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Par Laure Lenz et Lola Doux
Laure Lenz et Lola Doux, 2 étudiantes en BTS Gestion et Protection de la Nature, ont effectué leur stage au sein de l’association Paysages Reconquis, dans la commune de Chaponost dans le Rhône, en mai, juin et juillet 2013. Leur mission était d’établir un diagnostic écologique et esthétique des paysages de cette commune.
INTRODUCTION
Etudiantes en BTSA Gestion et Protection de la Nature, nous avons eu la chance d’effectuer notre stage de première année durant 13 semaines, en mai, juin et juillet, au sein de l’association « Paysages Reconquis ».
Ce stage avait pour but d’analyser les grands ensembles paysagers de la commune de Chaponost et au cours de cette expérience, nous avons pu découvrir le travail, les missions et les objectifs de cette association. Cependant, la notion d’analyse paysagère est peu ou très peu connue de la population. Le sujet de ce stage ne nous était donc pas évocateur, néanmoins, nous savions qu’il allait être très enrichissant pour nous d’étudier un secteur que nous ne connaissions pas.
L’enjeu de ce stage était donc aussi de découvrir un nouvel univers professionnel et d’élargir nos compétences.
Notre mission
La mission donnée était d’évaluer la valeur paysagère des grands ensembles paysagers que possède la commune de Chaponost (69) en vue d’une présentation aux élus de la commune avec éventuellement des préconisations de gestion, de valorisation et de restauration de certains paysages.
Pour cela, nous avons suivi une démarche bien précise pour répondre de manière judicieuse et pertinente à la commande. Il a fallu, dans un premier temps, réaliser des cartographies de la commune de Chaponost. Ces cartes avaient pour objectif de servir de points de repère global sur l’ensemble du territoire. On a obtenu ainsi un premier point de vue sur les éléments les plus importants à étudier. Ces cartes avaient également pour objectif de faciliter la lecture des limites communales. Celles-ci ont été réalisées sous le logiciel SIG puisqu’au cours de nos études de BTS A Gestion et Protection de la Nature, nous avons étudié et travaillé sur un tel logiciel.
Nous avons ainsi élaboré trois cartographies de la commune qui sont sous IGN et en vue aérienne avec pour échelle 1/10000ème.
La première nous a donné les axes de communication.
La deuxième concernait les grands ensembles paysagers, avec en gris la zone urbaine, en violet la zone naturelle et en absence de couleur la zone agricole :
La troisième concernait les différents types de végétation, ses tronçons de cours d’eau, sa ZNIEFF de type 1 et ses points hauts :
Dans un deuxième temps, il a fallu créer une base de données photos qu’il sera nécessaire de classer selon les grands ensembles paysagers de la commune. Ce travail de classement permet d’être rapide et efficace dans la recherche des clichés mais il permet aussi de repérer plus facilement les problématiques paysagères de la commune et d’avoir un visuel de celles-ci. Afin de commencer l’analyse paysagère, nous avons créé trois dossiers désignant chacun un des grands ensembles paysagers et à l’intérieur de ceux-ci, plusieurs sous dossiers avec des intitulés bien spécifiques comme : « Chemin », « étangs », « sapinières », « aqueduc », etc…
Après ce travail préliminaire, la suite de la mission s’est portée sur le terrain. Effectivement, dans une analyse paysagère, le travail sur le terrain consiste à se déplacer sur le territoire et à prendre en photo toutes les données intéressantes à relever. On procède donc à un état des lieux de la commune. Pour cela, nous avons dû nous rendre sur les différents ensembles paysagers de la commune, équipées d’un appareil photo et photographier tous les éléments structurants ou caractéristiques du paysage. Les clichés sont alors classés et triés au fur et à mesure dans la base de données photos créée.
Dans un dernier temps enfin, nous avons procédé à un travail d’analyse. Ce travail de terrain nous a permis d’identifier visuellement les problèmes. Pour réaliser une analyse pertinente de ces résultats, il a fallu prendre les problèmes un par un, expliquer en quoi ils posent problème pour l’écologie ainsi que pour le paysage. Grâce à un travail de recherche et de documentation mais aussi à l’aide de nos connaissances acquises durant notre formation, nous avons pu proposer des mesures de valorisation et de gestion qui répondent à six problématiques identifiées sur la commune.
Présentation de la commune
La commune de Chaponost est située dans le département du Rhône en région Rhône-Alpes. Celle-ci est à 15 km au Sud-Ouest de Lyon avec une altitude variant de 300 à 332 m. Sa superficie est de 16.32 km² avec une densité de 488 hab./km².
Le territoire de Chaponost est parcouru par l’aqueduc gallo-romain du Gier, construit probablement sous le règne d’Hadrien. Ce monument alimentait Lyon après un parcours de 85 km grâce aux eaux du Gier, qui prend sa source dans le massif du Pilat. C’est le plus long et le plus bel ensemble d’aqueducs gallo-romains de France.
De nos jours, Chaponost a su allier les charmes discrets d’une vie de village et la proximité d’une grande ville.
Avec un développement très rapide de la commune entre 1970 et 1985, Chaponost a dû construire des établissements scolaires : collège et écoles, équipements sportifs et culturels.
Les projets pour Chaponost verront une dynamisation du centre du village : commerces et logements afin d’éviter au village un étalement des constructions.
En ce qui concerne la gestion et la protection de l’environnement, Chaponost possède un agenda 21. C’est un projet visant à mettre en œuvre le développement durable à l’échelle d’un territoire. Ce programme d’actions vise à augmenter la qualité de vie des habitants, économiser les ressources naturelles et renforcer l’attractivité du territoire.
Il est porté par la collectivité en concertation avec tous les acteurs. De ce fait, Chaponost a présenté l’agenda 21 à ses habitants et les invite à participer à la réalisation de ce projet. Grâce à cet outil, des objectifs sont mis en place, sur le court, moyen et long terme. Petit à petit, la commune évolue en intégrant l’objectif de développement durable, avec des fiches d’action comme celles développées dans l’axe 5 qui ont pour intitulé « Information sur le patrimoine écologique et environnemental local et sensibilisation de chacun à l’importance de sa préservation » ou encore « Poursuite de la lutte contre les décharges sauvages et les remblais sur les terres agricoles ».
De plus, la commune de Chaponost fait partie de la communauté de commune de la Vallée du Garon. En effet, celle-ci a été créée en décembre 1996, elle regroupe les communes de Brignais, Chaponost, Millery, Montagny et Vourles. Elle est gérée par un Conseil communautaire élu pour 6 ans et présidé par Jean-Louis Imbert.
Les communautés de commune ont des compétences obligatoires telles que l’aménagement de l’espace communautaire et le développement économique et touristique. En plus de ces compétences, la communauté de commune de la Vallée du Garon possède aussi des compétences optionnelles, notamment celle de la protection et de la mise en valeur de l’environnement. De par cette compétence, la communauté met en place des études et des travaux en vue de la sauvegarde et de la mise en valeur des espaces naturels ainsi que l’élimination et la valorisation des déchets des ménages et déchets assimilés.
De plus, la commune possède un PLU (Plan Local d’Urbanisme) qui est le principal document d’urbanisme et qui remplace le POS (Plan d’Occupation des Sols). C’est un outil qui définit les règles indiquant quelles formes doivent prendre les constructions, quelles zones doivent rester naturelles, quelles zones sont réservées pour les constructions futures, etc… Il intègre aussi la trame verte et bleu et tous les aménagements futurs doivent prendre en compte ce document.
Vous trouverez sur ce lien le PLU de la commune ainsi que toutes les informations supplémentaires de celui-ci : http://www.mairie-chaponost.fr/plu.aspx
ZONE AGRICOLE
La zone agricole représente 45 % de l’ensemble de la superficie communale avec plus de 730 hectares, ce qui est assez exceptionnel pour une commune si proche d’une grande agglomération.
La production est diversifiée avec l’élevage, le maraîchage ainsi que la culture des fleurs, des céréales ou encore des sapins de noël. C’est une zone qu’il faut à tout prix conserver le plus longtemps possible et dans de bonnes conditions; d’ailleurs, les espaces agricoles de la commune bénéficient d’une politique départementale qui vise à Protéger les Espaces Naturels et Agricoles Périurbains (PENAP) en maintenant l’agriculture à proximité de l’agglomération lyonnaise dans un cadre de vie préservé. Un plan de gestion de ces PENAP est actuellement en cours de discussion sur la commune.
Le Mitage
Définition : Il s’agit de la périurbanisation, c’est à dire le développement de surfaces urbanisées, pavillonnaires (lotissements), à la périphérie des villes et villages. C’est un phénomène insidieux : une maison apparaît, puis une autre, puis un lotissement est construit, puis d’autres constructions.
Causes : Ce phénomène tire son origine de l’envie des citadins de posséder une maison avec jardin à l’extérieur de la ville tout en restant à proximité de celle-ci. De plus, l’accès à ces maisons est facile puisque les terrains sont peu chers.
En ce qui concerne la commune de Chaponost, celle-ci est en démographie croissante et possède un solde migratoire positif, ce qui implique un besoin de logements de plus en plus fort.
Conséquences sur le plan paysager : Les paysages en sont directement influencés ; effectivement, ils sont dégradés et perdent progressivement leur homogénéité, leur caractère rural. Notre champ de vision est restreint par les « barrières » provoquées par le mitage. On assiste alors à la fragmentation des paysages par les murs, les haies, les barrières, etc… qu’offrent ces nouvelles maisons ou lotissements. De plus, on crée des lieux avec absence de commerces, de charme et de vie, des lieux désincarnés.
Lors de notre travail sur la commune, nous avons constaté cette présence de mitage. En effet, plusieurs maisons étaient en construction aux abords des terres agricoles, néanmoins, ce n’est pas ce qui nous a le plus frappé. Effectivement, nous avons plutôt constaté la présence de nombreux lotissements. Ceux-ci sont extrêmement bétonnés, les routes d’accès aux maisons sont très larges et pas un seul espace n’est laissé pour la végétation. Le repérage était plus difficile dans ces zones puisque notre champ de vision était considérablement limité par la simple perception de haies, murs et routes.
Même si ces lotissements peuvent donner un aspect plus champêtre que les centres villes, ils ne sont cependant pas attirants. L’absence de charme ainsi que l’absence d’intérêt des lieux ne nous a pas permis de passer plus de temps dans ces espaces.
Conséquences sur le plan écologique : Si le mitage provoque des conséquences sur le plan paysager, il n’y en a pas moins sur le plan écologique, les conséquences sur la biodiversité et l’environnement ne sont pas négligeables. Effectivement, les parcelles où sont construites les nouvelles habitations étaient, autrefois, des parcelles agricoles ou naturelles.
La destruction de celles-ci entraine évidemment la suppression de toutes les espèces végétales et animales qui y résidaient. De plus, il faut évidemment procéder à une extension des réseaux et services (électricité, eau, ramassage des déchets, etc..) qui sont coûteux et dont l’entretien est à la charge de la collectivité. L’augmentation des déplacements (voiture individuelle) est inévitable ainsi que celle de la consommation d’énergie associée.
Le territoire est alors fragmenté, les corridors écologiques sont en diminution et les obstacles (clôtures et murs infranchissables) associés au mitage sont hautement néfastes aux déplacements de la petite faune. Ce qui est désastreux lorsque l’on sait, par exemple, qu’un hérisson a besoin d’au minimum 4 hectares pour accomplir son cycle de vie complet.
On assiste alors à la disparition des campagnes, les parcelles des exploitants agricoles se rétrécissent et les nouvelles habitations « se collent » à leurs terres. Les conditions de travail sont donc rendues difficiles alors que ce sont eux qui entretiennent les milieux agricoles et les paysages.
De plus, les propriétaires de ces habitations ont tendance, pour leur jardin, à planter des espèces qui ne sont pas du tout caractéristiques du milieu comme les palmiers ou autres espèces exotiques. Ce type de flore a un pouvoir de compétition et de dominance plus important que celles des espèces autochtones ce qui empêche le développement de celles-ci et réduit donc leur nombre.
Solutions : La solution la plus efficace pour lutter contre l’étalement urbain est la densification du centre-ville. Ce concept consiste à faire vivre davantage de population sur un même espace urbain. Cette densification est maintenant perçue comme une nécessité. En effet, c’est un projet qui permet de limiter les coûts (services et réseaux) ainsi que l’impact écologique. L’objectif ici, est surtout de limiter les déplacements en voiture au profit de déplacements à vélo ou à pied (transports doux), d’économiser l’espace (notamment les terres agricoles) et de protéger les paysages. On définit ainsi une ville durable.
D’autres réflexions se portent aujourd’hui sur la densification des quartiers pavillonnaires en milieu péri-urbain et rural, notamment à travers le projet BIMBY (Build In My Back Yard « Construit dans mon jardin »). Effectivement, ce projet se consacre uniquement sur les lotissements puisque ceux déjà existants représentent la plus grande majorité des surfaces urbanisées en France. Celui-ci a pour but de densifier les pavillons en construisant de nouvelles maisons après la division d’une parcelle.
Ce projet BIMBY peut être un avantage pour les habitants désirant vendre une partie de terrain pour financer un projet (rénover la maison, études des enfants, etc…), ou encore pour se débarrasser d’un jardin devenu difficile à entretenir…
Cela permet aussi à la commune de créer un terrain à bâtir dans un quartier déjà desservi et équipé.
Ce sont ainsi des dizaines de milliers de terrains constructibles qui pourraient être libérés chaque année dans les tissus pavillonnaires édifiés ces dernières décennies, sans engendrer aucun étalement urbain et à un coût minime pour la collectivité.
La restauration et la réaffectation des bâtiments laissés à l’abandon peuvent aussi contribuer à la diminution de l’étalement urbain. D’autres solutions peuvent être apportées pour préserver les terres agricoles comme la définition de zone en Ap (Zone agricole protégée) dans le PLU, où toutes constructions nouvelles sont interdites. Sur la commune de Chaponost, plusieurs espaces sont classés en Ap comme ceux situés juste au-dessus de l’ENS, ou encore ceux situés sur le côté est du parc du Boulard.
Toutes ces solutions peuvent lutter de manière significative contre l’étalement urbain. Néanmoins, il ne faut pas négliger les efforts de la commune mis en place contre ce phénomène. Effectivement, celle-ci a déjà commencé à combattre cet étalement par la construction de nouvelles résidences dans son centre-ville, en nombre conséquent.
De plus, il serait aussi intéressant de programmer une sensibilisation avec l’aide, par exemple, d’une association afin de privilégier la plantation d’espèces indigènes dans les propriétés privées ainsi que l’installation de clôtures ouvertes suivies de haies à la place des murs de celles-ci. En effet, cela permettrait de créer des corridors écologiques qui constituent un véritable refuge pour certaines espèces et favorisent leur passage d’un milieu à un autre.
Les chevaux
Définition : La commune de Chaponost possède de nombreux équidés. Ceux-ci proviennent des deux centres équestres présents sur la commune ou encore des particuliers. Beaucoup d’espaces agricoles sont donc réservés aux chevaux.
Causes : L’équitation présente une activité de loisir très recherchée par la population et présente un intérêt économique non négligeable. La commune, forte de son cadre de vie et de ses nombreux espaces agricoles est favorable à l’accueil de ces animaux.
Conséquences sur le plan écologique : Actuellement, aucune étude concrète n’a été réalisée afin d’analyser l’impact de ces animaux sur l’environnement. Cependant, nous pouvons déjà déduire qu’il n’est pas très favorable. Effectivement, les dégâts provoqués suite au piétinement répété des chevaux sur un même endroit, laissent apparaitre l’état boueux du sol, des zones sont dénudées de végétation puisque l’enracinement de celle-ci devient difficile. La végétation est alors complètement détruite et le sol est complètement inutilisable pour l’agriculture. Cela est dû à une mauvaise gestion des ressources naturelles pastorales et à une mauvaise utilisation technique de la prairie.
Solutions : Afin de mieux gérer les ressources et ainsi de laisser le temps à la végétation de se reconstruire, (le temps de repousse de l’herbe est de 20 à 25 jours au printemps, de 30 à 40 jours en début d’été et de 50 jours en été et en automne), des solutions peuvent être apportées. Effectivement, l’ajustement du nombre de chevaux à l’hectare, un temps de séjour par parcelle contrôlé et un pâturage en rotation permettent une meilleure exploitation de la prairie.
Pour cela, l’utilisation d’un pâturage au profit de la biodiversité semble nécessaire et ce d’autant plus que les effectifs d’équidés augmentent en France et que l’herbe pâturée est leur principale ressource alimentaire. Donc des chevaux laissés pendant un certain temps dans les champs qui sont, bien souvent, toujours les mêmes, peuvent apporter une contribution dans la gestion de certains milieux. Effectivement, le pâturage est une technique de plus en plus pratiquée dans la gestion des milieux en voie de fermeture afin d’éviter ce processus et donc d’assurer la pérennité de certaines espèces (exemple : les orchidées sont des espèces ayant besoin de beaucoup de lumière pour se développer, donc elles poussent en milieu ouvert ou en lisière de forêt.)
D’ordinaire, la technique du pâturage est pratiquée par les bovins et les ovins, néanmoins, utilisée par les équidés, elle présente des avantages que le bétail de bœufs et de chèvres ne possède pas. Effectivement, les équidés sont plus sélectifs que les bovins et pâturent plus ras qu´eux (qui ont une préférence pour les graminées), jusqu´à un ou deux centimètres du sol. L’ouverture d’un milieu par le pâturage équin favorise la coexistence des espèces végétales ainsi que le développement de graminées. On a alors amélioré la valeur pastorale et augmenté la richesse spécifique.
Pour mettre en place la technique du pâturage, il faut délimiter les espaces en voie de fermeture, possédant un potentiel écologique fort et qui sont aptes au pâturage. Il faudra alors réfléchir sur le circuit des bêtes afin de gérer au mieux les ressources pastorales. On changera les animaux de parcelle tous les deux ou trois jours. Ainsi, on rouvre et on maintient les milieux déjà ouverts, on laisse le temps aux autres espaces de se régénérer et on favorise la pérennité d’espèces herbacées.
Les sapinières :
Définition : Les cultures de sapins sont très présentes au sein de la commune. Celles-ci sont composées d’épicéa, de nordmann et de pungens.
Causes : Ces plantations sont affectées à la production de sapin de noël qui est un incontournable du mois de décembre et des fêtes de fin d’années.
Conséquences sur le plan paysager : Les cultures font partie intégrante du paysage agricole.
Cependant, certaines cultures de la commune nous ont laissées perplexes. En effet, dans un premier temps, nous les avons interprétées comme des terrains laissés en friche par l’irrégularité et l’apparence plutôt terne des plants avant de nous apercevoir qu’il s’agissait de production de sapins.
De plus, les exploitations de la commune possèdent des sapins d’âges différents, ce qui donne certes, une variété de paysages mais dont l’aspect est plus ou moins brouillon et parfois même austère avec l’absence de végétation au sol, certainement provoquée par l’emploi de pesticides.
Or, les sapins ont un réel potentiel d’esthétisme qui n’est pas exploité à sa juste valeur par les producteurs de la commune.
De ce fait, les sapinières Chaponoises ne donnent pas l’effet d’une agriculture saine, au contraire et elles appauvrissent, peut-être, la valeur paysagère de la commune.
Conséquences sur le plan écologique : L’association française du sapin de noël impose des normes de production respectueuses de l’environnement. Malheureusement, ces cultures nécessitent des herbicides, notamment le diazinon pour lutter contre les insectes mais ce produit est hautement néfaste pour la biodiversité. En effet, il provoque une pollution des nappes phréatiques et empoisonne la faune, notamment les oiseaux, poissons et même les êtres humains (caractère cancérigène du produit).
Solutions : Pour résoudre ce problème, nous avons pris l’exemple des producteurs de sapins de Chartreuse qui montrent une alternative aux cultures employant des herbicides. Effectivement, ces producteurs utilisent des moutons Shropshire qui est une race d’ovins ne s’attaquant pas aux sapins et qui éliminent la végétation entre les jeunes plants. Ces moutons apportent une ambiance pastorale et ils donnent une apparence beaucoup plus naturelle aux cultures.
De plus, ils remplacent les engrais chimiques par des engrais verts. Les sapins sont des plantes à croissance rapide qui se développent en couvrant le sol de façon importante et constituent une forte quantité de matière organique récupérable pour enrichir naturellement la terre.
Après recours à ces méthodes, il a été constaté que l’emploi des pesticides a été divisé par cinq en dix ans.
Patrimoine bâti :
Définition : Le patrimoine bâti désigne toutes les constructions humaines. Dans l’espace agricole de la commune, de petits bâtiments sont dissimulés, notamment des fermes avec des granges, murets, cabanons, etc…
Causes : Ces constructions étaient destinées à la production agricole et toutes ont un rôle bien spécifique dans la gestion d’une ferme comme les loges qui étaient certainement utilisés par les bergers pour s’abriter et entreposer leurs outils. Ou encore, du temps des épidémies de peste, établies en rase campagne et à bonne distance des agglomérations, elles servaient à confiner les pestiférés.
Nous ne pourrons pas certifier si celles de Chaponost avaient cette fonction première lors de leur construction.
Conséquences sur le plan paysager : Le patrimoine culturel d’une commune doit absolument être conservé. Celui présent sur Chaponost, donne une physionomie et une identité à celle-ci. Ces constructions font partie intégrante du paysage et font le lien entre le cadre naturel et le cadre culturel. En effet, on observe de nombreux petits animaux sur ces murs, murets. L’aspect de ces bâtiments est bien conservé et il convient de le garder.
Conséquences sur le plan écologique : Le patrimoine bâti ancien a un intérêt particulier pour la biodiversité et il convient donc de le conserver. En effet, de nombreuses espèces retrouvent dans certains bâtiments les caractéristiques de leur milieu naturel. Les oiseaux peuvent y nicher, les chauves-souris y trouvent des gîtes pour hiberner, les insectes comme les bourdons et les abeilles nichent dans les brèches des murs.
De plus, ces espèces sont de véritables « insecticides » comme l’hirondelle rustique qui capture de 2300 à 12000 insectes par nichée pour nourrir ses jeunes dont 60 % de diptères (mouches, moustiques…) et 30% d’hémiptères (pucerons…). Les plantes grimpantes telles que le lierre, sont tout aussi nécessaires à la biodiversité. Par exemple, celui-ci fleurit en septembre, octobre et donne des fruits en décembre, janvier. Il est donc indispensable car il apporte de la nourriture à des périodes où celle-ci est rare.
Malheureusement, les nouvelles techniques de construction et de rénovation laissent de moins en moins de refuges pour la faune. Effectivement, on peut constater par exemple que, depuis 20 ans, les effectifs d’hirondelle rustique ont diminué de 39 % à cause de la modernisation des bâtiments.
Solutions : Il est possible d’intégrer la préservation de la biodiversité dans les rénovations de bâtiments anciens et dans les nouvelles constructions.
En effet, en ce qui concerne les rénovations des bâtiments anciens, il suffit de :
- Garder l’accès aux combles et aux caves qui offrent un abri et un site de reproduction indispensables pour les chauves-souris.
- Réaliser les travaux de rénovation en dehors des dates de nidification pour ne pas déranger la faune, soit de septembre à mars.
Pour les nouvelles constructions, il suffit de :
- Concevoir des gîtes (nichoirs) de toutes formes et de toutes tailles, disposés sur ou à proximité des bâtiments pour accueillir la faune chez soi. Installés à plus d’un mètre du sol, ils seront à l’abri des prédateurs terrestres.
- Intégrer des cavités, des accès dans des volumes inoccupés.
Pour les loges et petits murets dispersés dans les espaces agricoles de la commune, il faut éviter au maximum de les détruire, ils constituent un support de biodiversité important et abritent certainement des nichées ou des refuges d’espèces de faune et de flore particulières liées aux pierres comme le lézard des murailles.
ZONE URBAINE :
La superficie de la zone urbaine s’élève environ à 400 hectares. Elle est constituée d’un centre-ville avec des commerces, d’une zone industrielle, de lotissements, de belles propriétés privées mais aussi d’un secteur ancien à caractère patrimonial notamment avec son aqueduc gallo-romain et ses petites habitations d’architecture ancienne.
C’est un chiffre qui reste convenable (25 % de la superficie totale de la commune), toutefois, il est fortement probable qu’une augmentation de cette zone ait lieu. En effet, 33.6 hectares sont en zone à urbaniser avec pour vocation l’habitat ou l’industrie et le commerce.
Il est primordial de limiter au maximum cette hausse. La commune doit faire face à un solde migratoire positif d’une part et d’autre part, au phénomène du mitage déjà fort présent sur son territoire.
Les nouvelles résidences, pour ou contre ?
Définition : Elles désignent les nombreux projets immobiliers à destination des nouveaux habitants de la commune recherchant un logement. Cela se caractérise par l’édification de résidences d’un style plutôt moderne, en plein centre-ville.
Causes : Ces nouvelles résidences sont construites dans le but d’accueillir et loger les nouveaux habitants qui désirent vivre dans une petite commune proche de Lyon.
De plus, le projet cœur de Bourg renforce cette attractivité par l’installation de commerces, de logements et d’une médiathèque en plein centre-ville.
Conséquences sur le plan paysager : Ces constructions se placent dans une zone déjà urbanisée, ce qui, esthétiquement ne dégrade pas le paysage. Elles limitent cependant notre champ de vision.
Toutefois, par leur caractère moderne, celles-ci présentent souvent peu de charme contrairement aux hameaux et certaines maisons bourgeoises que l’on peut apercevoir sur la commune.





Conséquences sur le plan écologique : Leur emplacement est justifié par un besoin de regrouper la population en ville. Cette densification du centre permet d’éviter le phénomène du mitage, et donc, l’étalement urbain qui provoque la disparition de nos campagnes.De ce fait, la biodiversité spécifique des zones agricoles et naturelles est conservée.
Néanmoins, comme expliqué dans la partie « Patrimoine bâti », ces constructions contemporaines ne permettent pas la création de refuges destinés pour la faune.
Solutions : Il serait peut-être appréciable de sensibiliser de nouveau les habitants sur les enjeux et l’importance de ces nouvelles structures, afin d’éviter que le mouvement de contestation ne s’amplifie.
Halte au mur de béton vert !
Causes : Les propriétaires qui ont un désir d’échapper à la promiscuité, utilisent cette « plante » afin de réduire au maximum le vis-à-vis de leur habitation.
Conséquences sur le plan paysager : Ces haies renvoient un effet esthétique peu désirable et renforcent la banalisation des paysages. Que ce soit du nord au sud de la France ou de l’est à l’ouest, cette essence est omniprésente, elle dénature notre environnement et on perd ainsi la typicité de nos paysages locaux.



Conséquences sur le plan écologique : Ajouté à son effet esthétique peu désirable et à la banalisation des paysages qu’elles entrainent, ces haies sont une catastrophe au niveau écologique.
Premièrement, elles n’attirent qu’une infime part de la biodiversité à cause de leur caractère dense et donc impénétrable par la faune. De plus, le thuya et autre espèce de cyprès acidifient le sol, ce qui entraine son appauvrissement et limite l’installation d’autres espèces de flore.
De plus, ces types de haies se montrent très sensibles aux maladies car leur plantation « serrée » ne leur est pas adaptée. La plante s’affaiblit alors, la rendant vulnérable. La maladie se répand vite à l’ensemble de la plantation en raison de sa conception même : une seule et même espèce plantée de façon compacte.
Par ailleurs l’espèce plantée en haie peut vite devenir une espèce envahissante car elle se développe très rapidement et il devient alors difficile de la maîtriser.
Ces haies, de par leur épaisseur, sont imperméables au vent. Ce dernier va alors gagner en puissance et en violence, en se comprimant contre la haie et en passant au-dessus en tourbillonnant.
La coupe de ces haies produit de nombreux déchets verts inutiles et qui sont difficilement compostables. En effet, les petites branches vertes acidifient le sol et le bois est de mauvaise qualité pour le bois de chauffage.
Enfin, ces haies sont hautement inflammables ce qui risque de poser des problèmes avec le changement climatique.
Solutions : Il existe plusieurs alternatives pour remédier à ces haies. Effectivement, nous pouvons remplacer la fameuse haie de thuyas par différentes essences d’arbustes qui réduiront tout autant la promiscuité mais sans les effets pervers du thuya.
En règle générale, il faut privilégier des haies originaires de la localité mais il faut aussi éviter les haies monospécifiques, qui contractent plus facilement les maladies et qui sont pauvres en biodiversité.
Nous pouvons citer l’exemple de la haie bocagère ou champêtre qui est composée de plusieurs variétés de plantes locales en harmonie avec le climat et la faune. Elle sera l’élément alliant esthétique (couleurs, tailles) et efficacité (isolation visuelle et isolation du vent, peu d’entretien, limitation du ruissellement) sans les effets néfastes du Thuja occidentalis.
Une autre solution est aussi possible : on peut laisser ouvert à la vue le terrain, sans haies ni clôtures, ce qui peut améliorer sensiblement l’esthétique et l’écologie du paysage en supprimant des obstacles infranchissables pour certaines espèces de faune.
Comment enjoliver la zone industrielle ?
Définition : Ce site est placé à la frontière sud-est de Chaponost, il est réservé à l’implantation d’entreprises dans un périmètre donné et regroupe plusieurs activités.
Causes : C’est pour un intérêt économique que la commune de Chaponost a procédé à l’édification d’une zone industrielle (ZI).
Conséquences sur le plan paysager : La bétonisation de la ZI est flagrante, l’absence de végétation assombrit le paysage rural de la commune. Par ailleurs, l’omniprésence de panneaux publicitaires entraine une forte pollution visuelle (sollicitation du regard permanente).
Cet espace n’est pas esthétique et appauvrit le patrimoine paysager, le cadre de vie est alors dégradé.
Néanmoins, situé à la frontière de Chaponost, elle est regroupée avec une autre zone industrielle de la commune voisine Saint-Genis-Laval, ce qui évite la création de plusieurs sites bétonnés.
Conséquences sur le plan écologique : La construction de cette zone a entrainé, bien évidemment, la perte de la biodiversité qui occupait le territoire et l’aspect « grisâtre » du site ne favorise pas l’installation de la faune et de la flore.
De plus, la renouée du Japon (espèce invasive) est présente sur plusieurs endroits de la ZI. Cette plante originaire d’Asie a été introduite en France pour sa qualité esthétique (ce qui est discutable en hiver), mais a vite colonisé l’Europe à cause de son caractère envahissant. C’est une plante hautement concurrentielle, elle se développe rapidement et empêche les autres espèces de s’épanouir. Elle représente donc un danger écologique en détruisant les milieux notamment en sécrétant des substances toxiques dans le sol et en appauvrissant la biodiversité autochtone.
Solutions : Pour améliorer l’aspect et la qualité écologique de la ZI, plusieurs solutions peuvent être envisageables. Effectivement, on peut remplacer le béton, à certains endroits, par des étendues d’herbes et les grillages ou autres clôtures par des haies champêtres ce qui permettrait, de nouveau, l’installation de la faune et de la flore tout en favorisant le passage de celle-ci d’un réservoir de biodiversité à un autre.
D’autre part, nous voyons apparaître un phénomène de plus en plus présent chez les entreprises : l’utilisation d’ovins et de caprins dans le but d’entretenir leurs pelouses. Une méthode avantageuse économiquement, lorsque l’on sait qu’une pelouse a besoin d’être tondue sept fois par ans et que le coût d’une tonte mécanique est d’environ de 0.10 € par m², le budget annuel d’entretien pour une pelouse de 7000 m² revient à 5000 €.
D’un point de vue écologique, les avantages sont nombreux. Effectivement, on supprime la gestion des déchets et l’utilisation de désherbants. Par ailleurs, on observe la réapparition, sur les sites, d’insectes et d’oiseaux qui ne sont plus victimes des lames de tondeuse et ne sont plus effarouchés.
Dans un deuxième temps et dans la mesure du possible, c’est la structure même des bâtiments qui devrait être réfléchie autrement. Pourquoi ne pas remplacer les matières premières (la taule par du bois, etc…), ou encore repenser intégralement l’architecture des édifices, dans le but de supprimer l’effet « boite ».
Pour la Renouée du Japon, il est impératif d’appliquer des mesures de gestion au plus tôt, car en massif, cela devient compliqué. On peut pratiquer la fauche plusieurs fois par an pour épuiser au maximum les plants, puis les arracher radicalement (en prenant garde aux éclats car chaque fragment a la capacité de reconstituer un nouveau plant). Pour les plus gros massifs, l’éradication est pratiquement impossible, et dans ce cas-là, la seule mesure de gestion est le contrôle de ceux-ci, afin d’éviter toute propagation par le biais de la fauche. De plus, il est important de planter des espèces à développement rapide autour et dans le massif fauché (noisetier, saule, plantes rampantes…) dans le but d’apporter de la concurrence à la renouée et ainsi de restreindre son espace d’implantation.
ZONE NATURELLE :
La zone naturelle de Chaponost s’étend sur environ 340 hectares avec comme principaux espaces une ZNIEFF de type 1 « les Prés humides du Ramier », un Espace Naturel Sensible «la Vallée en Barret » et le parc du Boulard.
Après concertation et réflexion avec l’association « Paysages Reconquis », nous avons décidé de réaliser une analyse moins explicite sur cette partie que sur les zones agricoles et urbaines, puisque ces grands sites naturels ont déjà fait l’objet d’une expertise très précise. On peut citer comme exemple les travaux du bureau d’études Latitude.uep, notamment sur l’ENS de la Vallée en Barret : réalisation de suivis de la flore patrimoniale des prairies humides, cartographie des habitats naturels et préconisation de gestion des affleurements rocheux, en 2014.
La plupart de ces sites naturels sont identifiés dans le PLU, en Espaces Boisés Classés (EBC). Ils font alors l’objet d’une préservation et d’une mise en valeur avec l’interdiction de défricher ces sites. D’autre part, ce classement en EBC interdit tout changement d’affectation ou mode d’occupation du sol de nature à compromettre la conservation, la protection ou la création de boisements.
(CROQUIS)
ZNIEFF de type 1 « Près du Ramier » :
Description : La ZNIEFF de type 1 intitulée « Près du Ramier » et numéro régional : 69000021, est une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique qui s’étale sur 44.72 hectares, située à l’ouest de la commune.
De superficie réduite en comparaison avec les ZNIEFF de type 2, c’est par définition, un espace homogène d’un point de vue écologique et qui abrite au moins une espèce et/ou un habitat rares ou menacés. Il est d’intérêt aussi bien local que régional, national ou communautaire.
Ce site en particulier, présente de nombreuses prairies abritant une faune et une flore riche notamment l’Orchis à fleurs lâches, une orchidée rare et protégée en région Rhône-Alpes.
Mesures de protection : Ce classement en ZNIEFF est un des éléments majeurs de la politique de protection de la nature et de prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire (Trame verte et bleue, etc…). Il s’agit avant tout d’un inventaire. Il ne permet pas la création de mesure de protection réglementaire et n’interdit pas les autorisations d’aménagement. Cependant, il doit être inscrit dans tous les dossiers accompagnant les documents d’aménagement.
Problématiques : Peu de problèmes ont été rencontrés sur cette zone, celle-ci est relativement bien préservée et peu fréquentée.
Seule la présence de l’établissement horticole Desbos, une pépinière dont l’activité est de cultiver des plantes ornementales d’extérieur annuelles ou biannuelles, peut avoir un impact négatif sur l’environnement. Effectivement, l’établissement possède une culture exigeant une température en permanence de 14 à 18 degrés en plein hiver. Le système de chauffage est alors indispensable pour cette exploitation.
En 2010, l’entreprise décide d’investir dans un nouveau système de chauffage utilisant le fioul dans le but de remplacer l’ancienne chaudière, âgée de plus de trente ans qui générait des frais d’entretien trop importants.
Cependant, le chauffage au fioul est une méthode surtout économique pour l’exploitation mais certainement pas écologique. En effet, lors de la combustion du fioul, les émissions de CO2 sont de 33 % plus élevé que pour le gaz naturel. Ce mode de production absorbe plus d’énergie qu’il n’en restitue.
L’élaboration d’un schéma permet de mieux se rendre compte des impacts sur l’environnement que provoquent différentes méthodes de chauffage :
D’autre part, une prime écologique peut être attribuée pour l’achat d’une chaudière à fioul, mais cela ne reste accessible que si la nouvelle chaudière réduit les émissions de CO2 par rapport aux émissions de l’ancien chauffage.
La Vallée en BARRET :
Description : La Vallée en Barret est un Espace Naturel Sensible (ENS) dont le caractère naturel possède un intérêt particulier mais qui est menacé ou vulnérable en raison de la pression urbaine et du développement des activités économiques ou de loisirs.
Ce classement permet la préservation des paysages, des habitats, de la faune, de la flore et assure sa sauvegarde.
Cet ENS s’étend sur le territoire de 5 communes : Brignais, Chaponost, Soucieu-en-Jarrest, Messimy et Brindas avec pour superficie 909 hectares !
Ce site présente un réel intérêt paysager par sa mosaïque de paysages très diversifiés (boisements, landes, vergers, affleurements rocheux, prairies humides, …) mais aussi par ses trois cours d’eau qui le traversent : Le Garon, le Furon et la Chalandrèze. Néanmoins, seul le Garon s’écoule sur la commune de Chaponost.
De plus, ce site abrite d’imposants vestiges de l’aqueduc gallo-romain du Gier, lui donnant une valeur paysagère et patrimoniale exceptionnelle.
Cette diversité de milieux qu’offre l’ENS favorise l’installation de nombreuses espèces animales et végétales rares, présentes sur le territoire de Chaponost. On peut notamment citer le Triton crêté (Triturus cristatus), inscrit sur la liste rouge européenne et mondiale de l’UICN en LC (préoccupation mineure) mais aussi sur la liste des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire français.
Effectivement, c’est une espèce qui est en déclin et menacée par de nombreux facteurs : isolement des points d’eau susceptibles de l’accueillir, pollution des eaux, comblement des marres, etc… La meilleure solution pour garantir la survie du Triton crêté est la préservation de son habitat originel. C’est une espèce extrêmement sensible à la pollution de son milieu et elle constitue en ce sens, un bio-indicateur intéressant.
L’ENS de Chaponost possède aussi le Souchet Brun (Cyperus fuscus), une plante inscrite elle aussi sur la liste rouge européenne et mondiale de l’UICN en LC, cependant, elle a tendance à régresser à cause de la destruction de son habitat, c’est-à-dire les zones humides.
D’autre part, une partie de cet ENS est aussi classée en ZNIEFF de type 1, avec pour numéro régional : 69000026. De nombreuses espèces de faune et de flore rares et remarquables ont été identifiées et localisées sur cet espace, d’où le classement de cette zone en ZNIEFF de type 1.
Toute cette biodiversité apporte un intérêt écologique non négligeable à la commune de Chaponost et le classement en ENS permet à ce territoire d’être conservé et protégé. Il y a obligation de mettre en place de mesures de gestion.
Mesures de gestion : Plusieurs mesures sont mises en place dans le but de préserver et de sauvegarder au maximum cet espace. Les gestionnaires du site s’appuient sur un plan de gestion et de mise en valeur.
Dans un premier temps : le maintien de la mosaïque des milieux caractéristiques de la vallée en Barret mais aussi la préservation et l’amélioration de la qualité des patrimoines naturel, paysager et archéologique, semblent primordiaux.
Pour mettre en place ces actions, il est nécessaire de compléter et d’affiner les connaissances naturalistes sur le site par des études, suivis scientifiques (inventaires, suivis faunistique et floristique, etc….), d’entretenir et de restaurer les différents habitats (affleurements rocheux, boisements, mares, haies) afin d’assurer leur qualité.
Dans un deuxième temps : l’accueil du public et la gestion de la fréquentation est tout aussi important.
Cela se traduit par le contrôle de la circulation motorisée, la surveillance et l’entretien régulier de l’ENS mais aussi l’optimisation des aires de stationnement aux entrées du site.
Et dans un dernier temps : l’implication et la sensibilisation du public mais aussi des acteurs du territoire représentent une étape non négligeable.
Pour ce faire, il faut réaliser et mettre en place des animations scolaires, des sentiers pédagogiques ou d’interprétation sur le site mais aussi des réunions de concertation dans le but de sensibiliser et d’impliquer les acteurs comme les agriculteurs, les riverains, les élus, etc…
Depuis 2010, une charte de bonne conduite est d’ailleurs appliquée :
Problématiques : Lors de notre prospection dans la Vallée en Barret, en particulier sur le territoire situé sur la commune de Chaponost, nous avons découvert un espace remarquable possédant une biodiversité évidente.
C’est un site relativement bien conservé et entretenu, mais malgré la surveillance, la prévention et l’information des patrouilles de l’Office Nationale des Forêts chaque année, nous avons relevé des déchetteries « sauvages » comme le montrent ces images. Notamment sur la route du Corrandin.
De plus, on peut supposer une légère sur-fréquentation de l’ENS avec quelques zones faiblement piétinées. Néanmoins, les mesures mises en place concernant la gestion de la fréquentation sont efficaces.
Parc du BOULARD :
Description : Le parc du Boulard est placé sous la surveillance et la protection de l’autorité municipale. Il est situé au centre du village et possède une superficie d’environ 8,5 hectares. Autrefois, c’était une ancienne propriété du peintre lyonnais Anthelme Bergeron, mais aujourd’hui, c’est un parc municipal.
Cet espace fournit un cadre naturel calme et paisible avec quatre essences d’arbres dominantes : le peuplier, le frêne, le chêne et l’acacia. Ce site propose ainsi au vivant un habitat et un refuge nourricier.
Il offre aussi de nombreuses activités aux visiteurs : promenade sur les sentiers, pêche dans l’étang, activité sportive avec le parcours de santé et pique-nique sur les tables et les bancs installés au bord de l’étang.
En ce qui concerne l’étang, il était autrefois géré par une société de pêche privée mais depuis 2011, ce plan d’eau est a priori libre et non géré. D’autre part, il est classé en deuxième catégorie des cours d’eau, c’est-à-dire que ce sont des eaux du domaine public ou du domaine privé dans lesquelles la présence des cyprinidés (poissons blancs comme le chevesne, barbeau, gardon, aspe, tanche, carpe, etc…) et des carnassiers est dominante (brochet, sandre, perche, silure, etc…).
Mesures de gestion : Le parc du Boulard est entretenu et géré par les services des espaces verts de la voirie. En 2011, la commune décide de mettre en place un plan de gestion différenciée sur ses espaces verts et notamment sur le parc du Boulard. Ce plan vise à adapter le mode d’entretien aux caractéristiques et fonctions de chaque espace vert et ainsi assurer un équilibre entre le développement de la biodiversité, la préservation des ressources naturelles et l’accueil du public.
Cette démarche permet alors à la commune de répondre à un souci d’exigence forte en termes d’environnement et de santé.
De plus, l’utilisation de produits phytosanitaires a été progressivement réduite pour être supprimée en 2005 sur les espaces verts.
De nombreuses activités sur le parc, notamment le VTT sont pratiquées régulièrement, ce qui provoque des dégâts assez impressionnants. Les sols sont alors très boueux et dépourvus de végétation. Cependant, ces dégâts se trouvant sur une zone à forte fréquentation, la restauration de cet espace semble difficile, sauf si l’on ferme l’accès à cette zone, le temps que le sol et la végétation se régénèrent.
Bloc-diagramme :
Dans une analyse paysagère l’outil bloc-diagramme est indispensable. Effectivement, l’élaboration de ce schéma fonctionnel, réalisé en perspective, permet de mieux comprendre les différents éléments représentés, notamment le sous-sol, l’hydraulique, la végétation ou encore le relief d’une commune.
Le bloc-diagramme réalisé ci-dessous, illustre l’agencement du relief de Chaponost. On s’aperçoit qu’il y a peu de relief, effectivement la majeure partie de la commune est une plaine. Néanmoins on constate la présence d’une vallée située sur toute la frontière sud de la commune de Chaponost et qui correspond à la Vallée en Barret. De plus, on observe aussi une diminution de l’altitude en direction de la zone industrielle, située sur le côté Est de la commune.
A cause de ce très faible relief les points de vues sont inexistants et chaque élément vertical, qu’il soit végétal ou bâti, intervient fortement dans le paysage et dans la lecture des plans horizontaux provoquant ainsi, des limites sur notre champ de vision.
De plus, les plaines favorisent l’installation de l’agriculture sur leurs terrains peu accidentés, ce qui facilite l’accès aux différentes machines nécessaires aux cultures. Ceci explique la localisation de la zone agricole de Chaponost, positionnée uniquement sur cette plaine.
(Schéma du bloc-diagramme)
Synthèse :
La commune de Chaponost possède un réel intérêt faunistique et floristique grâce à ses zones agricole et naturelle, encore bien conservées et protégées.
Son patrimoine naturel avec notamment la présence de nombreux milieux diversifiés et son patrimoine culturel avec l’existence de l’aqueduc gallo-romain, lui confèrent une valeur paysagère remarquable.
Plusieurs problématiques ont été soulevées durant notre mission et nous avons tenté d’apporter des solutions qui peuvent être exploitées dans la mesure du possible. Cependant, nous avons pu constater que la commune est consciente de sa biodiversité et qu’elle doit faire face à une vraie problématique d’urbanisation. Pour répondre à ce problème, elle met en œuvre des mesures de gestion respectueuses de l’environnement dans le but de préserver au maximum ses ressources naturelles et culturelles.
Lors de ce stage de 13 semaines, nous avons pu répondre à la notion d’analyse paysagère : comprendre et interpréter le fonctionnement d’un paysage.
Il nous a permis de changer notre regard sur les paysages ordinaires et de comprendre la nécessité d’une densification d’un centre-ville, comme celui de Chaponost. En effet, cette densification empêche l’étalement urbain et évite donc la perte d’espaces agricoles et/ou naturels.