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Frain – Bourbonne-les-Bains
Lundi 21 mai 2018
Voici une vidéo retraçant la 24ème étape d’un cheminement à travers la France, de la frontière allemande au nord de Strasbourg à, ( peut-être un jour!), la frontière espagnole au sud de Perpignan. Dans cette longue marche, mon attention se porte en premier lieu sur les paysages, leur protection et leur reconquête éventuelle ainsi que sur la biodiversité et sa reconquête.
Le GR7 chemine aux marches de la Lorraine, de la Champagne et de la Franche-Comté, à l’extrême sud-ouest du département des Vosges, toujours sur l’ancienne voie romaine qui me conduit doucement vers la Haute-Marne jusqu’à Bourbonne-les-Bains. Il est question d’arbres avec la « La vie secrète des arbres » de Peter Wohlleben.
Voici le texte de cette vidéo:
Ce matin, nous laissons bien sûr le petit bus là où nous nous sommes retrouvés hier soir, c’est-à-dire à l’intersection de l’ancienne voie romaine nord-sud et de la départementale Frain-Martigny-les-Bains, aux marches de la Lorraine, de la Champagne et de la Franche-Comté, à l’extrême sud-ouest du département des Vosges . Le GR suit toujours notre voie antique et donc nous nous préparons mentalement à poursuivre notre chemin sur une piste totalement rectiligne, durant des kilomètres !
La brume se lève, le ciel s’éclaircit, des lambeaux de ciel bleu se déchirent et le soleil compatissant nous accompagne. Rien de plus pour nous rendre heureux…
La campagne vallonnée est simple, peu animée certes, mais plutôt joyeuse. Bien peu de compagnons pour nous saluer, si ce n’est nos fidèles amies les vaches, perpétuellement étonnées de nous voir passer.
La piste blanche, poudreuse, finit par buter sur une petite route perpendiculaire. Fini donc la voie romaine…
Daniel fait demi-tour ici et pour moi, à droite toute !
Le sentier s’élève légèrement, laissant sur sa droite le Mont des Fourches qui domine à 500 m d’altitude et se dirige vers le hameau d’Aureil Maison. Je traverse le Mouzon dont les eaux iront se jeter dans la Meuse, passe devant le lavoir et grimpe vers la jolie chapelle romane de Notre-Dame, une chapelle du 12ème siècle, coiffée de son amusant clocheton de bois. Je me pose quelques instants au pied de l’abside semi-circulaire, toute simple avec ses arcatures de plein cintre.
Daniel me rejoint vers cette ferme près de laquelle nous nous garons pour avaler le casse-croûte puis je repars en direction du Bois communal de Serqueux.
Dans son livre « La vie secrète des arbres », Peter Wohlleben nous interroge : « Mais pourquoi les arbres ont-ils un comportement social, pourquoi partagent –ils leur nourriture avec des congénères et entretiennent-ils ainsi leurs concurrents ? Pour les mêmes raisons que pour les sociétés humaines : à plusieurs la vie est plus facile. Un arbre n’est pas une forêt, il ne peut à lui seul créer des conditions climatiques équilibrées, il est livré sans défense au vent et à la pluie. A plusieurs en revanche, les arbres forment un écosystème qui modère les températures extrêmes, froides ou chaudes, emmagasine de grandes quantité d’eau et augmente l’humidité atmosphérique. Dans un tel environnement, les arbres peuvent vivre en sécurité et connaître une grande longévité. Pour maintenir cet idéal, la communauté doit à tout prix perdurer.
C’est le club vosgien que je retrouve ici avec ce panneau, ce club dont j’avais suivi le fléchage tant de fois dans les Vosges du nord puis dans les Vosges du sud. Bientôt je franchis la ligne virtuelle entre les départements et me retrouve dans celui de la Haute-Marne.
Je suis sans doute sur un chemin de Saint-Jacques de Compostelle si j’en juge par cette coquille Saint-Jacques.
Force et douceur de ce liseron capable de pousser à travers le goudron de la route… Le liseron est une espèce volubile : sa tige s’enroule autour de son support et c’est une plante mellifère : elle produit de belles quantités de nectar et de pollen.
Le GR débouche sur un parc aux arbres magnifiques qui domine la plaine de Bourbonne-les-Bains. En contrebas, on devine le village de Serqueux que je traverse en passant devant ses lavoirs plus ou moins bien tenus… puis devant son église et ses coquettes maisons typées : porche arrondi, perron de quelques marches et porte de cave à demi enterrée. Celle-ci, toute fleurie date de 1876.
Il ne me reste que quatre kilomètres à travers champs pour atteindre Bourbonne-les-Bains mais la chaleur est épuisante et c’est quasi fracassée que Daniel me récupère quand j’arrive enfin au but de cette longue étape. Nous y retrouvons notre camping.