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43- Montcomroux-les-Mines – Droiturier 27 septembre 2018
Voici une vidéo retraçant la 43ème étape d’un cheminement à travers la France, de la frontière allemande au nord de Strasbourg à, ( peut-être un jour!), la frontière espagnole au sud de Perpignan. Dans cette longue marche, mon attention se porte en premier lieu sur les paysages, leur protection et leur reconquête éventuelle ainsi que sur la biodiversité et sa reconquête.
Lors de cette étape sur le GR 3 dans l’Allier, je traverse le Pays de Lapalisse, entre vallée de la Besbre et Montagne bourbonnaise au nord des Monts de la Madeleine. Il est question d’amadouvier, de châtaignier, de pierres à cupules et du maréchal de La Palice.
Voici le texte de cette vidéo:
Voici la vue qui s’offre à nous de notre hôtel du Donjon par cette radieuse matinée. Nous prenons le temps de converser avec la patronne dont nous traversons le salon privé pour nous rendre à la salle du petit déjeuner. J’aime qu’il reste des endroits non aseptisés comme celui-ci…
Retour en California à Montcombroux-les-Mines d’où mon trajet repart à travers le Pays de La Palisse dont le relief s’anime entre vallée de la Besbre et Montagne Bourbonnaise. Un panneau m’indique que ce pays forme la frontière entre pays d’Oc et pays d’Oïl, « nostable passage en Bourbonnais ».
Voici sans doute des amadouviers, des champignons mangeur de bois. Leurs imposantes fructifications en forme de consoles ne sont que la partie cachée de l’iceberg car le mycélium, formé d’un réseau de filaments, se développe dans le bois de cœur, le duramen, c’est-à-dire le bois central du tronc.
Au village de Bert dominé par l’église Saint-Laurent, Daniel retourne sur ses pas. Je longe alors une retenue puis traverse la Têche et grimpe par le vallon boisé des Gouttes Barres.
Je lis que ce châtaignier Castanca Sativa a plus de 300 ans, qu’il possède une circonférence de près de 10 m et une hauteur de 20 m, enfin que son tronc et son branchage forment des abris à toute une petite faune.
Bientôt je débouche sur un vaste plateau de bocages où mon regard se perd vers le sud en direction des Monts de la Madeleine.
Je franchis la départementale Gueugon – La Palisse et retrouve Daniel.
En passant ce matin à Bert, nous avons repéré un restaurant où Joss et Karine nous servent, avec élégance et bienveillance, des spécialités belges dans une salle chaleureuse au décor raffiné. « Nous sommes heureux de vivre au cœur d’un terroir que nous affectionnons », nous confient-ils.
Incroyable : Au loin, dans la brume, je devine la chaîne des Puys! Je me rapproche de l’Espagne !
Pour l’heure, je passe devant la ferme de Quirielle, véritable productrice de pneus Michelin.
Champs cultivés, prairies, bois, étangs et zones humides se succèdent.
« Bonjour toi !…oh, ton copain ! »
Dans ce paysage bocager, parsemé d’étangs se niche le village d’Andelaroche au creux de son vallon. C’est à Audin de Gléné que ce fief appartient dès 1292 et qu’il lèguera à sa famille, laquelle le gardera jusqu’au XVIème siècle.
Avant de poursuivre mon chemin, je fais une halte dans l’église Saint-Pierre dont le clocher est en ardoise. Son chœur est de style roman. Au-dessus de l’autel, une fresque représentant un Christ en majesté, a résisté au temps.
Il me reste quelques kilomètres à parcourir avant la fin de cette étape et donc de cette section de six jours. Je savoure encore le paysage qui a insensiblement changé depuis mon départ ce matin. Ce pays de Lapalisse est fortement boisé, les zones humides y sont nombreuses et les prairies ont repris des couleurs.
Evidemment, on connaît le maréchal de France La Palice pour avoir entendu l’expression : « Un quart d’heure avant sa mort, il était encore en vie » et donc on lui attribue tous nos truismes, nos « lapalissades ». Mais cette réputation qui lui colle à la peau est infondée. Jacques II de Chabannes, seigneur de La Palice, maréchal de François 1er, était un homme courageux. A sa mort, lors du siège de Pavie en 1525, ses soldats qui l’aimaient et l’admiraient ont écrit une chanson à sa mémoire :
Hélas, La Palice est mort,
Il est mort devant Pavie ;
Hélas, s’il n’était pas mort,
Il ferait encore envie
« Il ferait encore envie » et non il serait encore en vie. La consonne f a été confondue avec le s.
Aux abords de Droiturier, j’avise ce rocher à cupules nommé « le Peu » de granit rose qui porte plusieurs cuvettes avec des becs verseurs rendant possible l’écoulement. Pierre de sacrifices ou pierre de guérison, recueillant l’eau de pluie ? On ne sait.
C’est donc là, à Droiturier que mon trajet s’achève devant cet ancien prieuré bénédictin du 11ème et 12ème siècle, l’église Saint-Nicolas, qui fait partie de la fédération des sites clunisiens.
Par la route bordée de maisons à colombages, j’atteins Daniel et notre California.
Mais avant de prendre la direction de Lyon, nous faisons bien sûr, le détour par la ville de Lapalisse pour voir le château du maréchal. Quelle allure !