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1. Contexte |
1.1 Présentation des étudiantes |
1.2 Présentation de la commune et de son village |
2. La forêt domaniale de Lyons |
2.1 La forêt dans sa globalité |
2.2 Premier acteur rencontré |
2.3 Analyses et mesures de gestion |
3. Les autres acteurs rencontrés |
4. Nos inventaires |
4.1 Notre inventaire floristique (dont remarquables) |
4.2 Notre inventaire faunistique |
5. Les projets de la commune et de la communauté de commune |
6. Les limites de l’étude |
7. Reconquête paysagère |
8. Anecdotes ! |
9. Conclusion |
10. Sources et remerciements |
1. Contexte
1.1 Présentation des étudiantes
Nous sommes deux étudiantes, Anouk POTTIER et Carole-Anne BIENIAK, en brevet de technicien supérieur agricole dans la gestion et la protection de la nature, au sein de l’Institut Environnemental et Technologique de la ville de Lyon, dans le Rhône (69).
Dans le cadre de nos études, nous devons réaliser un ou plusieurs stages sur une durée de 12 semaines.
Nous avons choisi de faire notre premier stage pour une période de deux mois (juin-juillet), aux côtés de Claude CAMILLI au sein de son association “Paysages Reconquis”.
Avec l’assistance de Claude, nous avons choisi au préalable la commune sur laquelle nous allions nous rendre pour effectuer notre étude. Notre choix s’est porté sur la commune de Lyons-la-forêt, dans le département de L’Eure (27), en Normandie.
Notre mission professionnelle était de réaliser un inventaire floristique et faunistique. Nous devions aussi faire une étude historique et patrimoniale de la commune de Lyons-la-forêt. Par conséquent, le diagnostic et l’analyse de la commune de Lyons ont été réalisés à partir de plusieurs aspects : l’écologie, l’esthétique, le patrimoine, l’évolution et les richesses environnementales.
1.2 Présentation de la commune et son village
Lyons-la-forêt est une commune française située dans le département de l’Eure (27), région Normandie. En 2017, la commune a été labellisée « 4 fleurs » par le Conseil national de villes et villages fleuris de France.
La commune de Lyons-la-forêt s’étend sur environ 15 000 hectares. Nous y trouvons des zones d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) de « type I » et de « type II » mais aussi un site Natura 2000 “Directives habitats”.
Petite explication des termes ZNIEFF et Natura 2000 “Directives habitats”:
Une ZNIEFF constitue une base pour la constitution de zones de conservation de la biodiversité ainsi que pour la prise en compte de l’environnement dans les projets d’aménagement.
Les ZNIEFF de type I sont de dimensions réduites mais accueillent au moins une espèce ou un habitat écologique patrimonial. Elles peuvent aussi avoir un intérêt fonctionnel important pour l’écologie locale.
Les ZNIEFF de type II sont plus étendues, présentent une cohérence écologique et paysagère et sont riches ou peu altérées, avec de fortes potentialités écologiques.
Natura 2000 correspond au nom d’un réseau de sites naturels qui vise à préserver la biodiversité au sein de l’Union européenne. Il a été créé par la directive européenne dite « Habitats » du 21/05/1992 et inclut la directive européenne dite « Oiseaux » du 02/04/1979.
Il comprend deux types de sites naturels : les zones de protection spéciale (ZPS) qui visent à protéger les oiseaux et les zones spéciales de conservation (ZSC) qui visent à préserver les habitats naturels et les espèces (autres que les oiseaux) d’intérêt communautaire.
Nous avons fait l’acquisition d’une carte IGN pour mieux nous orienter et pouvoir délimiter la commune, les zones Natura 2000, les ZNIEFF (type I et type II) ainsi que tous les chemins que nous avons parcourus.Légende:
Le village de Lyons-la-Forêt se serait constitué autour d’un château fort édifié au XIIIème siècle par Guillaume le Conquérant et achevé par son fils cadet le roi Henri Ier dit Beauclerc.
“Petite anecdote: le village s’appelait à l’origine Saint-Denis. D’ailleurs l’église du village est placée sous le vocable de Saint Denis. Lyons était auparavant uniquement le nom de la forêt, comme semblent le montrer les attestations antérieures au XIIIe siècle”
“Niché au cœur de la forêt domaniale de Lyons, qui dresse un imposant rempart végétal autour du village, la forêt nourrissait de nombreux conflits entre Ducs de Normandie et rois de France. Celle-ci était convoitée car elle se situait sur la frontière entre l’ancien royaume de France et celui des ducs de Normandie, longtemps rattaché à l’Angleterre. Tantôt siège militaire, tantôt lieu de villégiature et de chasse pour Saint-Louis ou encore Philippe Le Bel, Lyons-la-forêt perd son château dans un incendie mais retrouve paix et prestige au XVIème siècle par l’établissement d’un bailliage » (au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime, la circonscription administrative et judiciaire de la France était placée sous l’autorité du bailli).
L’essentiel des constructions date de cette période. L’hôtel de ville (qui est depuis la mairie), ancien siège du bailliage, a conservé sa salle de tribunal avec le mobilier d’époque et une tenture aux fleurs de lys du XVIIIème siècle.
Lyons a aussi conservé la magnifique halle au cœur du village qui date du même siècle.
Aujourd’hui, le village de Lyons-la-forêt est reconnu parmi les plus beaux villages de France. Il a été également classé “station verte”.
Il accueille plus de 800 habitants et représente une icône du charme normand. Nous pouvons y retrouver des bâtisses anciennes à colombages et briques, des paysages vallonnés, ainsi qu’un environnement propice à des escapades nature à pied, à vélo ou encore à cheval.
2. La forêt domaniale de Lyons
2.1 La forêt dans sa globalité
La forêt domaniale de Lyons-la-forêt qui est un fabuleux patrimoine naturel, constitue actuellement l’une des plus belles hêtraies d’Europe qui s’étend sur plus de dix mille sept cents hectares.
Elle est réputée pour ses arbres à haut fût lui donnant un aspect “ cathédrale” qui impressionne dès le premier regard.
La forêt domaniale de Lyons est gérée par l’Office National des Forêts dont le siège de l’unité territoriale Lyons-Vexin-et-Bray est à Lyons-la-forêt. Les techniciens forestiers qui composent l’équipe placée sous la responsabilité d’un ingénieur forestier (à Lyons, Emmanuel Boivin, acteurs rencontrés, cf partie 3), se répartissent le suivi du territoire.
La majeure partie des travaux est mise en œuvre par les ouvriers sylviculteurs et les chauffeurs de tracteur de l’agence de travaux de l’ONF de Haute-Normandie, sous la responsabilité du conducteur de travaux.
L’activité est saisonnière, rythmée par les martelages (opération consistant à marquer avec le marteau forestier les arbres à abattre ou à réserver dans une coupe, cela demande une certaine connaissance des différentes espèces et des différentes étapes de la croissance de celles-ci), la chasse, les travaux de plantation l’hiver, l’entretien du domaine et des infrastructures, les prises de mesures sur les peuplements, les prévisions de travaux et de congés de l’année suivante. Sans oublier les missions d’accueil du public (compliquées suite au COVID 19), de surveillance et de protection de l’environnement toute l’année ( surveillance des différents arbres : états de santé, champignons, évolution, etc…) .
Toutes ces tâches répondent à la politique forestière nationale qui est essentiellement basée sur la gestion durable du patrimoine boisé et qui a pour but de mettre en valeur le patrimoine forestier sans oublier les personnes qui y contribuent , en rapport avec le document d’aménagement en vigueur et les engagements de la gestion durable de l’ONF.
La forêt de Lyons assure une part importante de la production de hêtre en Haute-Normandie.
Les bois de qualité sont transformés dans la région ou exportés vers l’Asie. Le bois d’industrie (issu des premières coupes dans les jeunes futaies) est maintenant transformé en plaquettes pour alimenter les chaufferies régionales. Le bois de bûche transformé connaît un nouveau développement pour les entreprises locales en relation avec l’augmentation du coût des énergies fossiles. Pour sa production, la forêt de Lyons contribue notablement à l’activité économique du territoire.
Lyons et sa forêt ont traversé les siècles en parfaite harmonie. Cependant cela n’a pas empêché des changements radicaux depuis l’origine de l’histoire de la Normandie.
En effet, durant les années d’après-guerre, des résineux sont introduits en forêt, notamment dans les zones détruites par les bombardements. Cette opération a été financée par le Fond Forestier National.
De 1960 à 1985, un dépérissement de la forêt est constaté: les hêtres sont attaqués.
Les causes sont multiples : conditions météorologiques à la fin des années 50, hêtraie monospécifique vieillissante, mais aussi la présence du Nectria qui est un champignon véhiculé par la cochenille.
Le volume d’arbres malades récoltés par les forestiers représente jusqu’à 50 % de la récolte annuelle.
En 1981 la pépinière des Bordins est transformée en arboretum, l’ouverture au public s’est faite en 1994.
L’aménagement (1989 – 2003) prévoit un renouvellement de la forêt principalement en chênes sessiles par plantation. Le parcellaire actuel est mis en place.
Les réserves biologiques domaniales du Bois du Gouffre et du Mont du Frêne sont créées et la gestion est pilotée par un comité scientifique. Comme pour tous les espaces protégés, elle a une mission de protection (faune, flore et autres ressources naturelles).
Mais une réserve biologique domaniale a également un objectif éducatif : observation scientifique et sensibilisation du public.
L’aménagement 2004 – 2023 prévoit un renouvellement de la forêt au ⅔ par régénération naturelle de hêtres, le tiers restant par plantation de chênes sessiles, résineux et feuillus divers.
La surface annuelle à renouveler pendant cette période est de 90 hectares.
Voici quelques photos des monuments historiques croisées lors de nos sortie
Située sur la face atlantique, la forêt de Lyons a subi plusieurs perturbations climatiques au fil des siècles. Voici quelques dates importantes qui ont marqué son histoire et influencé l’aspect des peuplements de la forêt de Lyons.
- 1519 : ouragan qui a détruit près de 3000 hectares entre Lyons et Gisors
- 1876 : ouragan qui détruit 44 000 m3
- 1929 à 1930 : tempête qui détruit 26 000 m3
- 1957 : ouragan qui détruit 47 000 m3 en 10 min (arbres devenus des volis)
- 1984 : tempête qui détruit 360 000 m3
- 1987 : tempête qui détruit 190 000 m3
- 1990 : tempête qui détruit 240 000 m3
- 1999 : tempête LOTHAR qui détruit 150 000 m3
Pendant notre étude, nous avons pu croiser des arbres renversés par les tempêtes.
Encore aujourd’hui la forêt de Lyons fait face à des tempêtes ou des ouragans.
Notons que l’Office National des Forêts récolte en une année environ 80 000 m3 d’arbres dans la forêt de Lyons.
2.2 Premier acteur rencontré
En premier lieu, nous avons rencontré un ingénieur forestier de l’ONF, également président de l’association HAUGR (Association du patrimoine culturel historique et naturel des Hogues en Lyons), Emmanuel Boivin.
Il nous a consacré énormément d’heures, malgré son emploi du temps très chargé, en nous montrant et expliquant les différents aspects de la forêt comme évoqués précédemment (hêtraie, plantation, plan de gestion, accueil, etc…).
Il nous a détaillé les plans de gestion pour la forêt de Lyons en nous fournissant des documents tels que le DOCOB (Document d’objectifs) de Lyons (voir définition ci-dessous).
Le DOCOB est réalisé en 3 grandes parties :
– Description du site : inventaire et cartographie des habitats naturels et des espèces.
– Analyse des enjeux environnementaux et socio-économiques et définition des objectifs de conservation du site (espèces intéressantes, ZNIEFF et Zone Natura 2000)
– Propositions des mesures de gestion (entretien des arbres, sélection et coupe pour le commerce, nouvelles plantations etc..).
“Le document d’objectifs (DOCOB) rapporte l’état de conservation des habitats et des espèces ayant justifié la désignation du site Natura 2000. Il établit leurs localisations ou leurs répartitions sur le site. Il constitue également le plan de gestion du site Natura 2000.”
Dans le métier depuis plusieurs années maintenant il a pu nous retracer l’histoire de la forêt, que ce soit au niveau des plantations, de la gestion mais aussi des différentes espèces remarquables du site.
“Nous avons ici, un arbre, qui a maintenant une centaine d’années, il est très connu grâce à sa particularité: cette boule au niveau du tronc. Monsieur Boivin nous explique que depuis maintenant quelques années, de plus en plus d’arbres sont touchés par un champignon qui cause des malformations chez les arbres.”
Il nous a aussi évoqué un projet pour l’avenir de la forêt en nous montrant un dossier nommé “ La forêt de Lyons dans 50 ans” rédigé par ses soins.
Ce dossier évoque l’évolution des différentes espèces de Lyons-la-forêt, mais cela ne reste que des théories. Cela nous a tout de même permis de voir d’un œil plus attentif les différentes espèces qui nous entouraient.
2.3 Analyse, mesures de gestion
La part de hêtres est en baisse constante car les forestiers ont comme souci de diversifier la production pour diminuer les risques liés aux aléas climatiques ou économiques. La vocation feuillue du massif est toutefois réaffirmée.
En 2005, la forêt de Lyons comptait 1000 ha de plus de 150 ans et 1300 de plus de 120 ans. Aujourd’hui il n’y a plus que 200 ha de plus de 150 ans (chênes ou hêtres) et 1500 ha de 120-150 ans.
Une zone de la forêt est classée en réserve intégrale (zone de recherche), Natura 2000 : Les habitats classés (hêtraie à houx et jacinthe) deviennent rares.
Le hêtre cède la place au chêne.
Le mélange des essences est recherché par les forestiers.
Une partie de la forêt est en “irrégulier” (diversité des diamètres, des essences sur la parcelle) ce qui favorise une meilleure “ résilience” (capacité à résister aux aléas) de la forêt.
Les milieux diversifiés sont favorables aux oiseaux dont la présence se maintient sauf quelques espèces migratrices qui sont devenues très rares (ex: tourterelle des bois) .
De plus, concernant la faune, la population de cerf est en difficulté (moins d’échanges possibles entre les grands massifs de Gisors, Vernon, Thelles et Eawy) car leur espace vital et les zones de tranquillité ont été réduits.
Concernant la gestion de la forêt, des suivis en continu de son état sont mis en place. Des outils satellites sont installés afin de suivre les sécheresses ou le dépérissement.
L’ensemble du massif est couvert par un réseau de placettes de suivi de la forêt : sol, peuplement et faune. Ce suivi complémentaire des données satellites est utilisé par les chercheurs et les gestionnaires.
Dans la forêt de Lyons, la chasse est considérée comme un acte de gestion essentiel (protection des cultures et du renouvellement de la forêt), la régulation des grands ongulés (gibiers et nuisibles) continue de se faire par l’homme sauf pour les petits mammifères et gibiers tels que le lièvre ou la bécasse qui s’autorégulent. L’introduction de prédateur comme le loup est impossible car l’espace vital est insuffisant et il y aurait une incompatibilité avec la densité de population.
3. Les autres acteurs rencontrés
Les différentes rencontres que nous avons pu faire nous ont permis de mieux comprendre l’évolution du village, de la forêt, ainsi que celle de la commune. Nous avons pu constater une grande évolution, que ce soit au niveau des projets environnementaux (aménagement de la forêt, plantation, coupe de certaines espèces pour le commerce etc…), des loisirs, de la population, ou encore du tourisme.
Nous avons par la suite rencontré, à plusieurs reprises, une habitante de Lyons-la-Forêt, retraitée depuis plusieurs années, Lise Wetzel, qui a consacré une grande partie de sa vie au village de Lyons et sa forêt.
Ancienne présidente de l’association “ Les amis de Lyons ”, elle nous a reçu chez elle où nous avons pu discuter de son passé à Lyons, consulter des documents et comprendre l’évolution de la vie de Lyons du XVIIIe siècle.
Lors de ses années en tant que présidente d’association de Lyons elle a étudié aussi la forêt et mené des conférences sur le patrimoine et sur la forêt de Lyons.
“ A partir du XVIIème siècle, les artistes succèdent aux seigneurs et font de Lyons une destination mondaine : Isaac de Benserade, poète à la cour de Louis XIV s’y installe, tout comme plus tard Maurice Ravel. Leurs imposantes demeures aux façades hourdis de briques ou de pans de bois comptent parmi les plus beaux témoignages du patrimoine architectural de Lyons.”
Lise Wetzel fait partie de la famille Dollfus, son oncle Jean Dollfus, géographe et peintre, a dessiné la première carte de Lyons-la-forêt notifiant les espèces remarquables. (Ci-dessous).
Elle nous a raconté que Lyons était un petit village d’artisans comprenant des charpentiers, des menuisiers, des sabotiers, des bûcherons et des petits commerces. On y trouvait principalement des artisans, des élevages et des fermes.
Maintenant nous retrouvons des métiers comme bûcherons accompagnés de nouvelles professions telles que sylviculteurs, débardeurs (transport du bois abattu des forêts) et chauffeurs grumiers.
Au XVIIe siècle, les maisons étaient assez vastes et coupées en petits espaces. Maintenant ces maisons sont regroupées et forment de grandes demeures. Nous avons pu le constater en visitant sa maison.
Suite à l’arrivée des “Artistes”, comme les nomme Lise Wetzel, Lyons se divise peu à peu en deux parties. D’un côté les artisans et de l’autre les artistes. Cependant cela convenait à tous car ces deux “ classes” vivaient de manière complémentaire et en harmonie.
Elle nous a également conté l’évolution des fêtes à Lyons comme la fête du feu de la Saint-Jean. Auparavant tous les cultivateurs apportaient leurs branchages et allumaient ce grand feu de plusieurs mètres de haut.
Malheureusement elle n’a plus sa place à Lyons depuis peu car celle-ci est considérée comme trop coûteuse, chronophage mais surtout dangereuse. Il est en effet impossible de la sécuriser correctement.
Les forestiers s’investissaient énormément pour cet événement, aujourd’hui, l’ONF considère que cet événement ne vaut plus la peine de s’investir autant.
Nous pouvons voir sur cette photo d’époque la manière dont les trois pyramides étaient faites, lors du feu de la Saint-Jean
Nous avons eu la chance d’être reçues dans le bureau du maire, à la mairie, afin de partager une matinée entière avec Thierry Plouvier.
Conseiller municipal de Lyons-la-forêt depuis 1983, maire depuis 2008, Monsieur Plouvier se bat depuis plus de trente ans pour son village de naissance. Il a pu nous raconter l’histoire de son village et de son investissement (maintenir l’apparence du village et l’urbanisation en dehors du village).
“Lyons est un village remplie d’histoire…, en traversant les siècles accompagné de sa forêt et de son architecture témoin d’une histoire singulière, Lyons la forêt est un village incontournable, un lieu d’échange au patrimoine bien préservé. Mon objectif est avant tout de conserver l’histoire et le site tout en le faisant évoluer.“
Monsieur le maire nous a conté l’histoire de Lyons depuis son commencement tout en passant par les aspects économiques, environnementaux, touristiques ou encore esthétiques. Il nous a apporté de nombreux documents concernant la ville de Lyons comme le PLU datant de 2014 (voir ci-dessous) mais également bien d’autres cartes et documents concernant la forêt.
En 1993, en tant que maire adjoint à l’époque, Thierry Plouvier a fait un plan urbanisé de Lyons. Sur 17 hectares “urbanisables” seulement quatre hectares sont devenus une zone dite “ urbanisée”.
“ Le but était, et est toujours, de préserver un maximum la nature tout en évoluant. Beaucoup de pédagogie concernant la préservation du paysage et du patrimoine a été menée afin pour pouvoir se démarquer des autres villages”
Voici un plan de l’organisation de l’espace communal de Lyons-la-forêt qui permet de visualiser les différents espaces :
Avant 1967, l’urbanisme dans la commune dépendait du bon vouloir du maire, sous le contrôle de l’État via le règlement collectif.
Depuis 1967 les communes auraient dû se doter d’un plan d’occupation des sols (POS). Cette disposition est cependant contraignante et de nombreuses communes ne l’avaient pas adopté.
Or le plan d’occupation des sols a permis une prise de conscience collective, afin de mettre un terme à la dispersion de l’habitat (hameaux, dents creuses, etc…). Il a permis l’observation et la réflexion autour des terrains ainsi qu’une prise de conscience des coûts importants des aménagements supportés par les collectivités.
En 2000, la loi de solidarité et renouvellement urbain (SRU) a remplacé les plans d’occupation des sols (POS) par les plans locaux d’urbanisme (PLU).
Le plan d’aménagement de développement durable (PADD) est un document qui permet d’imaginer la commune sur plusieurs années. Ceci a favorisé la réussite du PLU.
Le PLU se compose d’un rapport de présentation, d’un graphique et enfin d’un règlement. Lyons-la-forêt a approuvé son PLU le 05/09/2014 et a sévèrement renforcé ses contrôles afin de répondre au caractère touristique de la commune.
En effet, Monsieur le maire nous a expliqué qu’au plan local, il a fallu ces 40 dernières années prendre en compte le vieillissement de la population, maintenir les commerces et services de Lyons, équiper le village, maintenir un service public de proximité et enfin mutualiser les moyens avec les autres communes (syndicats, communauté de communes).
Aujourd’hui, les mesures appliquées sont en cohérence et en harmonie.
“ Chaque volonté de travaux au sein du village de Lyons doit d’abord m’être exposé, avant tout commencement. Chaque habitant voulant modifier sa maison doit me contacter pour une concertation car il est important de ne pas défigurer le village de Lyons pour qu’il puisse continuer à monter en gamme et à garder ses racines. Nous trouvons toujours des arrangements afin que tout le monde soit content. Nous sommes situés loin de tout, en pleine nature. Notre village n’a pas subi la révolution industrielle. Nous avons également échappé aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Mis à part quelques aménagements historiques, Lyons-la-Forêt est resté dans son jus depuis sa création au Moyen Âge. Mais au-delà de cet aspect « chanceux », les équipes municipales successives ont fait beaucoup pour préserver le caractère du village.”
Dans les années 80-90, lorsque la communauté de communes a créé les “zones d’activités” (zones industrielles), Lyons la forêt a tout de suite refusé, préférant conserver son authenticité et favoriser les petits commerces.
Cela a valu au village de nombreux titres, notamment en 1996 ou Lyons a été élu l’un des « plus beaux villages de France » ou encore le titre de « village fleuri » (4 fleurs) et enfin celui de « station verte ». Ce dernier titre est un label d’écotourisme car le village développe des initiatives durables, en faveur d’une nature respectée et préservée, propose une offre complète d’activités en lien avec un patrimoine naturel, culturel ou historique, s’engage dans un tourisme de proximité à la fois humain et respectueux du territoire et valorise les attraits naturels du territoire).
Lyons-la-forêt a conservé les monuments historiques en les restaurant, en aménageant également un square qui était encore il y a 15 ans une friche.
Nous avons également rencontré le directeur Olivier Blanchard de l’association ALSAF( Association de sauvegarde des abords de la Lévrière et de la forêt de Lyons) qui travaille en collaboration avec l’ONF.
Son association mène plusieurs interventions comme l’animation, la sensibilisation, la sauvegarde et la restauration mais aussi de nombreuses actions comme le nettoyage des marres, l’étude des fossiles etc…
Il nous a éclairées sur les méthodes d’interview à adopter et nous a également informé des projets et actions de l’association.
Chaque année l’association organise une traversée de crapauds (espèce rare et protégée dans la région). Les routes sont barrées et des bâches sont disposées afin de permettre aux crapauds de traverser sans encombre.
L’ALSAF a pour projet, l’année prochaine, de concevoir une maquette virtuelle (sur ordinateur) de la commune afin de sensibiliser les habitants sur l’environnement et les espèces du site.
4. Nos inventaires
Afin de réaliser nos inventaires, que ce soit floristique ou faunistique, nous avons appliqué certains protocoles.
Nous avons choisi un protocole commun pour les deux inventaires : la méthode du transect.
Méthode du transect : sur un périmètre et une distance choisie au préalable, nous observons toutes les espèces que nous croisons entre notre point de départ (point A) et notre point d’arrivée (point B). Après avoir réalisé des allers-retours entre nos points A et B, nous avons pu recenser un certain nombre d’espèces. Nous avons établi ce protocole sur différentes zones afin de pouvoir rencontrer et recenser un maximum d’espèces.
Pour l’avifaune, nous avons également fait des points d’écoute à différents endroits et moments de la journée (minuit, 1h, 2h, 3h et 5h du matin et après-midi). Nous nous sommes également postées à des endroits stratégiques (passage d’animaux, zone de chasse, champs, plaines) afin de pouvoir observer la faune sauvage.
4.1 Notre inventaire floristique
Famille | Nom vernaculaire | Nom scientifique |
Amanitaceae | Amanites tue-mouche | Amanita muscaria |
Cantharellaceae | Girolles | Cantharellus cibarius |
Cantharellaceae | Trompettes de la mort | Craterellus cornucopioides |
Morchellaceae | Morilles comestibles | Morchella |
Boletaceae | Bolets bais | Xerocomus badius |
Boletaceae | Cèpes des pins | Boletus pinophilus |
Fagaceae | Chêne rouge | Quercus rubra |
Dennstaedtiaceae | Fougère aigle | Pteridium aquilinum |
Oxalidaceae | Oxalis petite oseille | Oxalis acetosella |
Rosaceae | Ronce ( commune) | Rubus fruticosus |
Liliaceae | Jacinthe des bois | Hyacinthoides non-scripta |
Pinaceae | Epicéa commun | Picea abies |
Pinaceae | Pin sylvestre | Pinus sylvestris |
Fagaceae | Chêne pédonculé | Quercus robur |
Fagacées | Hêtre commun | Fagus sylvatica |
Tiliaceae | Tilleul commun | Tilia ×europaea |
Rosacées | Aubépine | Crataegus monogyna |
Salicaceae | Saule commun | Salix alba |
Betulaceae | Aulne glutineux | Alnus glutinosa |
Oleaceae | Frêne commun | Fraxinus excelsior |
Betulaceae | Charme | Carpinus betulus |
Sapindaceae | Marronnier commun | Aesculus hippocastanum |
Sapindaceae | Epicéa de Sitka | Picea sitchensis |
Fagaceae | Chêne sessile | Quercus petraea |
Fabaceae | Robinier faux-acacia | Robinia pseudoacacia |
Rosaceae | Merisier vrai | Prunus avium |
Betulaceae | Bouleau pubescent | Betula pubescens |
Aceraceae | Erable Sycomore | Acer pseudoplatanus |
Aceraceae | Erable Plane | Acer platanoides |
Aceraceae | Erable champêtre | Acer campestre |
Rosaceae | Ronce framboisier | Rubus idaeus |
Caprifoliaceae | Sureau yèble | Sambucus ebulus |
Apiaceae | Sanicle d’Europe | Sanicula europaea |
Asteraceae | Séneçon des forêts | Senecio sylvaticus |
Rosacées | Alisier | Sorbus torminalis |
Lamiaceae | Epiaire des Alpes | Stachys alpina |
Caryophyllaceae | Stellaire des fanges | Stellaria alsine |
Taxaceae | If commun | Taxus baccata |
Veronica montana | Véronique des montagnes | Veronica montana |
Asclepiadaceae | Dompte venin officinal | Vincetoxicum hirundinaria |
Saxifragacées | Dorine à feuilles alternes | Chrysosplenium alternifolium |
Renonculacées | Anémone fausse renoncule | Anemone ranunculoides |
Scrofulariacées | Digitale pourpre | Digitalis purpurea |
Poacées | Brome dressé | Bromus erectus |
Brassicacées | Cardamine bulbifère | Cardamine bulbifera |
Cypéracées | Laîche étoilée | Carex echinata |
Orchidacées | Céphalanthère rose | Cephalanthera rubra |
Astéracées | Gnaphale des forêts | Gnaphalium sylvaticum |
Osmundaceae | Osmonde royale | Osmunda regalis |
Polypodiaceae | Polypode commun | Polypodium vulgare |
Rosaceae | Alchémille vert jaunâtre | Alchemilla xanthochlora |
Gentianaceae | Erythrée élégante | Centaurium pulchellum |
Onagraceae | Epilobe rosé | Epilobium roseum |
Poaceae | Orge des bois | Hordelymus europaeus |
Juncaceae | Jonc bulbeux | Juncus bulbosus |
Campanulaceae | Raiponce en épi | Phyteuma spicatum |
Scrophulariaceae | Molène lychnite | Verbascum lychnitis |
Poaceae | Agrostide des chiens | Agrostis canina |
Solanaceae | Belladone | Atropa bella-donna |
Cyperaceae | Laîche des lièvres | Carex ovalis |
Cyperaceae | Laîche pendante | Carex pendula |
Cyperaceae | Laîche maigre | Carex strigosa |
Orchidaceae | Céphalanthère à grandes feuilles | Cephalanthera damasonium |
Saxifragaceae | Dorine à feuilles opposée | Chrysosplenium oppositifolium |
Clusiaceae | Androsème | Hypericum androsaemum |
Fabaceae | Gesse des bois | Lathyrus sylvestris |
Boraginaceae | Grémil officinal | Lithospermum officinale |
Dryopteridaceae | Polystic à aiguillon | Polystichum aculeatum |
Salicaceae | Saule à oreillettes | Salix aurita |
Ulmaceae | Orme des montagnes | Ulmus glabra |
Poaceae | Agrostide géante | Agrostis gigantea |
Blechnaceae | Blechnum en épi | Blechnum spicant |
Poaceae | Brome rude | Bromopsis ramosa |
Campanulaceae | Campanule gantelée | Campanula trachelium |
Brassicaceae | Cardamine flexueuse | Cardamine flexuosa |
Cornaceae | Cornouiller mâle | Cornus mas |
Scrophulariaceae | Digitale jaune | Digitalis lutea |
Cyperaceae | Éléocharide des marais | Eleocharis palustris |
Orchidaceae | Epipactis à larges feuilles | Epipactis helleborine |
Poaceae | Fétuque géante | Festuca gigantea |
Poaceae | Fétuque hétérophylle | Festuca heterophylla |
Rhamnaceae | Bourdaine | Frangula alnus |
Cistaceae | Hélianthème | Helianthemum nummularium |
Hypericaceae | Millepertuis perforé | Hypericum perforatum |
Hypericaceae | Millepertuis à quatre ailes | Hypericum tetrapterum |
Juncaceae | Jonc articulé | Juncus articulatus |
Juncaceae | Jonc aggloméré | Juncus conglomeratus |
Juncaceae | Luzule multiflore | Luzula multiflora |
Primulaceae | Lysimaque des bois | Lysimachia nemorum |
Primulaceae | Lysimaque nummulaire | Lysimachia nummularia |
Lamiaceae | Menthe des champs | Mentha arvensis |
Poaceae | Molinie bleue | Molinia caerulea |
Caryophyllaceae | Malaquie aquatique | Myosoton aquaticum |
Orchidaceae | Ophrys mouche | Ophrys insectifera |
Liliaceae | Parisette à quatre feuilles | Paris quadrifolia |
Apiaceae | Boucage élevé | Pimpinella major |
Primulaceae | Primevère élevée | Primula elatior |
Grossulariaceae | Groseillier épineux | Ribes uva-crispa |
4.2 Notre inventaire faunistique
Nous n’avons malheureusement pas pu voir toute la faune ci-dessous mais nous nous sommes fait aider par Mr Boivin.
Famille | Nom |
Arachnide | Tique |
Tabanidés | Taon des pluies |
Forficulidae | Forficule |
Sciuridés | Ecureuil roux |
Mustélidés | Fouine d’Europe |
Mustélidés | Belette |
Mustélidés | Hermine |
Mustélidés | Putois |
Gliridés | Lérot commun |
Gliridés | Muscardin |
Cricetidés | Campagnol roussâtre |
Cricetidés | Campagnol souterrain |
Cricetidés | Campagnol des champs |
Cricetidés | Campagnol agreste |
Cricetidés | Rat musqué |
Muridés | Rat des moissons |
Muridés | Mulot gris |
Muridés | Surmulot |
Muridés | Souris grise |
Léporidés | Lièvre d’Europe |
Léporidés | Lapin de garenne |
Mustélidés | Martre commune |
Canidés | Renard roux |
Mustélidés | Blaireau européen |
Cervidés | Cerf élaphe |
Cervidés | Chevreuil d’Europe |
Suidés | Sanglier |
Sittidae | Sittelle torchepot |
Corvidés | Geai des chênes |
Fringillidés | Pinson des arbres |
Picidés | Pic Epeiche |
Picidés | Pic vert |
Picidés | Pic noir |
Strigidés | Chouette Hulotte |
Erinacéidés | Hérisson d’Europe |
Talpidés | Taupe d’Europe |
Soricidés | Musaraigne couronnée |
Soricidés | Musaraigne Pygmée |
Soricidés | Crocidure musette |
Vespertilionidés | Pipistrelle commune |
Vespertilionidés | Sérotine commune |
Vespertilionidés | Vespertilion de Daubenton |
Géotrupidae | Géotrupe |
Les espèces remarquables / disparues
Arbres remarquables : Il y en a peu, les derniers survivants de la futaie cathédrale disparaissent peu à peu. La relève est encore jeune mais la population s’y intéresse de plus en plus.
La majorité a malheureusement subi un changement climatique trop violent, ce qui n’a donc pas permis leur adaptation. Les arbres restants ont attrapé des champignons et des maladies qui ont poussé l’espèce à la disparition.
5. Projets de la commune et de la communauté de communes
Du côté de la commune :
Lyons a tout misé depuis 50 ans sur le tourisme.
Depuis la création de l’office du tourisme dans les années 50, le centre de Lyons s’est piétonnisé de manière accrue. Lyons a également obtenu une signalétique jusque vers l’autoroute A13. Les communes voisines se sont impliquées pour ce petit village très apprécié.
Du côté de la Communauté de communes :
Depuis février 2019, la Communauté de communes de Lyons Andelle élabore le futur “Plan climat air énergie territorial” (PCAET) avec l’aide des forces du territoire ayant souhaité y participer.
La démarche de ce plan vise à élaborer un diagnostic des caractéristiques, afin de construire un projet à une échelle appropriée, celle d’un bassin de vie.
Pour ce faire, des données ont été récoltées auprès d’organismes spécialisés (observatoire régional énergie climat air de Normandie, Atmo Normandie, les gestionnaires réseaux énergie, etc…) pour mieux connaître l’activité du territoire sur les thématiques de la consommation et la production d’énergies mais également sur les émissions de gaz à effet de serre, les polluants atmosphériques et le potentiel de développement des énergies renouvelables.
Ce diagnostic a permis d’identifier des enjeux auxquels il était nécessaire de répondre pour limiter l’impact local du changement climatique. Dans le respect des objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte, ces constats ont permis d’orienter la stratégie de la Communauté de communes de Lyons-Andelle, les objectifs ci-dessous ont été votés lors du conseil communautaire du 7 novembre 2019.
La baisse de consommation d’énergie a été répartie par secteurs, le transport et le résidentiel étant ceux pour lesquels les économies d’énergie doivent être plus ambitieuses.
Afin d’atteindre ces objectifs à l’horizon de 2030 puis 2050, une feuille de route a été fixée autour de cinq axes :
- Des déplacements optimisés en favorisant les modes actifs (marche et vélo) et des pratiques partagées ;
- Une rénovation énergétique performante sur des logements les plus énergivores ;
- Un partenariat avec le secteur industriel et agricole pour favoriser les pratiques vertueuses ;
- Un développement diversifié des énergies renouvelables et de récupération et en particulier du bois-énergie, tout en respectant les enjeux environnementaux ;
- Un territoire résilient face aux enjeux du changement climatique par un aménagement et des pratiques adaptées.
En attendant l’adoption définitive du PCAET, la communauté de communes souhaite mettre en place des actions de sensibilisation au travers de ses différents événements mais surtout communiquer sur les pratiques vertueuses déjà en place sur le territoire.
6. Les limites de l’étude
Durant cette période de stage de deux mois au sein de Lyons-la-forêt, nous avons vu au fil des semaines nos objectifs et nos envies évoluer. Au fur et à mesure des rencontres que nous avons menées, cela nous a amené à étudier plus en profondeur l’histoire passionnante de Lyons-la-Forêt.
Nous avons également, comme c’était notre objectif principal, mené un inventaire sur une durée équivalente à deux semaines. Nous avons bénéficié de l’aide de différentes personnes qui ont pu enrichir nos inventaires. Nous avons fait des recherches sur chaque espèce que nous avons trouvée, pour voir leurs caractéristiques, leurs fleurs, leur répartition sur le territoire français et pour nous assurer de la validité de nos découvertes, comme nous l’ont enseigné nos professeurs durant notre première année.
Bien entendu, nous ne sommes pas des professionnelles, c’est pourquoi certaines espèces peuvent manquer à l’appel.
Ayant de nombreux objectifs tels que réaliser un rapport complet sur différents aspects de la commune, nous sommes passées à côté de nombreuses espèces que nous ne sommes pas parvenues à identifier. De plus n’étant pas présentes toute l’année, côté flore, certaines espèces ont fleuri avant ou après notre stage ce qui a rendu leur identification beaucoup plus difficile.
Il conviendrait de creuser cet aspect plus en détail, faire un inventaire complet sur la totalité d’une année pour identifier le plus d’espèces possible. Nous avons pu discuter de la complexité de l’exercice d’un inventaire avec monsieur Boivin et le maire de Lyons, qui nous ont rassurées sur le fait que, réaliser un inventaire complet de cette commune pouvait prendre plusieurs années.
L’intérêt principal de cette mission était de réussir à faire un inventaire floristique et faunistique le plus complet possible, tout en rencontrant les différents acteurs locaux de la commune.
Nous avons par la suite décidé de suivre nos ambitions, en nous plongeant davantage dans l’histoire de Lyons afin de pouvoir présenter ce village de façon complète.
Malheureusement, notre stage s’est déroulé à la suite du confinement (à cause de la COVID-19) ce qui a rendu les déplacements, les rencontres et parfois les accès à différents lieux impossibles. Cela a été un handicap assez important lors de notre stage.
7. Reconquête paysagère
D’un point de vue général sur la commune, nous avons trouvé des déchets illicites, qui ont été tout de suite repérés. Quelques jours plus tard des panneaux indiquant les sanctions ont été instaurés. Malgré quelques déchets nous n’avons fait face à aucun problème sanitaire important.
Selon nous, Lyons-la-forêt est un exemple parfait d’un village respectueux de l’environnement et de son histoire. Ses maisons normandes anciennes à colombages et briques, ses paysages vallonnés composés principalement de hêtres n’ont pas besoin de subir de modifications anthropiques.
De plus, le maire Thierry PLOUVIER refuse de laisser l’urbanisation envahir la commune, pour garder l’harmonie de Lyons-la forêt comme petit village naturel, historique et agricole.
Aujourd’hui, nous n’avons pas de reconquête paysagère à proposer.
Lyons-la-forêt n’est pas encore menacé par l’urbanisation qui viendrait perturber ses beaux paysages. Par ailleurs, le village se trouvant au beau milieu de la forêt, celle-ci domine le paysage sans le perturber. Les espèces animales ou végétales qui ont un statut de conservation vulnérable, se trouvent sur des zones à intérêt faunistique et floristique de type I et II et dans les directives “habitats” de Natura 2000. L’esthétique, elle, est maintenue par l’ONF. Cet acteur ne pense pas changer sa gestion pour les futures années qui consiste à faire un suivi par satellite pour étudier les sécheresses ou le dépérissement. Des chercheurs et gestionnaires apportent également un suivi complémentaire des données satellites.
8. Anecdotes !
Lyons fait son cinéma :
Le patrimoine est si bien préservé que Lyons a inspiré de nombreux artistes, notamment des cinéastes, comme Claude Chabrol. Il y tourna son film “ Mme Bovary” en 1990, il fit ériger une fontaine sur la place, qui malheureusement fut vite dégradée par les intempéries, car bâtie en plâtre.
Cependant les Lyonsais ont alors ouvert une souscription pour la remplacer. Le bassin actuel atteste le souvenir qu’ils ont gardé de ce tournage auquel de nombreux habitants ont participé, dont les cousines de Lise Wetzel !
Lise Wetzel et son mari ont pu assister à toutes les scènes depuis leur maison, ont pris quelques photos et ont conservé quelques articles de presse de l’époque :
Voici l’équipe de tournage du film. Nous pouvons voir en arrière plan les boutiques et la halle de Lyons.
Lyons à travers le monde :
Un groupe de chercheurs tokyoïtes a entamé une prospection en France il y a quatre ans. Ils souhaitaient étudier l’environnement, le patrimoine, l’histoire et les paysages des villages français. Ils se sont appuyés sur le classement des plus beaux villages. Et pour des raisons pratiques, ils se sont concentrés sur ceux non loin de Paris.
Le maire de Lyons a été convié à des conférences au Japon pour parler du village de Lyons-la-Forêt. Pendant 4 ans, des étudiants de l’université de Tokyo ont mené cette étude.
9. Conclusion
Nous avons eu la chance, pendant deux mois, d’étudier la commune de Lyons-la-forêt et ses paysages. Une petite commune normande agréable avec son architecture, son histoire et bien évidemment sa magnifique forêt.
Cette commune comme nous avons pu le voir, regorge de biodiversité ce qui nécessite une gestion et des réglementations en faveur de la protection de la nature.
Il a été très enrichissant de rencontrer des acteurs qui ont un rôle important à jouer sur cette commune. Grâce à eux nous avons découvert des réglementations, des métiers, nous avons recueilli des avis sur les paysages, sur la ville, la nature ou encore sur l’urbanisation sans oublier les petites anecdotes historiques.
Pour résumer notre stage, nous pouvons affirmer que la commune de Lyons-la-forêt nous a offert plusieurs types de paysages, tous plus beaux les uns que les autres avec des histoires passionnantes. La commune fait au mieux pour réduire les impacts néfastes et conserver son environnement apprécié dans le monde entier.
Ce fut pour nous un stage très enrichissant.
10. Sources
Sites internets :
ONF Lyons la forêt : http://www1.onf.fr/enforet/lyons/explorer/decouverte/20130828-133101-774969/@@index.html
Communauté de communes Lyons Andelle : https://www.cdcla.fr/
Lyons Andelle tourisme : http://www.lyons-andelle-tourisme.com/
Les amis de Lyons : https://www.lesamisdelyons.com/
Eure tourisme: https://www.eure-tourisme.fr/
Chasse :https://www.chasse.onf.fr/domaine/foret-domaniale-de-lyons-la-foret/
INPN : https://inpn.mnhn.fr/accueil/index
Géoportail : https://www.geoportail.gouv.fr/carte
Bibliographie :
Edition du patrimoine de Lyons la forêt, Association de Lyons
Magazine municipal, Une année à Lyons la forêt, Mairie de Lyons
Rendez-vous nature ! Forêt de Lyons, ONF
Guide touristique de Lyons Andelle # 2019, Lyons andelle office du tourisme Lyons Andelle le Mag’, le magazine de la communauté de communes
Petit guide de la forêt de Lyons, ONF
Etude de cas forêt de Lyons, par L’ONF
Livre sur la forêt de Lyons consulté chez Lise Wetzel
Guide Delachaux, Insectes de France et d’Europe
Bible naturaliste, Identifier les animaux, Biotope Edition
Petite flore de France, Edition Belin
Interviews :
Maire de Lyons-la-forêt : Thierry PLOUVIER
ONF : Emmanuel BOIVIN
Directeur Association ALSAF : Olivier BLANCHARD
Habitante de Lyons : Lise WETZEL
Remerciements :
Nous tenons tout particulièrement à remercier Claude CAMILLI, de nous avoir permis de vivre cette expérience très enrichissante. Nous la remercions également pour sa gentillesse, pour le temps qu’elle nous a consacré et bien évidemment pour sa confiance en nous et dans notre mission au sein de son association “Paysages Reconquis”. Nous lui devons un stage passionnant en lien avec notre projet professionnel.
Nous remercions également Thierry PLOUVIER, le maire de Lyons-la-forêt qui nous a accordé de son temps malgré son emploi du temps chargé. Il s’est montré toujours passionné par notre mission et disponible pour nous recevoir à la mairie de Lyons.
Nos remerciements vont également aux secrétaires de la mairie de Lyons, qui ont su répondre à toutes nos questions et nous fournir toutes sortes de documents et coordonnées afin de nous aider dans notre étude.
Merci à Emmanuel BOIVIN, Responsable de l’Unité Territoriale de Lyons, Vexin et Bray au sein de L’ONF et également vice-président de l’association HAUGR, basée aux Hogues. Il s’agit de l’association du patrimoine et de l’environnement Canton de Lyons-la-Forêt qui organise des activités sur le thème de la nature.
Emmanuel BOIVIN est venu nous aider à plusieurs reprises, malgré sa charge de travail, en nous montrant les différents aspects de la forêt domaniale. Il nous a apporté beaucoup de connaissances sur la forêt de Lyons, la gestion des forêts de manière générale et nous a fourni de précieux documents pour nos recherches.
Nous remercions les interlocutrices de l’Office de tourisme de Lyons pour nous avoir éclairées sur le tourisme de la commune et avoir répondu à nos différentes questions sur le village.
Nos remerciements vont aussi à la Communauté de communes de Lyons Andelle, qui ont répondu à nos interrogations concernant leurs différents projets.
Nous remercions, le président de l’association de L’ALSAF (Association de sauvegarde des abords de la Lévrière et de la forêt de Lyons) de nous avoir accueillies afin de nous expliquer les buts, actions et projets de son association et nous avoir conseillé sur les méthodes à adopter lors d’interviews auprès des habitants de Lyons.
Nous remercions également Lise WETZEL, une habitante de Lyons-la-forêt et ancienne présidente de l’association “Les amis de Lyons”. Elle a eu la gentillesse de nous accueillir chez elle à plusieurs reprises pour discuter de son passé à Lyons, de l’évolution de son village. Nous avons pu bénéficier de documents d’époque qui nous ont été d’une aide incroyable. Elle a toujours été disponible dès que nous avions besoin d’aide. Cette rencontre était la plus touchante de notre stage.
Nous vous remercions tous pour votre temps, votre gentillesse et votre investissement envers notre mission, car nous avons rencontré des personnes passionnées et passionnantes qui nous ont permis de découvrir et d’apprendre énormément de choses.
Merci !