riche pour ses résultats et la plus simple à mettre en place.
Cela consiste simplement à marcher, tout en profitant des paysages environnants et à identifier les espèces végétales ou animales que nous pouvons rencontrer. Cela grâce à nos guides de recherche (Delachaux notamment), ou bien à nos applications mobiles permettant d’identifier rapidement une espèce. En effet, cette technologie nous fait gagner un temps précieux.


Ce sont aussi des temps précieux qui permettent de se reposer et de réfléchir par exemple à la suite du projet. C’est le protocole que nous avons le plus utilisé durant notre stage.
4.2- Le transect de Daget Philippe, Poissonnet Jacques, par points de contacts
Un transect est un procédé présent dans plusieurs protocoles naturalistes. Il consiste en la réalisation de points de relevés (dit “de contact”), à intervalle régulier, afin de récolter des données naturalistes autour de celui-ci.
Comme nous sommes dans une situation de végétation haute (supérieure à 25 cm de hauteur), nous avons réalisé un transect de 10 m de longueur, avec un point de relevé tous les 40 cm, soit 25 relevés au total.
Ce transect est utilisé pour réaliser un suivi de l’association végétale, du cortège végétal dans un milieu ouvert par point de contact. Il recense la présence ou non des espèces.
Pour structurer nos résultats de recherche nous avons réalisé le tableau ci-dessous qui donne les résultats du transect réalisé.
La première ligne, dont les cases sont numérotées de 1 à 25, correspond au numéro de relevé réalisé sur la longueur du transect.
Légende :
- Les cases “+” correspondent à une espèce en contact avec la tige de bois de relevé.
- Les cases “0” correspondent à une espèce présente autour du point de contact, mais n’étant pas en contact avec la tige de relevé.
- Les cases vides correspondent en l’absence de l’espèce autour du point de contact.
Relevé de transect
4.3- Les pièges photographiques
Les pièges photographiques, aussi appelés caméras de chasse, sont un outil d’observation initialement utilisé dans la chasse afin de repérer l’animal sur son territoire. Aujourd’hui, il est l’un des outils de recherche le plus utilisé par les professionnels, pour plusieurs raisons : Il permet d’abord de gagner du temps. En effet, il suffit de le poser à un endroit auquel on a réfléchi au préalable, et de laisser faire la magie de la nature. Seul un relevé par semaine ou toutes les deux semaines peut être réalisé pour récupérer les données captées par le piège (dans notre cas, la période de stage n’était pas assez longue pour les laisser durant 1 mois).
Il permet aussi, et surtout, de limiter au maximum la présence humaine sur le territoire de l’animal, et donc de ce fait, de limiter le dérangement causé par notre présence.
Cet appareil nous fait découvrir de magnifiques espèces : Des Martres, des Renards, des Campagnols, certains oiseaux, mais aussi des Chevreuils (mâles et femelles) ou encore des sangliers et leurs marcassins. Ne possédant pas ce matériel, la famille d’Alex nous a précieusement prêté deux pièges, que nous avons su utiliser en les plaçant à des endroits judicieux :
- Photo 1 : Forêt de la ZNIEFF de Planbois
- Photo 2 : Forêt de la ZNIEFF de la Dépression marécageuses des Mouilles
- Photo 3 : Forêt de la ZNIEFF de Planbois
III- LES MENACES
1- La menace d’origine naturelle
Pour réaliser un état de santé d’un territoire, il est également indispensable de traiter le sujet des grandes menaces présentes.
Les Espèces Exotiques Envahissantes
Il y a tout d’abord les menaces naturelles, avec la forte présence d’espèces envahissantes (érable champêtre, robinier faux acacia, et la destructrice renouée du Japon). Pour les repérer, pouvoir les présenter à la commune et comprendre leur impact, nous avons réalisé une cartographie à l’aide du logiciel Qgis nous permettant de les localiser.
Sur la première de ces cartes, nous trouvons la Renouée du Japon, présente sur la zone Nord-Est
du lac Léman. Cette espèce se développe malheureusement de plus en plus depuis de nombreuses années sur l’ensemble du territoire français. Son développement a pour cause principale sa capacité à se multiplier rapidement par de nombreux apports de pousses dus au vent, aux insectes pollinisateurs, aux animaux… Mais aussi en raison des transports de terre lors de terrassements effectués par l’homme.
2- Les menaces d’origine anthropique
Notons ensuite les menaces liées aux activités anthropiques. Le sujet majeur de cette thématique reste évidemment le projet d’autoroute, en œuvre depuis mars 2016, concernant une liaison entre Machilly et Thonon-les-Bains. Cette construction, de destruction massive, devrait malheureusement voir le jour aux alentours de l’été 2025. Reconnue d’utilité publique au niveau national, elle s’impose donc à toutes les mesures de protection de l’environnement présentes sur les tracés des croquis de projet. En effet, dans le projet, l’autoroute traverserait plusieurs zones humides d’importance internationale (site RAMSAR), des zones classées NATURA 2000 sous directive habitats et oiseaux, ainsi que plusieurs autres zones naturelles importantes.
IV- LA VIE ECONOMIQUE
V- ANIMATION ET TRAVAIL DE VALORISATION AU SEIN DE LA COMMUNE DE MARGENCEL
1- Animation au sein de l’école de Margencel
Lors de la deuxième partie du stage, nous nous sommes concentrés sur la valorisation et l’animation.
En amont du stage, nous avions pris contact avec la directrice de l’école de Margencel pour lui proposer notre projet d’effectuer plusieurs animations dans différentes classes de l’école primaire.
La directrice nous a fixé plusieurs rendez-vous pour que nous nous mettions d’accord sur la thématique et pour planifier toutes les animations.
Une fois la thématique choisie (les animaux de la forêt de Margencel et la flore de Margencel) nous avons réalisé plusieurs tableaux d’animation.
Au fil de la discussion entre les professeurs, la directrice et nous, il a été décidé de faire 6 animations dans 3 classes de petites et moyennes sections : CP et CE1 ; CE2 et CM1.
Nous avons réalisé 2 animations dans chaque classe, une sur la flore de Margencel et l’autre sur la faune, que nous avons adaptées en fonction des niveaux. Toutes les animations se sont réalisées soit en matinée soit l’après-midi.
Voici quelques photos des différentes activités :
Petite et moyenne section :
CP et CE1 :


CE2 et CM1 :


2- Conférence dans la salle des fêtes de Margencel
Après avoir effectué les animations auprès des enfants de l’école de Margencel, nous avons organisé une conférence ouverte à tous les habitants, dans le but de montrer notre travail à un public plus large.
Nous avons effectué une affiche dans le but de sensibiliser un maximum de public. Cette affiche a été diffusée sur tous les panneaux d’affichage de la commune de Margencel, sur le compte facebook de Margencel ainsi que sur le Dauphiné du Chablais.
Lors de la conférence, une quarantaine de personnes était présente, plusieurs acteurs comme des agriculteurs, des bénévoles de la LPO avec qui nous avons pu échanger tout au long de la conférence.
Celle-ci fut très intéressante, car elle nous a permis d’améliorer notre communication, mais surtout de partager nos recherches et notre travail scientifique sur la commune.
C’est à la fin de cette conférence que nous avons pu longuement échanger avec les acteurs, notamment ceux de la LPO. Nous avons pu aussi prendre du temps pour discuter avec les habitants de Margencel présents, qui semblaient être touchés par notre présentation et les connaissances que nous leur avons apportées à travers notre présentation. Monsieur le maire, Patrick Bondaz, a fait un discours, afin de nous remercier pour le travail réalisé et pour notre participation à l’élaboration et au remplissage de leur ABC (Atlas de Biodiversité Communal).
De grands remerciements ont aussi été faits de la part de la directrice de l’école, Anne-Laure Bondaz qui s’est exprimée pour certifier notre capacité à valoriser la nature auprès des enfants.
Nous avions choisi de réaliser une présentation interactive, de façon que le public puisse poser ses interrogations sur le moment, sans attendre la fin. Ce choix a permis de rendre la présentation, vivante et participative.
VI- Une vision de l’association Paysages reconquis
Paysages reconquis est une association, créée en juin 2009, qui a pour objectif de poser un diagnostic paysager et écologique sur des communes françaises, pour l’état de ses paysages, et ainsi, encourager les communes à prendre soin de leur territoire.
Cette association est animée par Camilli Claude, qui est actuellement notre maître de stage. Depuis 2013, elle collabore avec l’IET en permettant à deux ou trois binômes d’étudiants de réaliser leur stage au sein d’une commune avec pour objectif d’établir le diagnostic écologique et paysager de celle-ci. Dans notre cas, Margencel fut la meilleure opportunité.
Voici la carte de France sur laquelle on retrouve tous les lieux où ont agi les BTSA GPN depuis 2013.
VII- CONCLUSION
Pour conclure, la commune de Margencel possède des écosystèmes de grande importance pour la biodiversité, notamment grâce à ses zones humides. Le Redon, le lac Léman et le marais de Margencel représentent des zones riches et variées en termes de biodiversité. Elles accueillent plusieurs espèces protégées tant animales que végétales. La perte du bon fonctionnement de ces zones humides entraînerait également la perte de la biodiversité locale.
Cependant, la récente implantation de certaines espèces exotiques envahissantes pourrait venir perturber le cycle biologique de ces espèces protégées.
Pour le moment, les habitats, la faune et la flore locale ne sont pas perturbés mais un suivi de l’évolution des espèces exotiques envahissantes devra être mis en place pour stopper l’invasion et préserver les écosystèmes.
VIII- L’intérêt que nous avons trouvé à ce stage
Le stage au sein de l’association Paysages reconquis nous a permis d’approfondir tous les cours que nous avons suivis lors de notre première année en Gestion et Protection de la Nature. La réalisation du diagnostic écologique et paysager contribue à une meilleure compréhension du fonctionnement de l’environnement. Nos connaissances en termes de biodiversité ont largement évolué, tout comme l’utilisation des protocoles ou encore celle de QGIS pour la cartographie. Le fait d’être en autonomie nous a permis également de développer l’organisation et la gestion de notre temps.
Nous nous sommes finalement vu grandir. Nous avons vu grandir aussi l’ensemble de nos connaissances naturalistes, tout le long de ce stage. Nous sommes tous les deux sûr que ce que l’on a pu apprendre durant ce stage nous servira tout le reste de notre vie professionnelle au sein de l’environnement, et bien plus encore.
Nous avons eu de la chance de pouvoir faire ce stage et nous le conseillons à toutes les personnes voulant préserver l’environnement.
IV- Remerciements
- Paysages reconquis: Claude Camilli pour notre acceptation en stage au sein de son association et aussi pour la confiance qu’elle a su nous apporter.
- La mairie de Margencel: Patrick Bondaz, Frank Bouchet et Thierry Martin-Cocher pour l’accueil en réunion, le partage de leurs connaissances, les contacts qu’ils nous ont fournis, et l’opportunité de pouvoir partager notre travail à la commune et aux alentours.
- L’école de Margencel: Anne-Laure Bondaz, directrice de l’école, ainsi qu’Isabelle Thomas (petite et moyenne section de maternelle), Pierre Meyer (CE2 et CM1) et Anne Trincat (CP et CE1) pour leur confiance, leur accueil et leur contribution.
X- Bibliographie
- https://inpn.mnhn.fr/accueil/index/
- https://www.lpo.fr/
- https://www.onf.fr/
- https://www.ofb.gouv.fr/
- https://www.mairie-margencel.fr/
- https://www.natura2000.fr/
- https://plu-cadastre.fr/margencel-74200/
- https://lasavoie.lemessager.fr/6988/article/2020-03-19/des-centaines-de-faisans-menaces-par-la-future-route
- EnvironnementMairie de Margencelhttps://www.mairie-margencel.fr › 14-notre-commune
- https://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/20150408-RAP-DossierInformationPub lic_cle2ad41c.pdf
- https://www.contexte.com/article/transports/info-contexte-la-derniere-version-du-rapport-du-conseil-dorientation-de s-infrastructures_162131.html
- https://www.fne-aura.org/actualites/haute-savoie/priorite-au-ferroviaire-et-revision-des-projets-routiers-en-haute-sa voie-aussi/
- https://static1.squarespace.com/static/52248eb5e4b01cea4fd7ef13/t/5b3cc8e5758d4643598b45d6/153071045807 2/03+07+2018+r%C3%A9sum%C3%A9+enqu%C3%AAte+publique.pdf