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Conférence des parties sur la biodiversité
7- 19 déc 2022 à Montréal
Le But
Enrayer la perte de biodiversité au niveau mondial
d’ici 2030
Accord arraché à la dernière minute
On n’y croyait plus !
Il faut dire qu’il y avait de quoi s’inquiéter après l’échec des Objectifs d’Aichi adoptés en 2010 au Japon. Pratiquement aucun n’a été rempli ! Un accord ambitieux semblait donc impossible.
Pendant que tout le monde regardait la Coupe du monde (y compris Emmanuel Macron !) les négociateurs de près de 200 pays ont ferraillé sous la présidence de la Chine. Grâce aux efforts conjugués de la Chine, du Canada et de l’Union européenne, un accord a finalement été trouvé.
Un nouveau cadre mondial de la biodiversité
« Accord de Kunming-Montréal » :
C’est l’équivalent pour la biodiversité de l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C
- Protection de 30% des terres et 30% des mers d’ici 2030
Aujourd’hui seuls 17% des terres et 8% des mers sont protégés.
L’objectif est bien mondial et non pas national, impliquant que certains en fassent plus que les autres, ou en fassent plus sur terre que sur mer.
- Réduction de moitié des risques liés aux pesticides et aux produits chimiques hautement dangereux d’ici 2030
Un long bras de fer a opposé l’Union européenne à des pays comme le Brésil, l’Inde ou l’Indonésie, Bruxelles défendant une réduction en volumes.
- « Prévenir, réduire et travailler à l’élimination de la pollution plastique »
- Restauration de 30% des écosystèmes terrestres et marins dégradés
- Diminution de 50% du taux d’introduction des espèces envahissantes
- Développement de l’agroécologie (une demande portée notamment par la France)
- Encouragement des entreprises et institutions financières – hélas pas contraintes ! – à évaluer et à rendre public l’impact de leurs activités sur la biodiversité
- Engagement des pays riches à fournir 20 milliards de dollars par an d’ici 2025, puis 30 milliards de dollars par an d’ici 2030 aux pays en développement
(C’est le triple de l’aide internationale actuelle pour la biodiversité)
La formulation choisie permet d’intégrer les États-Unis, non signataires de la Convention pour la biodiversité, et ouvre la voie à l’intégration de la Chine ou des États arabes parmi les donateurs.
- Création d’un nouveau fonds dédié à la biodiversité au sein du Fonds mondial pour l’Environnement (FEM)
- Réduction des subventions néfastes à la nature à hauteur de 500 milliards de dollars par an d’ici 2030.
Les faiblesses
- Absence d’engagement chiffré sur l’augmentation de la surface des espaces naturels d’ici à 2050
- Engagements insuffisants sur la protection des espèces
- Absence d’objectif chiffré pour la réduction de l’empreinte écologique
- Absence d’objectif chiffré pour le respect des limites planétaires (seuils que l’humanité ne devrait pas franchir)
Mais quels mécanismes de suivi pour ces engagements ?
- Engagement des Etats à publier leurs plans biodiversité d’ici la COP16, qui se tiendra en Turquie en 2024.
Engagements revus régulièrement, bilan global en 2026 : Points d’étape tous les deux ans, mieux organisés, dans un format commun et permettant un meilleur suivi de la société civile
Enfin « un cap clair pour la nature et les peuples. Pour la première fois des problèmes sont pointés du doigt – comme les pollutions des pesticides – et des solutions comme l’agroécologie sont avancées. » Pierre Cannet, directeur du plaidoyer au WWF France, présent à Montréal.
Extrait de l’article de Novethic