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Saint-Flour – Faverolles
28 août 2019
Voici une vidéo retraçant la 59ème étape d’un cheminement à travers la France, de la frontière allemande au nord de Strasbourg à, ( peut-être un jour!), la frontière espagnole au sud de Perpignan. Dans cette longue marche, mon attention se porte en premier lieu sur les paysages, leur protection et leur reconquête éventuelle ainsi que sur la biodiversité et sa reconquête.
Dans cette étape, je repars de Saint-Flour et prend une direction sud par le GR 4 qui navigue entre Planèze, Margeride et Caldaguès, le pays de Chaudes-Aigues. La traversée de la Truyère par le Viaduc de Garabit est un grand moment! Puis je rejoins les abords cultivés du plateau de Faverolles, commune du Val d’Arcomie.
Voici le texte de cette vidéo:
C’était il y a deux mois : je traversais la chaîne des Puys c’est-à-dire les Monts Dôme puis les Monts Dore, les Monts du Cézallier pour terminer par les Monts et le Plomb du Cantal.
Et enfin Saint-Flour que nous retrouvons. Sur le parvis de sa cathédrale les touristes se serrent, visages levés et concentrés, pour assister au spectacle son et lumière qui anime et fleurit la façade basaltique.
Au lever du jour ce matin, je quitte le camping puis traverse la ville qui se réchauffe au soleil matinal. Du haut de la Place d’Armes, vue sur le paysage parcouru naguère et les maisons de la Ville basse avant de dévaler la Planèze, cet immense plateau volcanique, par la montée des roches et le chemin des chèvres, jusqu’à la ville basse et la vallée de l’Ander.
Coup d’œil en arrière sur la cité sanfloraine, son roc et ses orgues basaltiques avant de longer la rivière Ander le long de la départementale 909 qui rejoint l’autoroute Clermont-Ferrand – Béziers, la Méridienne, à quelques kilomètres à l’est.
Le GR 4 navigue entre Planèze, Margeride et Caldaguès, le pays de Chaudes-Aigues.
Je grimpe jusqu’au village de Saint-Georges à travers bois et prés puis plonge jusqu’au ruisseau de Viadeyres pour remonter en face, atteindre Saint-Michel et retrouver la douceur du plateau. Je franchis la Méridienne, passe le village du Pirou et poursuis jusqu’à l’ancienne gare de Ruynes en Margeride sur la ligne Béziers – Neussargues dans le Cantal qui passe par Millau, aussi appelée ligne des Causses.
Quel est donc ce beau champignon jaune orangé. Est-ce le Polypore hérissé, Inonotus hispidus ? Je lis de ce parasite peu fréquent qu’il s’installe sur des arbres affaiblis. Le fourbe !
Le GR suit la ligne de chemin de fer, repasse sous l’autoroute et débouche sur le clou de la matinée : le Viaduc de Garabit. Oh là, quel bel ouvrage ! Difficile d’en détacher ses yeux !
565 m de long, culminant à 122 m au-dessus de la Truyère, 4 années de construction. Mis en service en 1888. Il faut s’imaginer les chars à bœufs transportant le granit et les pièces métalliques. C’était alors « le plus haut viaduc du monde » avec une arche de la plus grande portée au monde. Métallique bien sûr. Et qui l’a réalisé ? Gustave Eiffel, on le sait. Mais qui en a fait le projet ? Léon Boyer, un ingénieur des ponts et chaussées tout jeune, hélas décédé avant la fin des travaux. Bientôt un siècle et demi que circule l’Aubrac express, à 40 km/ heure pour ménager la structure.
Je descends directement dans la pente le long d’une pile jusqu’à la route qui me conduit par un long détour jusqu’au pont routier sur la Truyère. Quel spectacle ce viaduc ! Admirable sous toutes ses faces !
Je lis que peu avant l’an 2000, il a été repeint en rouge Gauguin qui était la couleur initiale de la tour Eiffel en 1889.
Pique-nique avec Daniel puis café sur la terrasse du Garabit Hôtel au bord de la Truyère.
Née sur les monts de Margeride celle-ci est un affluent du Lot, donc un sous affluent de la Garonne. Six barrages ont coupé son cours, permettant le développement de l’hydroélectricité, malheureusement au détriment des biotopes.
Daniel m’accompagne jusqu’à la base de loisirs du lac formé par le barrage de Grandval puis je grimpe dans la forêt jusqu’au plateau que je retrouve avec ses bosquets de hauts pins sylvestres. Allongée dans l’herbe je me délasse en observant la course échevelée et hasardeuse des nuages.
Bientôt je traverse le hameau de Pouzols dont les solides maisons, construites en 1840 ou encore en 1828, ont bientôt deux siècles…
Dans un paysage vallonné où s’étire une zone humide dont les eaux alimentent la Truyère, je rejoins les abords cultivés du plateau de Faverolles, commune du Val d’Arcomie, un nom qui chante bien joliment.
A Faverolles, but de cette journée je retrouve Daniel au petit camping paisible fréquenté par les passionnés de pêche dans la Truyère voisine. Ils parlent truites, perches et brochets. Pour la truite, sans doute échangent-ils leurs techniques de pêche : au toc, à la longue coulée, à la mouche noyée et au vairon manié !…